J’ai participé hier à la grande soirée organisée par France 2 et Radio France à la Maison de la Radio et de la Musique en solidarité avec le peuple ukrainien, Unis pour l’Ukraine
Radio France aux couleurs de l’Ukraine
Comme souvent, dans ce type de soirée organisée en dernière minute, il y a eu du bon, du très bon, et du moins bon, voire contestable. On eût aimé, autant le dire d’emblée, que Nagui n’accaparât pas la parole toute la soirée, Leila Kaddour en étant réduite à essayer d’exister, et surtout ne confonde pas cet hommage aux victimes de la guerre en Ukraine avec un Téléthon. Son appel systématique aux dons à la Croix Rouge, son verbiage dégoulinant de bons sentiments qui omettait soigneusement de prononcer le mot « guerre » pour s’apitoyer sur le sort des « réfugiés où qu’il soient dans le monde », ses questions ridicules aux artistes, bref une prestation de bateleur à contre-temps et à contresens qui n’a, heureusement, pas réussi à gâcher une soirée trop longue.
Les invités à cette soirée avaient été priés de choisir de prendre place au studio 104 ou à l’Auditorium, la chanson d’un côté, le classique de l’autre.
Je ne veux que retenir que quelques moments très forts, très justes (le programme complet de la soirée ici)
Sublime Göttingen chanté par Carla Bruni accompagnée par Katia Buniatishvili
La force d’une chanson, même si la voix déraille…
Mais, installé à l’Auditorium, j’ai vécu plus de moments forts avec les formations de Radio France, la merveilleuse Maîtrise dirigée par Sofi Jeannin, le Choeur de Radio France dans un bouleversant Va pensiero, et bien sûr l’Orchestre National de France, dirigé par Cristian Macelaru, dont le nom n’a été cité qu’une seule fois de toute la soirée…
Andrei Bondarenko et Benjamin Bernheim
Benjamin Bernheim bouleverse l’auditoire avec l’Ingemisco du requiem de Verdi, et plus encore, en duo avec le baryton ukrainien Andrei Bondarenko, dans Dio, Che Nell’alma Infondere Amor de Don Carlo.
Mais l’émotion est à son comble, lorsque, bien après minuit, le Choeur de Radio France, l’Orchestre National de France, Cristian Macelaru entonnent l’hymne national ukrainien chanté par Andrei Bondarenko :
La guerre en Ukraine a fait logiquement ressurgir la question de la place, du rôle, des artistes.
L’un des premiers à réagir à l’invasion de l’Ukraine a été le grand pianiste russe Evgueni Kissin, aujourd’hui citoyen britannique et israélien. Il n’a pas oublié les années où le régime soviétique puis russe le brandissait comme un héros.
Et puis on a attendu d’autres prises de position emblématiques… qui ne sont pas venues. Le comble du ridicule étant atteint par Anna Netrebko, très présente sur les réseaux sociaux, qui avait écrit sur Facebook ou Instagram : »Je dois réfléchir avant de prendre position« .
Tout le monde a vu, lu, entendu, ce que, successivement, les responsables de l’Orchestre philharmonique de Vienne, de la Scala de Milan, du Metropolitan Opera de New York, et finalement de l’Orchestre philharmonique de Munich, ont dit au chef ossète Valery Gergiev, ami et soutien de Poutine : « Si vous ne vous désolidarisez pas de Poutine, vous serez interdit de diriger »
Jusque là on peut comprendre le boycott de ces stars trop identifiées au régime et au président russe.
Mais la solidarité avec l’Ukraine, le soutien au peuple ukrainien, qui se manifestent unanimement et dans le monde entier, doivent-ils servir de prétexte à bannir les artistes, les musiciens, les intellectuels russes, comme nous en avons vu de tristes et ridicules exemples un peu partout ?
Je reproduis également l’excellent texte publié sur sa page Facebook par mon ami Michel Stockhem, actuel directeur du Conservatoire de Mons (Belgique)
« Dans mes publications consacrées à l’histoire du Concours Musical International Reine Elisabeth – CMIREB pour les intimes – parues à l’occasion du 50e anniversaire du concours en 2001, j’avais mis en évidence les aspects géopolitiques des concours à la lumière de la guerre froide. Cela n’avait pas fait plaisir à tout le monde, mais c’était essentiel à la compréhension de ce concours en particulier (tout comme du Concours Tchaïkovski à Moscou). Contrairement à ce qui se passait avant-guerre, les concurrents (comme dans certains sports, du reste) comme les membres de jury ne représentaient plus une nation, dans ce rêve incarné par l’Olympisme et par la Société des Nations, mais eux-mêmes. Au concours Ysaÿe de 1937 (l’ancêtre du Reine Elisabeth), le jury comportait un membre soviétique (Abram Jampolski, juif né en Ukraine), de même d’ailleurs qu’un membre allemand (Georg Kulenkampff, qui sans être nazi était un porte-drapeau « validé » de la culture allemande). Le merveilleux David Oistrakh, juif ukrainien lui aussi, survola le concours. En 1938, Samouïl Feinberg, juif ukrainien encore, représentait l’URSS dans le jury (ce fut, je crois, la dernière sortie que lui autorisa Staline jusqu’à sa mort) et l’Allemagne avait délégué Siegfried Grundeis (membre du parti nazi). Emil Gilels, juif d’Odessa, gagna haut la main. Ces deux victoires soviétiques firent naturellement grand bruit. À l’époque, les Etats-Unis n’accordaient pas trop d’attention à ces concours ; cela changerait radicalement après la guerre. En 1951, le concours Reine Elisabeth naquit sur ces cendres, et, bien entendu, les candidats ne représentaient plus officiellement une nation. Dans les faits, cela ne changea évidemment rien : une vraie bataille de prestige s’engagea entre l’URSS et les Etats-Unis. Leonid Kohan (Kogan), disciple de Jampolski et juif d’Ukraine lui aussi, gagna haut la main, et nefut pas tendre pour la Belgique bourgeoise et capitaliste à son retour à Moscou. Avec une petite pincée de guerre de Corée en plus, les candidats russes ne furent plus les bienvenus en 1952 et les Etats-Unis en profitèrent avec le succès de Leon Fleisher. En 1955, Staline est mort, les relations s’apaisent un peu les Russes sont de retour mais Sitkovetski devra laisser la 1er place à Berl Senofski… fils d’un musicien russe émigré aux Etats-Unis. En 1956, le piano offre une revanche à l’URSS avec le tout jeune Vladimir Ashkenazy. En 1959, Jaime Laredo (études aux Etats-Unis) gagne, en 1960 Malcolm Frager. Ensuite, la domination de la Russie sera écrasante jusqu’en 1976, à l’exception de la victoire retentissante de Miriam Fried en 1971. Le problème est que pratiquement tous les lauréats russes (et pas que les premiers classés) s’installent tôt ou tard à l’Ouest, malgré la surveillance constante d’agents du KGB… Brejnev n’apprécie pas ; le concours se passera désormais de concurrents soviétiques jusqu’à 1989, quand un tout jeune Sibérien, Vadim Repin apparaît et survole le concours. Entre-temps, le regretté Andrei Nikolski, mort à 36 ans d’un accident de voiture, s’était présenté comme « apatride » lors de sa victoire en 1987. Entre-temps aussi, l’Amérique de Reagan s’éloigne de l’Europe et les candidats américains se font bien plus rares qu’avant, et c’est resté ainsi depuis.
Depuis lors, on ne parlait plus beaucoup de politique internationale dans les concours, où se côtoyaient pacifiquement Américains, Russes, Ukrainiens, Coréens, Chinois, Japonais, etc.. Je ne croyais pas devoir me réintéresser un jour à cette question.
Aujourd’hui, des concours internationaux bannissent aveuglément toutes les candidatures de citoyens russes, y compris de candidats russes ayant étudié aux Etats-Unis. Il va bien falloir se réoccuper activement de ces conneries humaines. Bon dieu, que c’est lassant.«
Ne jamais oublier ce que les Russes ont enduré, subi, pendant le glacis soviétique, et subissent encore aujourd’hui sous la dictature de leur président. Quand Chostakovitch écrit sa Cinquième symphonie en 1937, en pleine terreur stalinienne, c’est officiellement « la réponse d’un artiste soviétique à de justes critiques » (sa Quatrième symphonie a été interdite et ne sera créée qu’en 1961 !). Plus tard, le compositeur écrira : « La plupart de mes symphonies sont des monuments funéraires. Trop de gens, chez nous, ont péri on ne sait où. Et nul ne sait où ils sont enterrés. Même leurs proches ne le savent pas. Où peut-on leur ériger un monument ? Seule la musique peut le faire. Je leur dédie donc toute ma musique ».
Quant à moi, je dédie le bouleversant mouvement lent de cette Cinquième symphonie, cri de révolte et de douleur, d’abord aux Ukrainiens martyrs mais aussi à tous les Russes qui souffrent de la tyrannie qui les opprime et qui, courageusement, expriment leur refus de la guerre.
Après la sidération, les manifestations de solidarité – foules impressionnantes au coeur même des villes russes – l’organisation de la résistance du peuple ukrainien, on peut aussi essayer de mieux comprendre l’histoire millénaire de l’Ukraine, sa culture. Pour contredire la désinformation de Poutine.
Au IXème siècle Kiev est prise aux Khazars par le varègue Oleg le Sage, fondateur d’un « État des rameurs » ou Rodslagen, en proto-slave Rous’. Le territoire de la Rous’ couvrait le nord de l’actuelle Ukraine ainsi que la Biélorussie et l’Ouest de la Russie. De Rous’ viennent la dénomination des « Russes », mais aussi celle des « Ruthènes » ou « Russins » désignant les Ukrainiens occidentaux. Le nom d’ »Ukraine », qui signifie « pays frontalier » en russe, est venu avec l’expansion de la Moscovie, bien plus tard.
Au xie siècle, la Rus’ de Kiev est géographiquement le plus vaste État d’Europe. En 988, sous le règne de Volodymyr le Grand, un missionnaire grec, Cyrille, convertit l’aristocratie kiévienne (surtout varègue) et la majorité de la population au christianisme. Sous le règne de Iaroslav le Sage, le prestige de l’État kiévien atteint son apogée : il s’étend de la Baltique à la mer Noire et du confluent de l’Oka avec la Volga jusqu’aux Carpates septentrionales. Iaroslav est un grand bâtisseur, c’est lui qui fait construire la célèbre cathédrale Sainte-Sophie à Kiev, et un grand législateur. Le droit, l’éducation, l’architecture et l’art kiévien connaissent un apogée sous son règne.
La succession au trône de Kiev n’est pas héréditaire en ligne directe : le pouvoir va au membre le plus âgé de la famille princière. Le territoire est divisé en apanages dévolus par le prince aux familles de boyards, hiérarchisés selon leur étendue, et qui vont au membre le plus âgé de chaque dynastie. Le décès de cet aîné entraîne de nombreux conflits et, à terme, favorise la fragmentation de l’État. Kiev est saccagée par le prince de Vladimir (1169). Les convoitises extérieures en profitent : Kiev est pillée par les Coumans, puis par les Tatars et Mongols en 1240.
L’ami Kirill
Le chef d’orchestre Kirill Karabits, actuel directeur musical de l’orchestre de Bournemouth, est né à Kiev en 1976. C’est un ami, auquel je pense plus intensément ces derniers jours.
Les publics de l’Orchestre philharmonique royal de Liège et du Festival Radio France ont eu plusieurs fois la chance d’applaudir Kirill Karabits : Belles rencontres à Liège. Le 24 juillet 2018, Kirill Karabits dirigeait un orchestre de jeunes musiciens venus de l’Est de l’Europe avec le violoniste Nemanja Radulovic.
On est particulièrement ému de découvrir cette vidéo d’un concert donné le 31 décembre 2020 à Kiev pour célébrer le 275ème anniversaire de la naissance du compositeur Maxime Berezovski (1745-1777)
La paix triomphera de la guerre
La Troisième symphonie de Boris Liatochinski (1895-1968), le grand compositeur ukrainien contemporain de Chostakovitch, dirigée ici par Kirill Karabits à la tête de l’orchestre symphonique de Bournemouth vient tragiquement rappeler, par son titre et par les circonstances de sa création, que l’histoire peut se répéter…
Cette symphonie est créée le 23 octobre 1951 par l’orchestre philharmonique de Kiev sous la direction de Nathan Rakhline, lors du plenum de l’Union des compositeurs d’Ukraine (pour rappel l’Ukraine fait partie de l’Union soviétique jusqu’en 1991 !). Le public de cette première ovationne la symphonie, mais les représentants de l’Union des compositeurs de l’URSS condamnent l’oeuvre, en particulier son finale intitulé La paix triomphe de la guerre comme « anti-peuple » et en qualifient les éléments de « déchets formalistes qui doivent être brûlés ». Le thème de ce finale, en effet, au lieu d’être victorieux, est tragique, lugubre même. Le compositeur est accusé d’agir « non pas comme un partisan soviétique de la paix, mais comme un pacifiste bourgeois ». Liatochinski est donc contraint de réécrire ce finale, la nouvelle version sera créée par Mravinski à Leningrad en 1955, et sera la seule à être jouée jusqu’à la dissolution de l’URSS.
Un mot sur la prononciation de la capitale martyre Kiev. Pour une fois la transcription anglaise est plus proche de la réalité que la française : Ky-iv. Il faut, en effet, accentuer et allonger la première syllabe Ki. Ce faisant la seconde – ev ne sonne pas comme êffe, mais plutôt comme if.
Depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe, les prises de position, les manifestations de solidarité se multiplient, notamment de la part des artistes, des musiciens. Et beaucoup d’illustrer leur propos par de la musique, des oeuvres, des compositeurs qui se réfèrent à l’Ukraine. Ce faisant, ils ajoutent involontairement du crédit à Poutine qui s’appuie précisément sur l’histoire de la grande Russie pour nier l’existence de l’Ukraine.
Un peu d’histoire
Dès le lycée, puis à l’Université, je me suis passionné pour la langue, la culture, l’histoire russes, et j’ai encore, très présent dans ma mémoire, ce que nous avions appris de la Russie primitive. J’invite à lire l’excellente notice Wikipedia sur la Russie de Kiev !
Tous les mélomanes connaissent le dernier des Tableaux d’une exposition de Moussorgski, intitulé : La grande porte de Kiev.
Il s’agit d’un monument construit en 1018, la Porte dorée, plusieurs fois détruite, et reconstruite en 1982 à l’occasion du 1500ème anniversaire de la fondation de Kiev.
Le tableau de Viktor Hartmann, ou plutôt l’esquisse du peintre ami de Moussorgski :
Comme on le sait, Les Tableaux d’une exposition de Moussorgski sont d’abord une série de pièces pour piano. Ici le final La grande porte de Kiev est jouée par le plus illustre des pianistes russes, né… à Kiev en 1903 !
Ou ici par un autre illustrissime pianiste russe, Sviatoslav Richter, né à Jytomyr en Ukraine en 1915.
C’est évidemment dans l’orchestration de Ravel que ces Tableaux ont acquis les faveurs de tous les grands orchestres, des chefs et du public.
On trouve sur YouTube toutes sortes de témoignages. Celui qui suit date de 2011 : l’Orchestre philharmonique de Berlin est dirigé par le plus grand chef russe actuel, qui est depuis hier mis au ban de la communauté musicale internationale à cause de sa proximité avec Poutine, Valery Gergiev (mise en demeure du maire de Milan, concerts du Philharmonique de Vienne au Carnegie Hall de New York où Yannick Nezet-Seguin remplace le Russe).
Il faudrait bien plus qu’un billet pour illustrer tout ce que la musique russe doit à l’Ukraine. Tchaikovski bien sûr et sa Deuxième symphonie, surnommée « Petite Russie ». Parce que c’était le nom affectueux par lequel on désignait l’Ukraine dans l’empire russe. Et bien sûr, s’agissant de Tchaikovski, parce que le compositeur s’inspire très largement de thèmes populaires ukrainiens. Mais il en utilise aussi dans beaucoup d’autres oeuvres, comme dans sa Quatrième symphonie !
Je découvre cette version captée au Concertgebouw d’Amsterdam sous la baguette d’un chef que je n’attendais absolument pas dans ce répertoire, John Eliot Gardiner
Aujourd’hui, et depuis trente ans, et la chute de l’Union Soviétique, l’Ukraine est un pays indépendant, souverain, qui a élu démocratiquement ses dirigeants. Rien, et surtout pas les allusions au passé de l’empire russe, ne justifie la guerre que le maître du Kremlin a déclenchée pour asservir, neutraliser, un Etat et un peuple dont il va jusqu’à nier l’existence.
En solidarité avec tous ceux qui sont aujourd’hui durement éprouvés, ce témoignage musical d’un immense artiste, né lui aussi en Ukraine, à Odessa, en 1903, le grand Nathan Milstein :
Débat dérisoire au regard des tragédies de l’actualité que celui qui s’est développé depuis quelques jours sur certains « murs » Facebook et lors d’une discussion avec un éminent rédacteur de programmes musicaux.
Un auditeur mal luné de Vincent Josse qui anime l’émission quotidienne La Récréation sur France Interfaisait le reproche au journaliste de prononcer Bach à la française (= Bak), et dressait une longue liste de compositeurs dont on se ferait un plaisir d’écorcher les noms. Polémique ridicule. Il y a des règles et des usages, que j’avais rappelés dans un article de ce blog : Comment prononcer les noms de musiciens étrangers ?.
Notre discussion avait trait un peu au même sujet : la prononciation et la graphie des noms russes. Depuis un siècle les usages ont beaucoup évolué, sous l’influence du nivellement international, en réalité anglo-saxon. Jusqu’à la fin du XXème siècle, chaque idiome transcrivait un nom russe selon ses normes : Shostakovich (Шостакович) donnait Chostakovitch en français, Schostakowitsch en allemand. Prokofievet Rachmaninovétaient transcrits Prokofieff et Rachmaninoff pour faire entendre la prononciation correcte du v final. Sur nombre de disques parus de son vivant, on écrivait Emile Guilels et non Gilels, transcription littérale de Гилельс.
Il est admis depuis toujours, dans les livres d’histoire comme dans la presse, que les noms russes se terminant par le suffixe -in sont écrits –ine : Staline, Lénine, Pouchkine, Kossyguine, Eugène Onéguine… Mais marché mondial du disque oblige, on écrit Vadim Repin, Sergei Larin, Boris Belkin ou Evgeny Kissin…
(Lire à propos de cet excellent coffret le papier que lui consacre J.C.Hoffelé : Pour l’amour d’Evgeny);
Mais contrairement à cette mode, le patronyme du tout-puissant patron de toutes les Russies, et accessoirement complice et allié des bourreaux d’Alep, ne « bénéficie » pas, dans les médias français, de la graphie internationale de son nom Пу́тин = Putin mais est toujours écrit à la française : Poutine… Craindrait-on un défaut de prononciation et un rapprochement hasardeux ? À la différence de l’héroïne de la pièce de Sartre, ce P. là n’est ni respectueux ni respectable.
Je ne peux m’empêcher de redonner ici la chronique que Nicole Ferroni a livrée ce matin sur France Inter :