Une fête de la jeunesse

Retour sur un festival (voir Pépites portugaises) qui a véritablement célébré la jeunesse : Au Festival international de Marvão, le triomphe de la jeunesse.

C’était d’ailleurs assez amusant d’être au Portugal, et même dans les lieux les plus reculés de l’Alentejo, et d’y voir des centaines, des milliers de jeunes déjà présents sur place pour les Journées mondiales de la jeunesse. C’est ainsi que visitant la cathédrale de Portalegre dimanche dernier, on y a surpris un groupe de jeunes Français répétant pour la messe qui allait suivre…

La jeunesse, elle irriguait tout le festival de Marvão, comme on a pu le constater durant tout le week-end dernier.

J’aimerais m’arrêter sur trois des artistes qui m’ont particulièrement intéressé, et qui méritent vraiment d’être mieux connus, en particulier en France où ils semblent ignorés.

L’Orquestra XXI et Dinis Sousa

Créé en 2013, Orquestra XXI est un projet qui rassemble de jeunes musiciens portugais vivant à l’étranger – souvent membres de grandes phalanges – avec le double objectif de maintenir un lien fort entre ces jeunes et leur pays d’origine.

Ce que j’ai entendu samedi dernier je l’ai écrit ici : Un grand Mahler. Mon seul regret est de n’avoir pas connu plus tôt cet excellent orchestre et de n’avoir donc pu l’inviter au Festival Radio France, où pendant huit ans, j’avais instauré la tradition d’inviter à Montpellier chaque été un orchestre de jeunes .

J’ espère que les grandes salles européennes, en dehors du Portugal, inviteront ces musiciens dans leurs saisons Ils le valent bien !

L’archet de Leia

C’était la plus jeune soliste du concert de clôture du festival de Marvao. A 16 ans, la jeune Britannique Leia Zhu (prononcer « joue ») – ses parents, tous deux d’origine chinoise se sont rencontrés en Angleterre où ils se sont établis – a déjà tout d’une grande, reconnue comme telle au Royaume-Uni – débuts à 12 ans aux Prom’s -, et rien d’un phénomène de foire. Elle-même comme sa mère, avec qui j’ai pu converser à l’issue du concert, sont extrêmement sereines et réalistes quant aux perspectives de carrière, aux risques d’une célébrité trop vite acquise. Leia continue ses études en pension à Oxford. Mais elle comme sa mère sont surprises que la France ne lui ait encore rien proposé (sauf m’ont-elles dit une invitation à… Reims pendant les Jeux olympiques de 2024 !);

Simon Rattle n’avait pas hésité, lui, à l’inviter avec le London Symphony il y a deux ans !

Tout comme Paavo Järvi en avril dernier à la Tonhalle de Zurich :

Ceux qui me suivent savent que je me laisse difficilement séduire par les sirènes de la pub (ou de la com c’est pareil) lorsqu’il s’agit de « vendre » un nouveau talent. Mais je crois savoir reconnaître quelqu’un d’authentiquement musicien. Cette jeune violoniste ne se la joue pas, son attitude sur et hors scène, son sourire disent la tête bien faite, la belle personnalité.

Gabriel Pidoux le hautbois chantant

Même si ce ne fut pas dans les meilleures conditions acoustiques – le plein air peut parfois s’avérer impitoyable – j’ai été heureux d’entendre le hautboïste français Gabriel Pidoux (26 ans) jouer le concerto de Richard Strauss (lire Le triomphe de la jeunesse). Tiens encore un artiste qu’on avait invité au Festival Radio France il y a deux ans après qu’il eut été désigné « Révélation soliste instrumental » par les Victoires de la musique classique en 2020. Le jeune homme a de la branche : père Raphaël (le trio Wanderer) et grand-père Roland violoncellistes renommés.

Lisboa meu amor

Je n’étais pas revenu au Portugal depuis le printemps 2000 – une courte semaine à Lisbonne et dans l’Algarve – De Lisbonne je n’avais qu’un vague et sympathique souvenir.

Quel changement spectaculaire en seize ans !

Heureusement que mon premier chauffeur de taxi m’avait dit que le flot des touristes et l’extrême chaleur de l’été avaient maintenant cessé… Ce week-end le thermomètre a allègrement franchi les 30°, quant aux touristes, j’ai eu plus d’une fois l’impression d’être cerné par la foule. Essentiellement francophone. Lisbonne serait-elle devenue la dernière destination à la mode ? Il faut croire que oui…

Je reviens ébloui de ces quatre jours dans la capitale portugaise et ses environs. Pas seulement par la beauté des villes et des sites, mais aussi par le sentiment de prospérité, de dynamisme, qui saute aux yeux de l’étranger qui débarque, informé (intoxiqué ?) par les médias d’une situation économique critique au regard des critères européens… Qui dit vrai ?

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D’autres photos suivront, une fois sélectionnées parmi quelques centaines prises dans les multiples coins, recoins, ruelles, escaliers de cette ville aux mille visages. Et de Sintra et Queluz, royales et romantiques.

Des images spectaculaires ou étonnantes à voir ici :

Extrême Occident

Le Gotha à Disneyland