Surprise

La nostalgie aurait pu me gagner, lorsque Facebook me montre les photos prises et publiées il y a un an, deux ans, etc… Toujours des photos qui correspondent au début d’une édition du Festival Radio France Occitanie Montpellier.

Le 24 avril dernier j’annonçais l’annulation de l’édition 2020 (Le coeur lourdet après de longues semaines marquées par les hésitations, les atermoiements du ministère de la Culture, mais aussi par un formidable travail – à distance – d’une équipe du Festival plus motivée que jamais, le 17 juin nous évoquions un Festival Autrement.

Voici qu’aujourd’hui, à la date initialement prévue pour l’ouverture de l’édition 2020, nous ouvrons ce Festival Autrementd’abord avec une radio – la Radio du Festival – qui commence à émettre aujourd’hui à 16 h et qui sera disponible 24h/24

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Radio écoutable grâce à une appli téléchargeable.

Dès lundi 13 juillet, c’est au tour de France Musique d’entrer dans la danse pour deux semaines, avec chaque jour ou presque à 16h et 20 h la rediffusion des grandes heures du Festival.

Mais il y aura d’abord, pour les Montpelliérains – et les auditeurs de la Radio du Festival – la surprise de deux concerts en public de l’Orchestre National Montpellier Occitanie, le pilier, le partenaire historique du Festival, ce soir et demain à l’Opéra Berlioz.

Et le week-end prochain une dizaine de concerts en plein air avec des artistes déjà engagés pour l’édition « normale ».  On passera sur la complexité de la mise en place de ces concerts, pour ne retenir que la joie qui sera celle du public, des musiciens… et de l’équipe du Festival.

 

 

Partir revenir

Glorieux nonagénaires

La violoniste Ida Haendel est morte le 30 juin, à 91 ans. Ce matin c’est le compositeur italien de célèbres  musiques de film, Ennio Moricone, qui est parti au même âge canonique.

J’aurais bien voulu, je devrais peut-être (au nom de quoi ?), me répandre en éloges funèbres, par définition dithyrambiques, sur ces glorieux disparus. D’autres l’ont fait tellement mieux que moi. Et pour tout dire, ni la violoniste, ni le compositeur n’ont jamais fait partie de mon panthéon personnel, encore moins de mon jardin secret.

J’ai certainement été trop peu attentif au talent d’Ida Haendel, dont la longévité artistique a été telle que la plupart des médias n’ont rien trouvé de mieux pour honorer sa mémoire que de publier des photos où la marque des ans n’est pas des plus flatteuses… Je vais réécouter ces disques que j’avais classés sous le nom d’Ancerl, ces enregistrements réalisés pour Supraphon avec la fine fleur des chefs tchèques au tournant des années 50.

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Quant à Ennio Morricone, si je reconnais bien volontiers la prolixité et la versatilité de son talent – l’homme aux 500 musiques de film ! – si je fredonne comme tout le monde les mélodies immortelles des films de Sergio Leone, je n’ai pas avec son oeuvre le rapport d’admiration, d’affection, que j’ai avec celles d’un Bernard Herrmann ou d’un Nino Rota – sans parler des grands de Hollywood, les Korngold, Waxman, Steiner, etc.

 

Le retour de Roselyne

La rumeur insistante annonçait ce retour depuis ce matin. Roselyne Bachelot revient au gouvernement comme ministre de la Culture.

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Je ne vais pas ménager mes compliments à la nouvelle titulaire de cette charge ministérielle qui a tellement souffert ces dernières années d’être insuffisamment ou maladroitement incarnée. Roselyne Bachelot, la musique, elle connaît, les affaires publiques, elle connaît et ne s’en est pas trop mal sortie au ministère de la Santé. C’est tout de même la seule ministre que j’ai vue régulièrement et fréquemment au concert et à l’opéra. Lourde tâche que celle qui l’attend, mais elle n’a rien à perdre et la Culture tout à y gagner.

Don Carlos, de Madrid à Paris

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Il y a une semaine à Madrid, au Prado, j’observais ce portrait de Charles d’Autriche dû à Alonso Sánchez CoelloC’est tout l’art d’un peintre officiel que de savoir donner de la grâce et de l’allure au rejeton issu du premier mariage de Philippe II et de Marie-Manuelle de Portugalalors que le jeune homme était ‘difforme, épileptique, d’une laideur repoussante’ comme le rappelle, dans un texte aussi drôle qu’historiquement informé Roselyne Bachelot sur forumopera.com (Don Carlos le vrai).

Je me préparais évidemment pour l’événement de la saison lyrique, le Don Carlos, grand opéra à la française de Verdi créé il y a 150 ans – le 11 mars 1867 – à l’Opéra de Paris, dans une distribution de rêve dominée par le tenorissimo de l’heure Jonas Kaufmann, qui ne ressemble pas exactement, comme le relève l’ex-ministre chroniqueuse, au personnage qu’il incarne.

J’ai eu la chance de pouvoir assister hier soir à la générale d’un spectacle sold out depuis des mois, précédé d’une rumeur sulfureuse, le metteur en scène Krzysztof Warlikowski ayant déclaré vouloir « mettre à poil le drame de Don Carlos » (Forumopera 22 août 2017).

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Petit moment d’angoisse lorsqu’un responsable de l’Opéra se présente sur scène. Ménageant son effet, il énonce la distribution qu’on entendra ce soir, en commençant par les rôles secondaires, puis les personnages principaux, Ildar Abdrazakov en Philippe II, Dmitry Belosselskiy en Grand Inquisiteur, Ludovic Tézier en Rodrigue, Elīna Garanča en princesse Eboli, Hibla Gerzmava en Elisabeth de Valois – première surprise, j’attendais Sonya Yoncheva – et, toute la salle retenant son souffle, Jonas Kaufmann en Don Carlos ! 

Je ne ferai ici aucune critique de ce que j’ai vu, d’abord parce que ce n’est pas mon métier, ensuite parce qu’il s’agissait d’une générale. Mais je peux tout de même dire le bonheur que j’ai éprouvé à entendre une distribution aussi homogène, sans doute la plus belle qu’on puisse réunir aujourd’hui pour un tel ouvrage – la langue française pour un opéra aussi long n’étant pas le moindre des défis à relever pour les stars en présence -. Les uns et les autres se sont parfois économisés – ou plutôt adaptés à la captation filmée – mais jamais au détriment de la musique et du ressort dramatique.

Philippe Jordan dans la fosse magnifie la partition parfois longuette de Verdi, l’orchestre et les choeurs de l’Opéra superbes de cohésion et de nuances. Et Warlikowski, dont le moins qu’on puisse dire est que je ne suis pas toujours fan, réussit son pari d’exalter une intrigue intime qui s’inscrit dans un univers monumental.

Pour les très nombreux déçus qui n’auront pas la chance de voir ce spectacle dans cette distribution, il y aura la consolation de l’entendre sur France Musique – qui consacre cette semaine une série d’entretiens et vendredi prochain toute une journée à Philippe Jordan – et bientôt en vidéo.

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Ce Don Carlos en version française avait déjà été donné, en 1996, dans une autre très grande version et vision, au Châtelet (lire Luc Bondy et Don CarlosJ’en garde un souvenir extraordinaire.

https://www.youtube.com/watch?v=4oQ298Qcaco

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Lendemain

Une catastrophe aérienne est toujours déplorable, et celle qui a tué une partie des Choeurs de l’Armée rouge suscite légitimement l’émotion. Ils allaient, nous dit-on, soutenir les troupes russes installées en Syrie…quelques heures après la reprise complète d’Alep dévastée par le régime de Bachar El Assad. J’ai un peu de mal à partager le deuil national décrété par la Russie…

Je devrais aussi ajouter un mot de tristesse après la disparition, à 53 ans, de George Michael. Je n’étais pas fan, mais j’écoutais sans déplaisir certains de ses titres et je dois avoir dans ma discothèque ce double album

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https://www.youtube.com/watch?v=ulhoKujT2G8&index=1&list=PL0nBAqtSzTDpI1c3F-88XW4fOrucU-bh9

Chanson de circonstance…

Beaucoup plus sérieux (!!) cet article sur Roselyne Bachelot70 ans au compteur ce 24 décembre. Eh oui, elle fait partie des victimes collatérales de Noël, comme un de mes cousins et une de mes nièces nés la veille, une amie cantatrice née le jour, et bien d’autres comme moi nés le lendemain de Noël. Qu’importe… pourvu qu’on ait l’affection de ceux qu’on aime.

https://www.youtube.com/watch?v=sMDzdGSFRmo

Sous le sapin hier soir, j’ai trouvé ce qui va m’occuper encore quelques jours..

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Après l’élection

La nuit avait commencé à la résidence de l’ambassadeur des Etats-Unis, Jane Hartleyrue du faubourg Saint-Honoré, à quelques mètres de l’Elysée. Dispositif de sécurité impressionnant à l’extérieur… et assez peu discret à l’intérieur malgré la batterie de contrôles à l’entrée.img_6712

La foule n’est pas au rendez-vous, quelques têtes connues de la haute magistrature, un seul ministre en exercice, plusieurs ex, l’ancien conseiller diplomatique de Nicolas Sarkozy, le PDG de Radio France, un célèbre compositeur de musique de films récemment « oscarisé », des parlementaires, la mère de la première victime de Mohammed Merah, et une ambiance générale plus grave que joyeuse. Au détour des conversations le pressentiment que le résultat sera serré, très serré.

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Et ce mercredi matin, les premières réactions sur les réseaux sociaux. Toutes catastrophées à des degrés variables. Au fil de la matinée, des avis s’expriment, plus réfléchis, nuancés, argumentés. Je les partage ci-dessous, ils ont d’autant plus de sens, à mes yeux, que plusieurs émanent de musiciens, d’artistes.

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On réagit comme à l’annonce d’un attentat terroriste ou d’une catastrophe naturelle… Mais les gens ont CHOISI ça, en majorité [rectification : pas en majorité puisqu’Hillary a remporté un peu plus de voix individuelles]. C’est fou qu’on soit si déconnectés de cette réalité, au point de ne pas y croire. Comment faire pour remettre l’éducation au cœur de la vie ? (Thomas E.)

Tout cela montre à quel point nous vivons dans de petits cercles, entre bien-pensants d’accord avec nos propres opinions, dans un confort aveugle, certains que notre microscopique vérité est forcément celle des autres. Sur FB ou autres réseaux sociaux, on s’auto-like avec des gens qui pensent comme nous. On lit la presse qui dit ce qu’on veut entendre et ça nous conforte dans notre cécité. Je ne connais personnellement AUCUNE personne qui ait voté pour le Brexit ou pour Trump…. alors, il est facile d’imaginer que c’est FORCÉMENT comme ça partout!!! Après le Brexit, c’est peut-être une occasion de regarder le monde différemment, d’avoir une vision plus réaliste du monde qui nous entoure. Ça fait forcément un peu peur…. (Cédric T.)

D’une amie franco-américaine, qui vit à Cincinnati :

Réveil 6 AM ce matin j’ai conduit les enfants l’école …Petit déjeuner au goût moche, tétanisé, plein de révolte mais surtout de questions. Comment leur dire que ce n’est pas la fin des belles choses, que oui le monde change et de façon spectaculaire, que c’est à leur génération dorénavant avec nous de veiller, de s’éveiller, de se réveiller encore davantage, à devenir plus clairvoyants, plus éduqués et éduquants, que ce pays n’est pas tout « bon à jeter avec l’eau du bain », qu’il fallait quand même avaler une tartine, qu’il y avait contrôle de chimie en première heure, on a même revu les fiches le ventre noué, comment leur expliquer qu’ils ont raison de se sentir abandonnés dans leurs idéaux, des idéaux de leurs ancêtres, perdus, inquiets mais qu’ils ont maintenant 14 ans, 17 ans, le devoir de devenir acteurs de tout cela…. qu’il va falloir digérer, comprendre et accepter le raz de marée du peuple. comment leur dire que oui c’est l’election de la vulgarité et de la brutalité. de la consternation autour d’un homme affligeant en tous points. Qu’il faut vivre avec et qu’il faut faire que ca change, que ce pays, comme nous tous, comme la psyché humaine renferme le pire et le meilleur. je suis aussi une enfant de l’Amérique des années 70, je ne sais pas comment les préserver, mais je ne renoncerai pas à faire d’eux des citoyens de leur monde… Je suis profondément blessée. pas de doute, faut leur dire et on trouvera les mots. My darlings I love you. restons groupés. 7 AM j’ai conduit les enfants à l’école, en revenant j’avais les larmes aux yeux.  (Aimée C.L)

D’un ami belge :

Sans se rallier au choix électoral posé aux USA, voudrait rappeler ceci :
1) cette élection était démocratique. Elle doit donc être respectée.
2) boycotter les USA serait inutile et ridicule. Le souci de cohérence inviterait par ailleurs à boycotter dès lors aussi la Turquie, la Russie, les pays du Golfe, la Chine, la Hongrie,….
3) insulter les électeurs américains est déplacé. Qui comprend leurs réalités ? Quel est l’espoir d’un étudiant qui doit, ses études finies, d’abord consacrer 25 ans de sa vie à rembourser lesdites études? Le vote des citoyens désenchantés se tourne toujours (en France aussi), vers des solutions simples
4) le système institutionnel américain comporte de forts garde-fous. Un ancien acteur de westerns a occupé la Maison Blanche durant 8 ans, encadré par la Constitution, le Congrès et la Cour suprême.
(Grégory J.)

Et cette réaction – toujours sur Facebook du journaliste et chroniqueur Laurent Kupfermann :

Depuis le référendum de 2005, un fossé s’est installé entre le peuple et ses représentants. La crise économique majeure qui secoue le monde depuis bientôt 10 ans, a rajouté de la crise à la crise, creusant plus encore le fossé entre les insiders-ceux qui sont inclus dans un système- et les outsiders- qui en sont durablement exclus. Des signaux politiques ont été envoyés par les électeurs. Le 21 avril, la crise politique et financière en Grèce qui n’est toujours pas terminée, le Brexit , la crise lors de la signature du CETA en Wallonie, et maintenant l’élection de Donald Trump qui marque d’une trace indélébile la défiance des électeurs envers la capacité de toutes les classes politiques à peser sur le destin des femmes et des hommes.

Chacun ira de son explication, bonne ou mauvaise, mais il serait illusoire de nier qu’il s’agit d’autre chose que d’un puissant mouvement de fond. À l’heure où les fossés s’élargissent de manière historique entre ceux qui ont tout, et ceux qui n’ont rien, même plus l’espoir, il est temps d’aborder d’un regard neuf, réaliste et volontaire l’avenir. Nos institutions, tant nationales qu’européennes sont-elles à la hauteur du défi démocratique qui est le nôtre ?

Le repli, l’isolationnisme, tentations pernicieuses , ne sont pas raisonnables dans un monde multipolaire. La France, seule contre le monde entier, c’est la France fragilisée, attaquée et la France finalement mise à genoux.

C’est donc bien un échelon supérieur que nous devons bâtir de manière urgente. Mais il faut être lucide :la défiance des citoyennes et des citoyens envers le projet européen tel qu’il existe aujourd’hui est profonde et réelle. La crise en Wallonnie et le Brexit en sont de réelles illustrations.
Pour autant le rejet de l’Union Européenne n’est pas le signe que les peuples ne veulent plus d’Europe mais qu’ils veulent une autre Europe. Une Europe démocratique fière de son histoire, de sa diversité et des valeurs chèrement acquises à la suite des terribles conflits mondiaux du XXème siècle.
Une Europe qui agit pour affirmer des politiques de solidarité, dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la formation, de la protection contre les accidents de la vie, qui sont les piliers de l’émancipation citoyenne.
Une Europe qui garantit la liberté, l’égalité en droit pour l’ensemble de ses citoyens et de ses citoyennes au delà de leurs origines, de leurs opinions philosophiques et / ou religieuse, ou de leur orientation sexuelle.

Si le communisme a perdu le combat idéologique et éthique, la victoire de l’ultra-libéralisme, du « laissez-faire économique » est une fausse victoire, dont on voit aujourd’hui la dangereuse limite qui menace nos démocraties. Le pouvoir que donne la souveraineté politique issue du peuple, est là pour défendre l’intérêt général, dans un dialogue constructif avec le monde économique, qui doit accepter qu’il n’est pas hors-sol.

Ces idéologies du XIX e siècle, qui agitent toujours nos pensées politiques nous n’en voulons plus.

Face un monde qui ne glorifie que la compétitivité économique devenue folle, celle qui accroit la richesse mais en accroissant les différences, sans profiter à toutes et tous, tout en portant atteinte aux règles élémentaires de protections de notre environnement, nous avons besoin d’une Europe forte et nouvelle qui protège ses citoyennes et ses citoyens. C’est cette identité européenne citoyenne qu’il nous faut bâtir.
Laissons les débats sur les portions de frites, ou les pains au chocolats dans les oubliettes, et agissons maintenant, sans oublier qu’un pacte social, pour être stable se doit de rechercher toujours cet indispensable point d’équilibre entre le réel, l’idéal et l’éthique.

Le président élu ne devrait pas oublier que le peuple américain c’est aussi et surtout cela :

https://www.youtube.com/watch?v=Qy6wo2wpT2k

Du rire aux larmes

On a commencé la semaine tout sourire, on la termine dans les larmes de sang de la Tunisie et de l’Isère

http://www.lesechos.fr/monde/afrique-moyen-orient/021167297081-tunisie-attentat-terroriste-a-sousse-1132119.php

Pourtant on a bien aimé la dernière des Mousquetaires au Couvent à l’Opéra-Comique, la dernière pour l’insubmersible Jérôme Deschamps, formidable rénovateur de la Salle Favart, dernière pour l’établissement lui-même avant travaux (et une réouverture prévue au printemps 2017). Dans le public, la bande reconstituée des Deschiens, on a reconnu François Morel, Yolande Moreau, une ribambelle d’anciens ministres et même le Président de la République qui s’est invité discrètement au dernier acte.

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Mercredi fin de saison pour l’Orchestre de Paris à la Philharmonie, dans un programme d’apparence facile, qui a désarçonné une partie du très nombreux public présent. On the waterfront de Bernstein n’a pas la célébrité de West Side Story et les facéties de Heinz-Karl (dit HK) Gruber, même défendues avec talent par Hakan Hardenberger, semblent curieusement datées (https://en.wikipedia.org/wiki/Heinz_Karl_Gruber).

Deuxième partie beaucoup plus dans la tonalité des Prom’s : Fazil Say dans Rhapsody in Blue et une compilation des suites dites « de jazz » de Chostakovitch. Succès garanti.

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(Le parterre de la Philharmonie transformé en « promenade » comme au Royal Albert Hall de Londres)

Hier soir, nettement moins de monde pour un programme a priori plus austère, dans le cadre toujours aussi impressionnant de Saint-Louis des Invalides.

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Dans le cadre de l’exposition du musée de l’Armée De Gaulle-Churchill, l’orchestre symphonique de la Garde républicaine proposait la 2e symphonie (1941) d’Arthur Honegger et l’interminable « saucisson » qu’est le Concerto pour violon (1910) d’Edward Elgar, que l’archet inspiré et virtuose de Daniel Hope a brillamment sauvé de ses longueurs pas vraiment divines.

Pur hasard, trois concertos pour violon, et pas des moindres, Beethoven, Saint-Saëns (le 3ème) et Elgar portent le même numéro d’opus : 61.

Un conseil : réécouter le chef-d’oeuvre d’Honegger dans les versions de référence de Karajan et Munch.

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Triste semaine aussi pour nos amours de jeunesse, Laura Antonelli, Magali Noël et Patrick McNee

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https://www.youtube.com/watch?v=pchB-4dKpDE

Mais c’est sans doute la mort accidentelle de James Horner, le compositeur de Titanic, qui aura le plus marqué le grand public…

Leurs souvenirs

Il doit y avoir une relation de cause à effet : plus le débat intellectuel et politique s’appauvrit, se raréfie, plus on voit fleurir les livres de souvenirs – on n’oserait écrire « mémoires » – de ceux qui ont un jour ou l’autre occupé quelque fonction visible.

Un filon qu’il ne faudrait pas croire inépuisable.

Ainsi de quelqu’un qu’on aime bien par ailleurs, et qui sait se raconter autant que raconter des histoires, Frédéric Mitterrand, on n’a pas vraiment compris la nécessité du dernier opus Une adolescence

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Une fois qu’on a compris que le jeune Frédéric partage son enfance et son adolescence entre deux admirations contradictoires, le général de Gaulle et « tonton François » (sic), on se traîne un peu entre Evian, Sciences Po, les émois bourgeois de la famille Mitterrand. Ni portrait, ni détail croustillant, dont regorgeaient ses précédents ouvrages. Dispensable !

Il court les plateaux de télévision, alors que sa fonction de président du Conseil constitutionnel l’oblige à la réserve, non pour vendre son dernier policier – puisque Jean-Louis Debré s’est adonné au genre, avec plus ou moins de bonheur, mais pour promouvoir ceci :

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De la part de celui qui se dit le visiteur et compagnon quasi quotidien de l’ancien président, on attend évidemment, sinon des indiscrétions, du moins des considérations, des anecdotes personnelles. Rien de tout cela, une compilation sans intérêt de faits, d’écrits maintes fois exposés, édités. Surtout rien qui nous apprenne quoi que ce soit… Inutile !

On n’a pas envie de faire de publicité à quantité d’autres ouvrages parus ces dernières semaines, au mépris de toute déontologie : dès qu’on sort d’une fonction – ministre, membre du CSA, haut fonctionnaire – il faut croire qu’il n’y a rien de plus urgent que de « balancer » sur les petits camarades, l’équipe dont on a fait partie, les responsables qu’on a côtoyés. Pas joli joli !

En revanche, bonne surprise avec La petite fille de la Ve de Roselyne Bachelot. 

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L’ancienne ministre, reconvertie en animatrice de télévision, nous donne un ouvrage beaucoup plus intéressant et pertinent que les quelques anecdotes que la presse en a extraites. Celle que les Guignols ont caricaturée en fofolle gay friendly en rose fuchsia, que l’on croise souvent à l’opéra ou au concert – elle a longtemps rêvé d’un ministère de la Culture qui lui a toujours échappé – nous livre un récit passionnant, pour une fois écrit dans un français de qualité, voire recherché. Roselyne Bachelot qui ne cache pas son âge (69 ans) nous raconte..65 ans de souvenirs. Elle a eu la chance d’être le témoin, enfant et adolescente, puis actrice de la vie politique française sous la IVème puis la Veme République, et livre donc un témoignage précieux parce que personnel et subjectif. Bien sûr, ll y a des traits qui font mouche, des portraits à la pointe sèche, mais l’auteur ne cède pas à la tentation du bon mot pour le bon mot. Elle relate ce qu’elle a vu et vécu, avec un luxe de précisions, avec aussi une vraie réflexion sur les événements et les situations, De Gaulle, l’Algérie, Mitterrand, etc.  Et surtout elle ne prend pas la pose pour l’Histoire, c’est pour cela qu’elle a préféré « souvenirs » à « mémoires ». Et fait oeuvre utile !