Dresde, les indispensables

Leipzig, c’est promis, je reparlerai en détail de ses musiciens, orchestres, compositeurs ! Et de Dresde aussi, le sujet est inépuisable (La Florence du nord)

Mais Dresde déjà, quelques disques ou coffrets mythiques, indispensables ! Si vous cherchez encore à faire des cadeaux pour cette Saint-Sylvestre, ou juste à des personnes que vous aimez, tout ce qui suit est à écouter/acheter/offrir les yeux fermés.

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Günther Herbig m’avait raconté que cet enregistrement des douze symphonies dites « londoniennes » de Haydn tenait du miracle. Tout le monde avait oublié la date de l’enregistrement de ces douze symphonies. Le jour dit, en plein hiver, les micros de l’unique entreprise de disques de la RDA se posaient dans la salle de la Philharmonie de Dresde pour capter les 12 dernières symphonies de Haydn. Personne n’était prévenu, ni chef, ni orchestre. Triomphe de la bureaucratie ! Malgré tout, il fallait respecter les ordres. C’est ainsi, toujours selon le chef allemand, que certains de ces enregistrements résultent d’une seule prise… sans répétition ! Et dans une prise de son magnifique, comme l’étaient presque toujours celles de l’Allemagne de l’est.

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Evidemment, la Staatskapelle de Dresde est l’orchestre « straussien » par excellence. L’intégrale de l’oeuvre concertante et orchestrale de Richard Strauss que grava Rudolf Kempe dans les années 70 fait toujours figure de référence, tant la souplesse, la transparence et la sensualité de l’orchestre saxon s’y déploient.

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L’intégrale Schumann de Sawallisch réalisée à peu près à la même époque reste indétrônée. Tout comme les dernières messes de Schubert.

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Eugen Jochum a enregistré une deuxième intégrale des symphonies de Bruckner. Sans renier la première, on revient toujours avec bonheur à celle-ci.

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Pour qui aime Beethoven, deux visions assez singulières et contrastées des symphonies, l’une, méconnue, oubliée, d’un grand chef qui fit beaucoup pour la musique de son temps, le Dresdois Herbert Kegell’autre gravée par le vénérable Herbert Blomstedt (qui vient de récidiver avec Leipzig, on en reparlera !), avec les deux orchestres concurrents de la ville. Deux coffrets à tout petit prix !

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On aime bien aussi cette intégrale des symphonies de Schubert par Blomstedt (comme celle que réalisera ultérieurement avec la même Staatskapelle Colin Davis).

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Justement du passage de Colin Davis à la direction de la phalange saxonne nous sont restés beaucoup de beaux disques. Ce coffret de prises de concert en est une belle illustration.

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Il faudrait aussi citer tout ce qu’a laissé Giuseppe Sinopolichef de la Staatskapelle de 1992 à sa mort brutale en 2001.

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Pour qui aime les concertos de Mozart, une intégrale très bien captée autour d’une artiste demeurée complètement inconnue à l’Ouest, la pianiste Annerose Schmidtaccompagnée par Kurt Masurdu temps où il dirigeait la Philharmonie de Dresde (avant le Gewandhaus de Leipzig)

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Enfin pour ceux qui voudraient un « digest » de la monumentale édition de « live » de la Staatskapelle entreprise par Hänssler, un double CD qui voit défiler les plus grands chefs du moment.

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Et puisque nous sommes le 31 décembre, ce gala de la Saint-Sylvestre 2011 s’impose

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Enfin pour plaire aux fans de Jonas Kaufmann... et du prestigieux orchestre, cette soirée d’hommage à Wagner, dont le nom et l’oeuvre sont si intimement liés à Dresde :

https://www.youtube.com/watch?v=k0erPkvAN7Q

Onéguine à Dresde

L’an dernier, c’était Stockholm (voir Stockholm en majesté). Cette fin d’année, j’ai choisi Dresde, son orchestre légendaire, le plus ancien du monde (?) – la Staatskapelle qui, comme à Vienne, joue sur la scène et dans la fosse du Semperoper.

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Le faible soleil d’hiver se couche tôt. On a à peine aperçu la vieille ville reconstruite.

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L’opéra nous attendait, ce mercredi soir Eugène Onéguine de Tchaikovski.

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IMG_3643J’adore cet ouvrage, et le poème éponyme de PouchkineIdéal pour une « première fois ».

L’acoustique d’abord de l’opéra de Dresde : parfait équilibre fosse/scène, du 16ème rang du parterre, de face, on entendait tout sans effort. Et quel orchestre ! Ce son unique, à la fois rond, chaud et transparent (je reviendrai sur quelques enregistrements légendaires de la formation). Mise en scène astucieuse de Marcus Bothe – décor unique et mobile, belle direction d’acteurs. Mais côté distribution, on reste sur sa faim, à l’exception du Lenski puissant et sensible de Tomislav Musek. Une Tatiana sans charme, trop mûre pour le rôle, et surtout un Onéguine manquant autant de prestance que de séduction physique et vocale. Dans la fosse, une direction tout en énergie, sans beaucoup de poésie.

Quand on a le souvenir de Dmitri Hvorostovsky (lire Le combat perdu de Dmitri H.dans ce rôle, la comparaison n’est pas flatteuse…

Peu importe, on a passé une belle soirée, une autre se profile pour la Saint-Sylvestre…

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