La musique de la nature

Comme promis dans un précédent billet (Gare aux gorilles), de retour d’une trop courte décade sur le continent africain, avec le souvenir d’une multitude de sons, d’impressions sonores, de ces bruits de la nature.

Aucune pollution lumineuse, sonore, juste la nature qui s’éveille avec le lever du jour, dans l’ouest de l’Ouganda.


Les bruits de la nature encore quand la nuit vient de tomber :


Entendant cela durant de très longues minutes, me revenaient immédiatement à l’esprit deux oeuvres qui, chacune, tentent de restituer ces symphonies magiques.

Mahler et son Naturlaut

Gustav Mahler intitule le premier mouvement de sa Première symphonie : Wie ein Naturlaut, Comme le son de la nature

Ici une interprétation mémorable, lorsque le géant Neeme Järvi dirigeait l’Orchestre national de France il y a trois ans :

https://www.youtube.com/watch?v=jT6qWac6rRw



De cette première symphonie de Mahler, je garde très précieusement dans ma discothèque un disque rare, pour moi proche de l’idéal, Paul Kletzki dirigeant le philharmonique de Vienne.

Ravel et le lever du jour de Daphnis.

Plus encore peut-être que Mahler, Ravel réussit à traduire cette miraculeuse impression sonore au début de la troisième partie de son ballet Daphnis et Chloé, précisément intitulé Lever du jour.

L’enregistrement de Pierre Boulez avec les Berliner Philharmoniker est lui aussi miraculeux. Manière de rendre hommage au compositeur et chef disparu il y a sept ans…

Je ne vais pas me livrer à une recension exhaustive des oeuvres et compositeurs qui ont tenté, et souvent réussi, à reproduire ou imiter les bruits de la nature. Ils sont légion.
Je me suis brièvement demandé, l’autre jour, contemplant cette nature africaine au petit matin, si avec les systèmes d’intelligence artificielle, un compositeur pourrait aujourd’hui reproduire exactement pour un orchestre symphonique ces bruits de la nature… Mais dans ma réflexion il y a un mot de trop : artificiel. Restons-en donc à la nature princeps.

Gare aux gorilles

Un ami naguère m’a rayé de ses listes Facebook après m’avoir reproché l’insolence de mes photos de voyages ou de vacances. Je rendais jaloux ceux qui n’avaient pas ma chance ni – à peine sous-entendu – mes moyens . Ainsi j’aurais dû m’excuser d’avoir gagné ma vie, épargné pour me payer quelques voyages… Mais je sais que d’autres, plus nombreux, me disent leur plaisir de découvrir ici des contrées, des paysages, des cultures, des populations qu’ils ne pourraient pas eux-mêmes visiter.

Après deux années d’interruption – la pandémie et mon infarctus l’an passé – j’ai repris l’habitude de m’échapper plus ou moins loin de France après Noël. Au tournant de 2020 c’était le Kenya. Cette année j’ai eu la surprise et le cadeau qu’on m’entraîne dans l’Ouganda voisin, dont je savais si peu de choses.

La découverte est totale. L’éblouissement complet.

Trois zones, trois parcs protégés dans l’ouest du pays aux confins du Congo et du Rwanda. Au cœur d’une écologie en action. Tout ce qu’on mange est produit sur place bien sûr. Mais les « lodges » qui nous accueillent – souvent fondés et construits par des pionniers de l’environnement – fonctionnent en autonomie – électricité solaire, eau recyclée, etc.

Un orphelinat comme tant d’autres

De belles rencontres même trop brèves avec de belles personnes qui s’engagent en faveur de l’éducation, de la protection des femmes, de responsables d’un orphelinat où vivent près de cent enfants dont les parents ont pour la plupart disparu, fauchés par le Sida. Parmi eux beaucoup de malades… On a complètement oublié, en Europe, que le Sida a fait et continue de faire des ravages sur le continent africain

Joyeuse baignade dans une rivière de montagne à 1300 m

Premières images qui seront complétées lorsque les connexions internet le permettront, notamment par les sons, la musique de la nature.

Coucher de soleil sur le parc national Queen Elizabeth
Une colonie de girafes dites « de Rothschild » vit dans le parc du lac Mburo
Une espèce spécifique de « lions grimpeurs » au pelage foncé vit dans les arbres de Ishasha Sector au sud du parc national Queen Elizabeth
Les gorges de Kyambura au milieu du parc national Queen Elizabeth abritent 33 chimpanzés

Un millier seulement de gorilles de montagne vivent dans la forêt impénétrable de Bwindi à l’ouest de l’Ouganda. L’espèce ne peut vivre en dehors de son milieu naturel et bénéficie de la protection de l’UNESCO.