Collectionneur impénitent je suis et je reste. Je ne parviens pas à me contenter d’une discothèque tout numérique. Tant qu’il y a encore des CD et des DVD, surtout lorsqu’ils sont rassemblés en coffrets (avant disparition ?), je suis preneur.
J’ai fait ces derniers temps quelques achats – neufs ou occasion – qui me semblent induire une actualisation de certains articles.
Etudes
Il y a plus de deux ans, j’avais écrit un article – Hautes études – en relation avec une discographie établie par la revue Gramophone des deux cahiers d’Etudes de Chopin. Entre temps de nouveaux disques sont parus et j’en ai découvert d’autres que j’ignorais, comme celui que le festival d’Auvers-sur-Oise faisait enregistrer à Jean-Frédéric Neuburger à tout juste 20 ans en 2006
Et chemin faisant, je trouve ceci de prodigieux sur YouTube, Daniil Trifonov, 20 ans lui aussi, à l’époque du concours Rubinstein de Tel Aviv
Et puis il y a eu ce disque de Yuncham Lim, dans sa vingtaine triomphante lui aussi)
Ce disque a obtenu toutes les récompenses possibles. Une première écoute rapide ne m’avait pas vraiment passionné : tout me paraissait un peu « trop », trop vite, trop uniforme, trop purement virtuose. Et à la réécoute je lui trouve finalement de très belles qualités.
Il y a aussi cette réédition – enfin – des Chopin du pianiste chinois naturalisé britannique Fou Ts’ong (1934-2020)
J’y parlais déjà du premier volet des concertos enregistrés par le fils – Alexandre – et le père – Jean-Jacques Kantorow.
Ce n’est que récemment que j’ai pu acquérir les 2 CD. Indispensables évidemment !
Il y a surtout un disque que j’avais oublié dans ma recension, mais mentionné en bonne place en rendant hommage à Nelson Freire (1944-2021)
Des nouvelles de Carl
C’est un chef, violoniste à l’origine, dont j’ai quelquefois parlé ici avec admiration, Carl von Garaguly (1900-1984) pour les seuls enregistrements que j’avais trouvés de lui, Sibelius… et Johann Strauss !
Je viens de trouver sur IStore, en téléchargement uniquement donc, une formidable 2e symphonie de Nielsen enregistrée à Copenhague (avec un orchestre qui n’existe pas, sans doute l’orchestre de la radio danoise sous un pseudonyme !)
Puisque nous sommes encore dans l’année Strauss (Un bouquet de Strauss), rappelons cette merveille. Il faut écouter la liberté, la souplesse, dont use sans économie le chef qui n’a pas oublié ses racines hongroises.
Il y a tout juste un mois, j’évoquais les chansons tristes que j’aime écouter pour leur effet bienfaisant, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Je dois y ajouter une séquence qui m’émeut profondément quand je la revois, cette dernière rencontre entre deux amis, Serge Lama et Nana Mouskouri autour d’une chanson – Une île – que j’aurais dû ajouter à ma première liste
Et puis comme toujours mes humeurs, bonnes ou moins bonnes, dans mes brèves de blog
Le château des chevaliers du Temple de Tomar a été construit par Gualdim Pais, maître provincial de l’ordre du Temple, vers 1160. Quelques années après, le château fut choisi comme siège de l’ordre au Portugal. Durant la Reconquista, le château de Tomar faisait partie du système de défense créé par les Templiers pour sécuriser la frontière du jeune royaume chrétien contre les Maures, frontière qui, au milieu du xiie siècle, correspondait à peu près aux rives du fleuve Tage.
L’église ronde (rotunda) du château de Tomar a été construite durant la deuxième moitié du xiie siècle. L’église, comme quelques autres églises du Temple en Europe, aurait été bâtie sur le modèle de la mosquée d’Omar à Jérusalem, que les croisés ont cru, à tort, être un vestige du Temple de Salomon. La Basilique du Saint-Sépulcre à Jérusalem pourrait également avoir servi de modèle.
Selon les chroniqueurs chrétiens, le château de Tomar a résisté, en 1190, aux attaques du calife Abu Yusuf Yaqub al-Mansur, qui avait auparavant pris d’autres forteresses portugaises dans le sud du pays.
L’ordre du Temple a été supprimé dans la plupart des pays d’Europe en 1312. Au Portugal, ses membres, ses capitaux et une partie de sa vocation ont été transmis à l’ordre du Christ, créé en 1319 par le roi Denis Ier de Portugal. L’ordre du Christ s’est installé, en 1357, à Tomar, qui est devenue son siège.
L’un des plus grands maîtres de l’ordre était le prince Henri le Navigateur, qui a régné sur l’ordre de 1417 jusqu’à sa mort en 1460. Le Prince Henri a donné une grande impulsion aux expéditions portugaises pendant la période des Grandes découvertes. Dans le couvent, le prince Henri a commandé la construction de divers cloîtres et autres bâtiments. Il est également à l’initiative des améliorations urbaines de la ville de Tomar.
Une autre personnalité importante liée à l’ordre du Christ était Manuel Ier de Portugal, qui est devenu maître de l’ordre en 1484 et roi du Portugal en 1492. Sous son règne, le Couvent a connu plusieurs améliorations importantes, notamment l’ajout d’une nouvelle nef dans l’église et de décorations intérieures composées de peintures et sculptures.
Le successeur de Manuel Ier, Jean III de Portugal, a démilitarisé l’ordre, le transformant en un ordre plus religieux suivant les préceptes de Bernard de Clairvaux. Il a également commandé la construction d’un nouveau cloître, en 1557, qui est l’un des meilleurs exemples de l’architecture Renaissance au Portugal.
En 1581, après une lutte pour la succession au trône, la noblesse portugaise s’est réunie dans le couvent de l’ordre du Christ à Tomar et a officiellement reconnu Philippe II d’Espagne comme roi (Philippe Ier de Portugal). C’est le commencement de l’union ibérique (1581-1640), pendant laquelle les royaumes du Portugal et de l’Espagne ont été unis. L’aqueduc des Pegões a été construit pendant le règne espagnol.
Claustro da Lavagem (cloître de lavage) : ce cloître gothique de deux étages a été construit vers 1433, sous le règne de Henri le navigateur. Les vêtements des moines y étaient lavés, d’où son nom. Construit sur plan carré, il comporte deux étages et deux réservoirs et un puits-citerne destiné à recueillir l’eau de pluie.
Claustro do Cemitério (cloître du cimetière) : également construit sous Henri le navigateur, ce cloître gothique était le lieu de sépulture des chevaliers et des moines de l’ordre. Les élégantes colonnes jumelles des voûtes comportent de beaux chapiteaux avec des motifs végétaux, et les murs du déambulatoire sont décorés avec des tuiles du xvie siècle. Dans un tombeau de style manuélin repose Diogo de Gama, le frère du navigateur Vasco de Gama.
Claustro de Santa Bárbara (cloître de Saint Barbara) : il a été construit au xvie siècle. La fenêtre de la Chambre du chapitre et la façade occidentale de la nef de l’église sont visibles de ce cloître. Il comporte deux niveaux dont l’inférieur surbaissé et construits de 12 colonnes au chapiteau renaissance porte le niveau supérieur en terrasse.
Claustro de D. João III (cloître de Jean III) : commencé sous le règne du roi Jean III de Portugal, il a été achevé pendant le règne de Philippe Ier de Portugal (qui était également roi d’Espagne sous le nom de Philippe II). Le premier architecte à avoir travaillé sur le bâtiment, à partir de 1557, était l’Espagnol Diogo de Torralva et c’est seulement en 1591 que les travaux ont été achevés par l’architecte de Philippe II, l’italien Filippo Terzi. Ce magnifique cloître de deux étages relie le dortoir des moines à l’église et il est considéré comme l’un des exemples les plus représentatifs de l’architecture maniériste au Portugal. Les étages sont reliés entre eux par quatre élégants escaliers hélicoïdaux, situés à chaque coin du cloître.
Claustro da Hospedaria (cloître de l’Hôtellerie) : construit entre 1541 et 1542, il comporte deux niveaux et un supplémentaire au Nord. Il était destiné à accueillir les visiteurs nobles.
Claustro da Micha
Cloître des nécessaires (claustro das necessárias): où se trouve la bouche du réservoir d’eau, et aussi le puisard souterrain des installations sanitaires du couvent.
Cloître des corbeaux
Dans l’une des capitales de l’Alentejo, Évora, on allait éprouver d’autres émotions aussi fortes, dans une cité qui a su préserver non seulement son centre historique, mais aussi ses abords, ce qui est loin d’être toujours le cas !
Le nom portugais d’Évora provient du latin Eburobrittium, nom probablement lié à la divinité celte Eburianus. Ce nom aurait pour racine celte *eburos, l’if commun.
Évora était, à l’époque préromaine, une ville fortifiée (oppidum). Elle portait, sous la Rébublique, le nom d’Ebora Cerealis. Durant la guerre civile opposant César à Pompée, elle resta fidèle au premier et en fut récompensée par le titre honorifique de Liberalitas Iulia.
Un autre monument romain, un arc de triomphe orné de quatre statues et de nombreuses colonnes, fut démoli en 1570, afin de permettre la construction de l’église de Santo Antão.
La cité est intégrée à l’éphémère seigneurie musulmane d’Ahmad ibn Qasi au milieu du xiie siècle. Elle est reprise aux Maures en 1165 par Geraldo sem Pavor(pt), date à laquelle le diocèse est restauré. La ville est résidence royale pendant une longue période, essentiellement sous les règnes de Jean II, Manuel Ier et Jean III. Son prestige atteint son sommet au xvie siècle, quand elle est élevée au rang de métropole ecclésiastique. L’université d’Évora, qui se développe à partir d’un collège jésuite, est fondée à l’instigation du cardinal Henri, premier archevêque d’Évora.
Le , Évora est le siège d’une des plus sanglantes batailles de la première invasion napoléonienne. La ville est pillée, de nombreux habitants ayant pris les armes sont massacrés.
Conseil à ceux qui veulent visiter Évora et qui sont en voiture, un hôtel « écologique » à l’extérieur de la ville très vivement recommandé : le Tivoli EcoResort. Où les voisins de chambre ne sont pas ceux qu’on pense !