L’an dernier, c’était Stockholm (voir Stockholm en majesté). Cette fin d’année, j’ai choisi Dresde, son orchestre légendaire, le plus ancien du monde (?) – la Staatskapelle qui, comme à Vienne, joue sur la scène et dans la fosse du Semperoper.
Le faible soleil d’hiver se couche tôt. On a à peine aperçu la vieille ville reconstruite.
L’opéra nous attendait, ce mercredi soir Eugène Onéguine de Tchaikovski.
J’adore cet ouvrage, et le poème éponyme de Pouchkine. Idéal pour une « première fois ».
L’acoustique d’abord de l’opéra de Dresde : parfait équilibre fosse/scène, du 16ème rang du parterre, de face, on entendait tout sans effort. Et quel orchestre ! Ce son unique, à la fois rond, chaud et transparent (je reviendrai sur quelques enregistrements légendaires de la formation). Mise en scène astucieuse de Marcus Bothe – décor unique et mobile, belle direction d’acteurs. Mais côté distribution, on reste sur sa faim, à l’exception du Lenski puissant et sensible de Tomislav Musek. Une Tatiana sans charme, trop mûre pour le rôle, et surtout un Onéguine manquant autant de prestance que de séduction physique et vocale. Dans la fosse, une direction tout en énergie, sans beaucoup de poésie.
Quand on a le souvenir de Dmitri Hvorostovsky (lire Le combat perdu de Dmitri H.) dans ce rôle, la comparaison n’est pas flatteuse…
Peu importe, on a passé une belle soirée, une autre se profile pour la Saint-Sylvestre…
Une réflexion sur “Onéguine à Dresde”