Actualisation

Collectionneur impénitent je suis et je reste. Je ne parviens pas à me contenter d’une discothèque tout numérique. Tant qu’il y a encore des CD et des DVD, surtout lorsqu’ils sont rassemblés en coffrets (avant disparition ?), je suis preneur.

J’ai fait ces derniers temps quelques achats – neufs ou occasion – qui me semblent induire une actualisation de certains articles.

Etudes

Il y a plus de deux ans, j’avais écrit un article – Hautes études – en relation avec une discographie établie par la revue Gramophone des deux cahiers d’Etudes de Chopin. Entre temps de nouveaux disques sont parus et j’en ai découvert d’autres que j’ignorais, comme celui que le festival d’Auvers-sur-Oise faisait enregistrer à Jean-Frédéric Neuburger à tout juste 20 ans en 2006

Et chemin faisant, je trouve ceci de prodigieux sur YouTube, Daniil Trifonov, 20 ans lui aussi, à l’époque du concours Rubinstein de Tel Aviv

Et puis il y a eu ce disque de Yuncham Lim, dans sa vingtaine triomphante lui aussi)

Ce disque a obtenu toutes les récompenses possibles. Une première écoute rapide ne m’avait pas vraiment passionné : tout me paraissait un peu « trop », trop vite, trop uniforme, trop purement virtuose. Et à la réécoute je lui trouve finalement de très belles qualités.

Il y a aussi cette réédition – enfin – des Chopin du pianiste chinois naturalisé britannique Fou Ts’ong (1934-2020)

Saint-Saëns

À l’occasion du centenaire de sa mort, en 2021, j’avais consacré une série d’articles à Saint-Saëns, en particulier à ses concertos pour piano (lire Saint-Saëns #100)

J’y parlais déjà du premier volet des concertos enregistrés par le fils – Alexandre – et le père – Jean-Jacques Kantorow.

Ce n’est que récemment que j’ai pu acquérir les 2 CD. Indispensables évidemment !

Il y a surtout un disque que j’avais oublié dans ma recension, mais mentionné en bonne place en rendant hommage à Nelson Freire (1944-2021)

Des nouvelles de Carl

C’est un chef, violoniste à l’origine, dont j’ai quelquefois parlé ici avec admiration, Carl von Garaguly (1900-1984) pour les seuls enregistrements que j’avais trouvés de lui, Sibelius… et Johann Strauss !

Je viens de trouver sur IStore, en téléchargement uniquement donc, une formidable 2e symphonie de Nielsen enregistrée à Copenhague (avec un orchestre qui n’existe pas, sans doute l’orchestre de la radio danoise sous un pseudonyme !)

Puisque nous sommes encore dans l’année Strauss (Un bouquet de Strauss), rappelons cette merveille. Il faut écouter la liberté, la souplesse, dont use sans économie le chef qui n’a pas oublié ses racines hongroises.

Chansons tristes

Il y a tout juste un mois, j’évoquais les chansons tristes que j’aime écouter pour leur effet bienfaisant, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Je dois y ajouter une séquence qui m’émeut profondément quand je la revois, cette dernière rencontre entre deux amis, Serge Lama et Nana Mouskouri autour d’une chanson – Une île – que j’aurais dû ajouter à ma première liste

Et puis comme toujours mes humeurs, bonnes ou moins bonnes, dans mes brèves de blog

Le centenaire de Sir Charles

Question pour un champion : je suis né le 17 novembre 1925 dans l’état de New York aux Etats-Unis, je suis mort un 14 juillet (2010) à Londres, je suis Australien, j’ai étudié à Prague, je suis Commandeur de l’Ordre de l’empire britannique ? Je suis le chef d’orchestre Charles Mackerras, dont on célèbre aujourd’hui le centenaire de la naissance.

Warner a eu la très bonne idée de regrouper tous les enregistrements parus sous les différents labels de la galaxie Warner ex-EMI (Classics for Pleasure, EMInence, Virgin Classics…) de ce chef au long parcours emblématique d’une certaine tradition britannique.

J’ai déjà relevé ici la qualité exceptionnelle de son intégrale Beethoven captée à Liverpool.

En 1969, il grave un Messie de Haendel qui se démarque nettement de la pompe victorienne de ses prédécesseurs Beecham, Boult ou Sargent, mais n’atteint pas à la même réussite que son collègue Colin Davis qui trois ans plus tôt a vraiment révolutionné l’interprétation de ce chef-d’oeuvre.

Toujours chez Haendel, Mackerras a été l’un des premiers à graver la version « plein air » des Royal fireworks et de Water Music avec une grande formation de vents, cuivres et percussions. Et ces versions n’ont rien à envier aux « baroqueux » qui viendront ensuite…

Il y a plein d’autres pépites, musiques de ballet, arrangements à la sauce Mackerras, et en fait très peu de ce qui a fait la réputation du chef dans sa maturité : Haydn, Mozart et Janáček. Il faut aller chercher chez Decca, Telarc ou Supraphon, des témoignages inestimables de l’art de ce grand chef

Dohnányi suite et fin

On a appris le 7 septembre dernier la mort du grand chef allemand Christoph von Dohnányi. Decca avait publié – il était temps ! – à la veille de son 95e anniversaire, un coffret reprenant ses enregistrements à Cleveland, et avait annoncé une suite avec les disques enregistrés à Vienne.

La plupart des enregistrements ont été réalisés avec le Philharmonique de Vienne, quelques-uns, marginalement, avec le Symphonique de Vienne (deux concertos de Mozart avec Ingrid Haebler, des ouvertures de Beethoven) et on y a glissé les concertos de Grieg et Schumann avec Claudio Arrau captés.. au Concertgebouw d’Amsterdam ! Peu d’inédits, comme cette Burleske de Richard Strauss avec Rudolf Buchbinder.

Le legs Sibelius de Segerstam

Au moment où j’évoquais le premier coffret Dohnányi (lire Authentiques), j’avais appris la mort de Leif Segerstam. C’était le 11 octobre 2024.

Coïncidence : au moment de signaler la parution du coffret Dohnányi/Vienne, je reçois un beau. coffret hommage au chef finlandais regroupant ses enregistrements parus chez Ondine.

Le coffret est d’autant plus précieux qu’il dépasse l’oeuvre de Sibelius : 4 CD sont consacrés à d’autres compositeurs finnois.

Deux fois Lalo

Lalo Schifrin (1932-2025)

Comme tout le monde, j’ai découvert Lalo Schifrin grâce au générique d’un feuilleton dont je n’aurais pas voulu rater un épisode :

Comme tous les grands compositeurs de musiques de film ou de séries, Lalo Schifrin, a eu une formation tout ce qu’il y a de plus classique (rappelons ici qu’à ses débuts Maurice Jarre était un compositeur plus radical encore que son contemporain Pierre Boulez !). C’est assez sympathique de découvrir qu’en 1952, Lalo Schifrin, au consulat de France à Buenos Aires, passe le concours d’entrée au Conservatoire de Paris. Il étudiera auprès d’Olivier Messiaen (qu’il écoutera régulièrement à la tribune de l’orgue de la Trinité) et fréquentera les clubs de jazz.

Il faut écouter les hommages que France Musique a rendus au compositeur, avec Max Dozolme par exemple

Lalo par Beecham

J’ai, à plusieurs reprises, raconté ma découverte de l’unique symphonie en sol mineur d’Edouard Lalo (Lalo ou l’éternel second) grâce à un disque de Thomas Beecham et de l’Orchestre national à l’époque de la RTF ! C’est d’ailleurs avec le même disque que j’avais découvert la symphonie de Bizet (lire Le jeune homme et l’orchestre).

Warner vient de rééditer l’ensemble des enregistrements stéréo du chef britannique après un « remastering » très réussi, réalisé par Art et Son à Annecy (*)

Ne me demandez pas pourquoi mon admiration pour Thomas Beecham (1879-1961) n’a jamais baissé, et qu’au contraire, plus je l’écoute, plus j’aime son art si singulier fait d’une élégance rare, d’une justesse stylistique absolue en particulier dans la musique française dont il est l »un des serviteurs les plus exceptionnels. C’est tout de même celui qui nous a laissé la version de référence de Carmen de Bizet (malgré toutes les difficultés qu’a connues cet enregistrement : lire L’impossible Carmen). Tout est à entendre, à aimer dans ce coffret, à part peut-être des Haendel un peu surannés, mais les rares Beethoven et Mozart, les « Londoniennes » de Haydn, les trois symphonies de Schubert d’une grâce inouïe (exception faite du scherzo inexplicablement lent de la 3e symphonie) sans parler des Delius juste parfaits..

Ce qui frappe aussi chez Beecham – c’est bien la caractéristique des plus grands ! – c’est la capacité de saisir l’architecture d’une oeuvre, les rapports de tempo entre les mouvements, la manière unique qu’il a de faire vivre la musique de l’intérieur. Un très bel exemple nous en est fourni par la 5e symphonie de Schubert : Beecham prend son temps dans l’énoncé du 1er mouvement, y crée une atmosphère pastorale, qui n’est pas pour autant placide et molle.

Que dire de l’excitation, de l’exaltation qui nous saisit à l’écoute de la 7e symphonie de Beethoven, le vivace du 1er mouvement est pure folie ! Et quel sens des transitions !

On voudrait aussi citer un Peer Gynt de Grieg d’anthologie :

Contenu du coffret Warner (enregistrements stéréo de 1955 à 1959)

Sibelius: The Oceanides, Op. 73

Sibelius: Symphony No. 7 in C major, Op. 105

Sibelius: Pelléas and Mélisande

Schubert: Symphony No. 6 in C major, D589

Grieg: In Autumn, Op. 11

Grieg: Old Norwegian Romance with Variations, Op. 51

Balakirev: Symphony No. 1 in C major

Borodin: Prince Igor: Polovtsian Dances

Handel: Samson

Brahms: Schicksalslied, Op. 54

Brahms: Academic Festival Overture, Op. 80

Liszt: Psalm XIII 3 “Herr, wie lange willst du » lange willst du”

Mozart: Symphony No. 41 in C major, K551 ‘Jupiter’

Mozart: Divertimento No. 2

Mozart: Die Entführung aus dem Serail

Beethoven: Symphony No. 2

Beethoven: Incidental music to The Ruins of Athens

Bizet: L’Arlésienne Suites 1 & 2

Sibelius: Tapiola

Fauré: Pavane

Delius: Summer Evening

Delius: Irmelin Prelude

Dvořák: Legend in B flat major, B. 117

Grieg: Symphonic Dance, Op. 64 No. 2

Delius: Brigg Fair

Delius: A Song Before Sunrise

Delius: Marche Caprice

Delius: Pieces (2) for Small Orchestra

Delius: Sleigh Ride

Delius: Intermezzo

Delius: Florida Suite

Delius: Dance Rhapsody No. 2

Delius: Over the hills and far away

Delius: Songs of Sunset (John Cameron, Maureen Forrester)

Grieg: Peer Gynt

Haydn: The Seasons

Handel: Love in Bath (suite on Handel arias by Sir Thomas Beecham)

Rimsky Korsakov: Scheherazade

Lollipops

Fauré: Dolly Suite

Bizet: Carmen Suite No. 1

Franck: Symphony in D minor

Liszt: A Faust Symphony

Liszt: Orpheus, symphonic poem No. 4

Strauss, R: Ein Heldenleben

Beethoven: Mass in C major

Handel: The Gods go A’Begging (Ballet Suite)

Handel: Amaryllis Suite arr. By Beecham

Handel: Arrival of the Queen of Sheba (from Solomon)

Mozart: Die Entführung aus dem Serail, ouv.

Rossini: Semiramide our.

Haydn: Symphony No. 99

Haydn: Symphony No. 100

Haydn: Symphony No. 103

Haydn: Symphony No. 101

Haydn: Symphony No. 102

Haydn: Symphony No. 104

Schubert: Symphony No. 3

Schubert: Symphony No. 5

Mozart: Bassoon Concerto (Gwydion Brooke)

Mozart: Clarinet Concerto (Jack Brymer)

Bizet: Carmen

Beethoven: Symphony No. 7

Brahms: Symphony No. 2

Rossini: La gazza ladra Overture

Rossini: La cambiale di matrimonio Overture

Mendelssohn: A Midsummer Night’s Dream Overture, Op. 21

Mendelssohn: The Fair Melusine

Delibes: Le roi s’amuse

Berlioz : Symphonie fantastique

Bizet : Symphonie

Lalo : Symphonie

*Apparemment, la remasterisation n’a pas permis d’effacer un téléphone intempestif qu’on entend très nettement (au casque) sonner dans le 2e mouvement « Un bal » de la Symphonie fantastique de Berlioz (à 0’56 du début du mouvement) !)

Et toujours les bonnes ou moins bonnes nouvelles des jours sur mes brèves de blog

Dix ans après

Il y a dix ans je quittais la direction de la Musique de Radio France, il y a dix ans Mikko Franck entamait son premier mandat de directeur musical de l’Orchestre philharmonique de Radio France. Mais pendant le temps où j’eus la responsabilité de piloter, entre autres, les deux orchestres de Radio France, c’est avec Mikko Franck que j’eus finalement la relation la plus forte, la plus compliquée souvent, mais au fond la plus intéressante.

Mercredi soir, pour ces raisons-là et d’autres, amicales, personnelles, je tenais à assister au bouquet final – c’est ainsi que Radio France avait présenté le programme du dernier concert à Paris du chef finlandais ès-qualités de directeur musical. Malheureusement, je n’ai pas pu écrire pour Bachtrack autre chose que ce à quoi j’ai assîsté, ce que j’ai entendu : Pas de feu d’artifice pour Mikko Franck à Radio France

On peut réécouter ici ce concert capté par les micros de France Musique.

Etrange tout de même ce programme qui commence avec un hymne funèbre (la pièce de Holst) et qui se conclut par la mort de Don Juan (de Richard Strauss). Pas de bis, malgré les applaudissements répétés du public et des musiciens !

Une sortie ratée, mais je reprends ce que j’écrivais ici même il y a deux ans (Nés un 1er avril) :

L’énigme Mikko

Quoique l’intéressé en pense – nous eûmes à nous confronter, sinon à nous affronter, durant quelques mois il y a déjà presque neuf ans – j’ai toujours eu de l’estime et de la considération pour Mikko Franck, le chef finlandais qui fête aujourd’hui son 44ème anniversaire. J’en ai même écrit du bien (Ainsi parlait Zarathoustra).

Les responsables de Radio France font régulièrement l’expérience de la difficulté qu’il y a à « gérer » un artiste aussi imprévisible. Qui annule répétitions et/ou concerts sans préavis, qui parfois atteint au grandiose. dans une oeuvre où on ne l’attendait pas et d’autres fois semble tourner en rond, comme désintéressé par ce qu’il dirige (c’est le cas dans ses derniers disques, Franck ou Stravinsky). Chef incroyablement doué, formidable musicien, Mikko Franck l’est assurément. Ce serait bien qu’il continue à nous en convaincre plus souvent. (JPR, 1er avril 2023).

Pour Bachtrack, puis sur ce blog, j’avais chroniqué « le fascinant parcours de Mikko Franck dans les paysages de Sibelius« .

Mais chacun, parmi les musiciens, dans le public, ou chez les responsables de Radio France, pourrait nourrir la légende noire du chef d’anecdotes, de souvenirs de ses absences, de ses faux bonds de dernière minute (en 2016, une Ville morte de Korngold en version de concert, qui n’est pas le plus simple des opéras à diriger, confiée la veille du concert à sa jeune assistante Marzena Diakun, idem avec un concert Ravel en mai 2017). Et puis il y a d’autres souvenirs que je garde pour moi – secret professionnel oblige – même si certains sont. difficiles à digérer (parce que je connaissais les vraies raisons d’une annulation alors que la responsabilité m’en fut à tort attribuée).

Bon vent à Mikko Franck !

Et toujours mes brèves de blog

Les meilleures notes de 2024

Oublier l’encombrant, le navrant, l’accessoire, ne garder que l’exceptionnel, le singulier, l’essentiel. C’est ainsi que je fais mon bilan d’une année musicale dont je ne veux retenir que les moments de grâce.

Ces souvenirs de concert, j’ai la chance de les avoir consignés pour Bachtrack.

La Chauve-Souris de Minkowski

« Marc Minkowski dirige d’une main de maître l’opérette de Strauss, dans une version portée par une distribution idéale. »

Bon c’était encore en décembre 2023, mais la dernière représentation a eu lieu le 31 !

Le triomphe d’Anna Netrebko dans Adriana Lecouvreur

L’Agrippina impériale d’Ottavio Dantone à la Seine musicale

Les tableaux symphoniques d’Esa-Pekka Salonen

Esa-Pekka Salonen et Sarah Connolly avec l’Orchestre de Paris

La Didon bouleversante de Joyce DiDonato

L’Heure espagnole délurée de Louis Langrée à l’Opéra Comique

Le fascinant parcours de Mikko Franck dans les paysages de Sibelius

Mikko Franck et l’orchestre philharmonique de Radio France

Martha Argerich réinvente le concerto de Schumann

Le marathon Beethoven de Dinis Sousa à la Philharmonie

Le bonheur d’avoir entendu le jeune chef portugais Dinis Sousa – découvert à l’été 2023 au Portugal – diriger une quasi intégrale des symphonies de Beethoven

Klaus Mäkelä et Oslo voient double dans Brahms

Ouverture de fête à Colmar avec Alain Altinoglu

Retrouvailles avec la double casquette d’Alain Altinoglu, directeur du festival de Colmar et chef de son excellent orchestre de la Monnaie

Avec Julian Rachlin au festival de Zermatt

Marianne Crebassa bouleversante dans Picture a day like this

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Le génial Don Giovanni de Julien Chauvin à l’Athénée

I got rhythm avec Bertrand Chamayou et Antonio Pappano

L’admirable Nelson Goerner

Le retour de la musique à Notre Dame de Paris

Pas de toccata de Widor pour la réouverture de Notre Dame, mais je la livre ici dans la version jubilatoire du légendaire Pierre Cochereau, pour conclure cette année en beauté.

Indépendance

Le 6 décembre c’est autre chose qu’un jour à jamais triste pour moi (Il y a 52 ans) ou la Saint-Nicolas fêtée dans tous les pays germaniques et nordiques (lire Saint-Nicolas en musique), c’est aussi Itsenäisyyspäivä, la fête de l’Indépendance, la fête nationale de la Finlande.

(Mon dernier voyage en Finlande en novembre 2018 – ici à Tampere – pour préparer l’édition 2019 du festival Radio France)

Le 6 décembre 1917, la Finlande conquérait enfin son indépendance après des siècles de tutelle tour à tour suédoise ou russe.

Seiji Ozawa avait enregistré tout un disque d’hymnes nationaux, dont celui de la FInlande

Mais bien avant la proclamation officielle de son indépendance, la Finlande avait trouvé son héraut, à l’occasion de la célébration de la Presse en 1899 : Sibelius compose une musique en plusieurs tableaux, dont le dernier L’Eveil de la Finlande débouchera bientôt sur ce qui est depuis considéré comme le véritable hymne national des Finnois, Finlandia. Lire toute la genèse de l’oeuvre ici : Finlandia.

La version orchestrale est la plus fréquemment donnée : ici dans la version par laquelle, adolescent, j’ai tout à la fois découvert l’oeuvre et le concerto pour violon de Sibelius (lire Sibelius m’était conté)

Mais la version avec choeur est plus impressionnante et plus… patriotique ! Hommage ici au chef finnois récemment disparu, Leif Segerstam (1944-2024)

Arrivages

Ce titre qu’emprunte souvent un ami critique m’a toujours amusé, s’agissant de musique classique. Il doit certes crouler sous les CD et les coffrets qu’on lui envoie en service de presse, ce qui n’est pas mon cas, puisque, en dehors de quelques disques dont on m’a fait cadeau, j’ai toujours acheté les. éléments qui constituent ma discothèque personnelle. Donc quand je vois arriver le facteur chargé de paquets, je ne suis pas surpris puisque je les ai commandés, et je connais le contenu de ces… arrivages !

Ces dernières années, les « majors » rééditent à tour de bras, en pavés plus ou moins importants, leurs artistes « maison » qu’elles ont cessé d’enregistrer. Intéressant pour celui qui a une discothèque encombrée, et qui ne dispose pas de kilomètres de rayonnages pour l’entreposer: on se sépare des CD individuels, sauf édition remarquable, et on récupère un gros boîtier avec tout dedans. J’ai évoqué récemment le cas de Roberto Alagna et Wolfgang Sawallisch (lire En scènes) ou l’intégrale Fauré

Dernières commandes, donc derniers « arrivages » :

Paavo Järvi / Erato

On ne sait si le fils parviendra à rattraper le père dans une course à l’enregistrement qui paraît inépuisable – on parle de Neeme Järvi – mais on se doute que Paavo en a l’ambition, même si le marché est saturé et les labels de moins en moins enclins à prendre en charge de nouveaux enregistrements.

Paavo Järvi, jeune sexagénaire, peut se flatter d’avoir déjà une impressionnante discographie. Celle qu’il a laissée à Cincinnati (lire Festivals d’orchestres) du temps où il en était le directeur musical de 2001 à 2011.

C’est maintenant Warner/Erato qui récapitule une vingtaine d’années de captations réalisées avec l’orchestre de Paris, la radio de Francfort ou les Estoniens pour l’essentiel, avec un peu de Birmingham, de Stockholm… et d’Orchestre philharmonique de Radio France. Rien que du déjà connu, et souvent loué. Avec un « bonus » pour les acquéreurs de ce coffret : une symphonie de Franck captée il y a quelques mois avec l’Orchestre de Paris.

Quelques belles réussites – la musique estonienne, les Grieg, les Sibelius, Dutilleux – de beaux accompagnements pour Truls Mørk, Leif Ove Andsnes et surtout Nicholas Angelich pour les deux concertos de Brahms, du moins indispensable avec la musique française (Bizet bien raide, Fauré évitable) et alors, glissé en catimini parmi les 31 CD du coffret un éprouvant (pour ne pas utiliser un autre adjectif) disque d’airs d’opéras véristes par une Barbara Hendricks (!) complètement hors sujet.

L’ami hollandais

C’est peu dire que j’ai bondi sur un coffret qui risque de passer inaperçu, alors qu’il comblera tous les vrais amoureux du violoncelle. Celui qui regroupe les enregistrements réalisés pour le label néerlandais Channel Classics par le violoncelliste Pieter Wispelwey. J’ai raconté (Frontières) mon étonnement d’apprendre que Pieter qui habitait à côté de la Belgique n’avait jamais joué dans ce pays jusqu’à ce que je l’invite à Liège. J’ai rarement rencontré un artiste aussi passionné, attachant, audacieux (je lui avais demandé, entre autres, de jouer le 2e concerto pour violoncelle de Schnittke, que j’avais vu et entendu créé par Rostropovitch à Evian devant le compositeur le 27 mai 1990). Pieter et son épouse ont traversé il y a deux ans la pire des épreuves que des parents puissent connaître : la mort subite de leur fils Dorian à 16 ans…

Ce coffret rassemble l’intégralité des enregistrements que le violoncelliste (disciple de Dicky Boeke et Anner Bylsma) a réalisé pour Channel Classics entre 1990 et 2009 : 35 enregistrements en 20 ans et une diversité de répertoires impressionnante. Les grands chefs-d’œuvre du répertoire solo, les Suites de Bach, enregistrées deux fois, celles de Britten, en passant par Reger, Kodály, Crumb, Hindemith ou Gubaidoulina, voisinent avec tous les grands concertos (Haydn, Dvorák, Schumann, Elgar, Schumann, Chostakovitch, Prokofiev, Lutoslawski) et aussi une magnifique anthologie de la musique de chambre, dont de somptueux ensembles Beethoven ou Brahms. Cette anthologie coffret permet plus largement de prendre la mesure du goût du violoncelliste néerlandais pour les instruments d’une part, et de redécouvrir d’autre part ses collaborations année après année avec quelques partenaires bien choisis, comme Paul Komen, Paolo Giacometti, Dejan Lazic, ou le chef Iván Fischer.

Il faut féliciter l’éditeur pour cette magnifique récollection. Il est devenu trop rare de trouver dans un coffret récapitulatif autant d’informations sur évidemment les détails des oeuvres, les dates et lieux d’enregistrement, avec un texte très documenté et remarquablement informé de Pierre-Yves Lascar (en français, anglais et allemand) Un INDISPENSABLE donc !

L’audace des Ysaye

Il n’y avait qu’eux pour tenter pareille aventure : l’intégrale par le Quatuor Ysaye (1994-2014) des quatuors de Beethoven, en 2008, en 1Z concerts à l’Auditorium du Musée d’Orsay. La Dolce Volta édite l’exploit en un coffret à petit prix mais de très grande valeur.

J’aime beaucoup comment l’altiste du quatuor, Miguel da Silva, présente à la fois cette aventure et finalement ce qui fait la tenue et la force d’un quatuor :

« Quatre hommes sans qualité »
Un titre en forme de clin d’oeil au roman de Robert Musil, mais aussi l’amorce d’une courte réflexion sur les facettes de la qualité du Quartettiste.
Au commencement était le 4.
Au commencement de notre vie de musicien en tout cas.
Avez-vous été amenés à réfléchir à la symbolique des nombres ?
J’avoue que pour ma part, je n’y étais guère porté.
Mais j’ai vécu pendant trente ans des circonstances si particulières, qu’il m’est arrivé de me pencher sur cette question et d’associer en esprit les diverses formes que peut prendre ce que je nommerai « la Quaternité » :
Les quatre éléments, les quatre points cardinaux, les quatre évangélistes, etc…
Mais au-dessus de tout cela, le suprême mystère :

 
« Le quatuor à cordes »

C’est au coeur de cette sibylline formation que j’ai vécu quotidiennement. Oui ! J’ai vécu mon quotidien à quatre et il me venait quelques fois l’idée plaisante que lorsque vous croyez voir un homme en entier, vous ne faites réellement face qu’au quart d’une voix.
Quatre voix donc, et en fin de compte un seul chant.
Des qualités et une qualité.
Pour y parvenir, combien de silences se sont glissés entre les notes, combien de tempi se sont effacés, combien d’accents ont été gommés !
Les rebelles ont appris à canaliser leur bouillonnement, les placides à presser le pas, les élégants à se dépouiller de leur parure.

Pour se fondre dans le tout, il a fallu s’imposer d’être un musicien sans qualité.

Miguel da Silva

Les inattendus (XV) : Segerstam et les Français

J’évoquais dans mon précédent billet la disparition du chef et compositeur finlandais Leif Segerstam (lire Authentiques). Au sein de son abondante discographie, on trouve bien sûr une majorité d’enregistrements dédiés à ses compatriotes, à commencer par Sibelius. Mais en fouillant bien notamment dans ce qu’il a enregistré avec l’orchestre de Rhénanie-Palatinat, on déniche d’authentiques raretés de musique française. Dans mon billet d’hommage, je citais le disque consacré à Louis Aubert, mais il y en a bien d’autres tout aussi rares et passionnants. Souvent les seules versions au disque de compositeurs et d’ouvrages ignorés des grandes maisons de disques… et des chefs d’orchestre !

Heureusement, la plupart de ces disques sont disponibles sur les plateformes d’écoute/ téléchargement classiques.

Authentiques

Je m’apprêtais à évoquer la figure singulière du chef Christoph von Dohnányi et un nouveau coffret (voir ci-après) lorsque j’ai appris le décès, ce 9 octobre, d’un autre chef très singulier, le Finlandais Leif Segerstam

Leif Segerstam (1944-2024)

Le chef et compositeur finlandais Leif Segerstam est mort le 9 octobre, sans susciter de réaction notable en France où il a été plutôt rare. Mais nul discophile n’ignore son nom.

J’ai un souvenir personnel de ce chef à Genève. Je ne me rappelle plus pourquoi (ni par qui) il avait été engagé pour diriger l’Orchestre de la Suisse Romande dans le studio Ansermet de la maison de la Radio suisse romande, bd Carl Vogt. Mais c’est moi qui avais « négocié » une partie du programme, l’autre étant imposée (un concert UER ?). En première partie, une symphonie (la 21e ou 25e ?) parmi les 371 (oui 371 !) qu’a laissées le chef-compositeur, la création d’un concerto pour trompette d’un compositeur ayant remporté, je crois, le concours de composition Reine Marie-José* – le soliste étant Jouko Harjanne – et en deuxième partie les quatre Légendes de Sibelius.

Segerstam à l’époque – vers la fin des années 80 – portait déjà barbe nourrie et embonpoint certain. En le voyant se mouvoir et diriger, j’avais toujours l’image de Brahms à la fin de sa vie.

On ne peut pas dire que la comparaison soit forcée !

Les deux ou trois fois où j’ai entendu et vu diriger Leif Segerstam comme les disques que j’ai de lui, laissent l’empreinte d’une personnalité profondément originale, d’un musicien qui n’a cure d’aucun dogme, d’aucune convenance dans sa manière d’approcher une oeuvre. Et cela donne toujours, toujours, un résultat étonnant. Surtout ne pas limiter Segerstam à la sphère scandinave, où il est bien entendu chez lui, mais pas seul. Il n’est que d’essayer de consulter sa discographie pour constater qu’il a embrassé un répertoire incroyablement vaste.

J’ai ainsi découvert l’oeuvre symphonique du Français Louis Aubert (1877-1968) grâce à lui

J’aime beaucoup, même si ce n’est pas mon premier choix, sa version de l’opéra de Korngold, Die tote Stadt

Et puisque mon premier souvenir au concert des quatre Légendes de Sibelius, c’est à lui que je le dois, je découvre avec bonheur cette récente captation de concert à Turku, dont il était le chef depuis 2012.

On ne peut d’un seul article faire le tour d’une personnalité aussi protéiforme, mais encore un mot de son oeuvre de compositeur. Le nombre de ses symphonies fait sourire : 371 achevées. Voici au hasard l’une d’elles… sans chef !

Impossible d’établir une discographie. Quelques indispensables néanmoins pris dans ma discothèque :

Christoph von Dohnányi #95

Je l’annonçais à l’occasion d’un billet sur Bruckner. Il a fallu attendre qu’il fête ses 95 ans le 8 septembre dernier pour que son éditeur de toujours – Decca – songe à honorer Christoph von Dohnányi ! Pourquoi n’a-t-on retenu que les enregistrements réalisés à Cleveland, alors qu’en y adjoignant ceux de Vienne (avec les Wiener Philharmoniker) on n’aurait pas vraiment alourdi le coffret ?

Contenu du coffret :

CDs 1–5 MOZART
Symphonies 35, 36, 38, 39, 40, 41
Bassoon Concerto K.191
Clarinet Concerto K.622
Flute & Harp Concerto K.299
Oboe Concerto K.314 
Serenade No.13 “Eine kleine Nachtmusik”
Sinfonia concertante K.364

CD 6
BERLIOZ Symphonie fantastique
WEBER/BERLIOZ L’Invitation a la valse

CDs 7 & 8 SCHUMANN
Symphonies 1–4

CD 9
BRAHMS Violin Concerto
SCHUMANN Violin Concerto

CDs 10–16 BRUCKNER
Symphonies Nos. 3–9

CDs 17–22 WAGNER
Das Rheingold
Die Walküre

CD 23 R. STRAUSS
Ein Heldenleben
Till Eulenspiegels lustige Streiche

CDs 24–28 MAHLER
Symphonies Nos. 1, 4, 5, 6 & 9

CD 29 SMETANA
Dvě vdovy (The Two Widows): Overture & Polka
Hubička (The Kiss): Overture
Libuše: Overture
Prodana nevěsta (The Bartered Bride):
Overture & 3 Dances
Vltava (The Moldau)

CDs 30–36
BARTÓK Concerto for Orchestra
Music for strings, percussion & celesta
DVOŘAK Symphonies 6, 7, 8 & 9 ・ Scherzo capriccioso
Slavonic Dances Opp. 46 & 72
JANAČEK Rhapsody for Orchestra “Taras Bulba”
Capriccio
LUTOSŁAWSKI Concerto for Orchestra ・ Musique funebre
MARTINŮ Concerto for string quartet & orchestra
SHOSTAKOVICH Symphony No.10

CD 37 WEBERN
Fuga (Ricercata) aus dem Musikalischen Opfer
Im Sommerwind ・ Passacaglia ・ 5 Pieces Op.10 ・ 6 Pieces Op.6a
Symphony Op.21 ・ Variations Op.30

CDs 38 & 39
CRAWFORD SEEGER Andante for Strings
IVES Orchestral Set No.2
Symphony No.4
Three Places in New England (Orchestral Set No.1)
The Unanswered Question
RUGGLES Men and Mountains ・ Sun-treader
VARESE Ameriques

CD 40
BIRTWISTLE Earth Dances
HARTMANN Adagio (Symphony No.2)
SCHOENBERG 5 Orchesterstücke Op.16

Tous ces disques ont été à un moment ou un autre disponibles, mais plus dans les pays anglo-saxons qu’en France, où pourtant le chef allemand a officié plusieurs années à la tête de l’Orchestre de Paris. On m’a rapporté naguère que son mauvais caractère ne lui avait pas toujours attiré les sympathies des musiciens…

Je vois sur le site de la Philharmonie de Paris la captation d’un concert de 2019 – que j’ai manqué ! – où l’on remarque avec émotion la présence à la première chaise du regretté Philippe Aïche, disparu il y a deux ans déjà (lire Les morts et les jours)

https://philharmoniedeparis.fr/fr/live/concert/1104230-orchestre-de-paris-christoph-von-dohnanyi

Ecouter Dohnanyi c’est comme respirer une tradition venue en ligne directe d’Europe centrale, un style, une rigueur, une puissance, qui conviennent autant à Haydn ou Mozart qu’à Brahms, Schumann, Bruckner, Mahler ou à Schoenberg. On a de tout cela dans ce coffret, et bien sûr le son inimitable de Cleveland.

Cette captation de la 2e symphonie de Schumann au Carnegie Hall de New York en 2000 est d’autant plus émouvante qu’elle est introduite par celui qui fut l’inamovible président de la mythique salle, le violoniste Isaac Stern, déjà très fatigué par la maladie qui allait l’emporter quelques mois plus tard.

* Marie-José de Belgique (1906-2001), dernière reine d’Italie par son mariage avec Umberto II qui a régné 35 jours de mai à juin 1946, vit à partir de 1947, séparée de son mari, au château de Thônex dans la banlieue de Genève, et participe activement à la vie musicale et culturelle de la région. C’est ainsi qu’elle fonde en 1959 un Prix international de composition musicale.Elle est la grand-tante de Philippe, l’actuel roi des Belges,

Sibelius m’était conté à Laon

Après une longue interruption (lire Retour à Laon) j’aime, depuis quelques années, reprendre régulièrement le chemin du chef-lieu du département de l’Aisne.

C’est toujours impressionnant, venant par la route, de voir au loin se dresser les deux tours de la Cathédrale de Laon, la ville ancienne étant construite sur un promontoire qui domine la plaine picarde.

J’ai raconté l’excellent concert auquel j’ai assisté mardi soir. Lire Bachtrack : Les paysages pastoraux de l’Orchestre de Picardie.

L’occasion pour moi de découvrir un autre monument de Laon, l’église Saint-Martin, située à l’entrée de la ville haute, à peine moins imposante que la cathédrale.

J’étais en bonne compagnie pour ce concert d’une originalité bienvenue (c’est la signature depuis toujours du festival de Laon et de son directeur artistique Jean-Michel Verneiges). Hasard (?) du placement, j’avais à ma droite le directeur régional des affaires culturelles des Hauts-de-France, mélomane averti qui se rappelait parfaitement notre conversation d’il y a deux ans (!), et à ma gauche le compositeur Karol Beffa, dont l’Orchestre de Picardie donnait ce soir-là une première mondiale. Je ne l’avais pas revu, pas plus que le soliste de la soirée, Bruno Philippe, depuis six ans et les Victoires de la Musique classique à Evian.

Sibelius à Laon

Dans mon papier pour Bachtrack, je parle bien sûr du Divertimento de Rautavaara (1928-2016) qui date de 1953, et j’ajoutais « quatre ans avant la mort de Sibelius ». Sibelius est bien mort, en effet, le 20 septembre 1957, il y a donc 67 ans ! Il est heureusement bien loin le temps où l’oeuvre du compositeur finlandais était encore, en France, largement terra incognita. Mais si les symphonies, le concerto pour violon, sont devenus fréquents au concert, la suite de Pelleas et Melisande que dirigeait Emilia Hoving à Laon reste peu jouée, peu connue, alors que rien ne justifie cet ostracisme.

J’ai découvert l’oeuvre par la gravure qu’en avait faite en 1981 Herbert von Karajan, grand sibélien devant l’Eternel :

A Liège, j’eus le bonheur de pouvoir la programmer en 2007 sous la direction formidable d’Hannu Lintu (lire le compte-rendu de l’époque Musiques nordiques à l’OPL)

Au disque il y a encore peu de versions de ce Pelleas nordique.

Thomas Beecham, bien sûr et le Royal Philharmonie

Serge Baudo avec la Philharmonie Tchèque avait eu l’heureuse idée d’enregistrer les quatre pièces musicales inspirées par le drame de Maeterlinck

Après le père, le fils, Paavo Järvi, a publié un disque passionnant qu’on aurait pu sous-titrer : Sibelius et le symbolisme