Chansons tristes

Les lieux que j’ai traversés ces derniers jours, Nîmes auprès de ma mère, Poitiers sur les traces de mon enfance, et de façon plus générale les villes, les paysages, les pays que je visite, sont toujours associés à des chansons, beaucoup plus qu’à de la musique classique. Le plus souvent sur le mode nostalgique. Mais les chansons tristes sont, dans mon cas, souvent bienfaisantes, régénérantes. J’ai besoin, à intervalles réguliers, de les entendre, de les retrouver, a fortiori lorsque les circonstances les font resurgir.

Je les jette ici, sans ordre ni préférence. Je les aime toutes, j’ai besoin de toutes.

Que sont mes amis devenus ? (Pauvre Rutebeuf)

Joan Baez

Nana Mouskouri

Autumn leaves

La javanaise

Marlene Dietrich : Where are all the flowers gone ?

Les enfants de Zorba

Suzanne (Leonard Cohen)

Mon père, qui était professeur d’anglais, fut l’un des premiers à faire découvrir Leonard Cohen à ses élèves…

Et Maurane que j’avais de si près connue…

Blowing’ in the wind (Bob Dylan)

J’aime le poète mais pas le chanteur Bob Dylan. Les femmes le chantent mieux que lui…

La dernière valse

Un 45 tours, le seul que j’aie jamais eu, de Mireille Mathieu, et l’émotion intacte de cette Dernière valse

Ma mère aimait bien ce que les Allemands appellent des Schlager, des « tubes » à grands renforts de violons et de mélodies entraînantes.

Jipi l’amoroso

La chanson de Dalida est liée à un souvenir très personnel. Tout comme Annie Cordy, plusieurs fois rencontrée au concert.

Bientôt de nouvelles brèves de blog : 13 novembre

La vie en rose

Titre provocateur en ces jours où la guerre et la terreur font l’actualité du Proche-Orient ?

Sans doute mais devrais-je, à mon tour, commenter, dans le confort de mon salon, l’horreur absolue qui frappe tant d’innocents ? Je sais que les réseaux sociaux se prêtent à ces mouvements automatiques de compassion. Raison de plus pour ne pas les alimenter.

Elie Barnavi a écrit dans Le Monde : « L’attaque du Hamas résulte de la conjonction d’une organisation islamiste fanatique et d’une politique israélienne imbécile » On doit lire son article. Pour comprendre ce qui se passe, condamner sans réserve le terrorisme à l’oeuvre, mais aussi entrevoir ce qui peut advenir.

Déception

Des amis liégeois se sont étonnés que je me sois montré si peu disert dans ma relation du concert de samedi dernier (Anniversaires etc.)

Quand on a passionnément aimé et servi un très bel orchestre comme celui de Liège, il vaut mieux se taire que d’exprimer sa déception et de dire des choses désagréables.

La vie en rose

Edith Piaf est morte il y a soixante ans, en réalité 60 ans et un jour. Tout le monde sait maintenant qu’elle a fini ses jours dans le sud de la France, mais qu’on l’a rapatriée en catimini à Paris, pour pouvoir annoncer sa mort le 10 octobre 1963.

L’une de ses chansons les plus célèbres, l’une de ses plus émouvantes aussi, est devenu un classique intemporel, que je ne me suis jamais laissé d’écouter. Et son succès planétaire reste étonnant…

J’ai eu le privilège il y a une trentaine d’années de dîner à côté de Grace Jones, dans un restaurant parisien aujourd’hui disparu…

J’ai côtoyé quelques années à Radio France Louis Bozon. Il me parlait toujours de Marlene Dietrich avec une émotion non feinte.

Je rêvais d’inviter Melody Gardot à Montpellier. Cela ne s’est jamais fait… reste une admiration intacte.

Pas sûr qu’elle comprenne grand chose à ce qu’elle chante…

Louis Armstrong

Même Véronique Gens s’y est abandonnée, en roulant les « r » !

Et bien sûr ce souvenir du Festival Radio France 2018 avec Isabelle Georges

Falling in Love

Le 10 février dernier, je saluais brièvement la disparition de Burt Bacharach (1928-2023) : « des mélodies légères comme des bulles de champagne, avec toujours une larme de mélancolie, des progressions harmoniques subtiles en accords de septième diminuée et de neuvième, des changements de tonalité et de métrique renversants. Insensible à la fureur du rock’n’roll, Bacharach agit sous l’influence du jazz, de la bossa-nova et de ses percussions. Ses orchestrations comprennent généralement un piano conducteur, des cordes soyeuses ou emphatiques, des cuivres chaloupés, sans oublier sa signature, le gimmick de trompette, ou plus précisément de bugle. Parfois remplacé par un sifflement désinvolte, mains dans les poches… » Lire la suite de l’article de Bruno Lesprit dans Le Monde.

En ce jour de Saint-Valentin, juste pour le plaisir, quelques-unes de ses chansons qui parlent d’amour.

Et d’abord Marlene Dietrich et la célébrissime chanson de L’Ange Bleu, Falling in Love again, dans l’arrangement qu’en avait fait Burt Bacharach.

What the world needs now is Love

Hommages (Père et fils, L’oncle Tom, Burt et Marlene)

Les Pregardien, père et fils

Le concert auquel on était convié ce jeudi soir était un – magnifique – prétexte pour l’Orchestre de chambre de Paris de dire au revoir à celui qui fut, durant dix ans, son directeur général, Nicolas Droin, qui rejoint Louis Langrée à la direction de l’Opéra Comique.

Mais ce fut, musicalement, émotionnellement, un nouvel hommage à Lars Vogt, qui avait conçu un programme d’un seul tenant – pas d’entr’acte, bravo ! – composé d’ouvertures de Beethoven et de Lieder de Schubert orchestrés, à deux exceptions près. Un programme qui honorait deux fabuleux artistes, père et fils, les ténors Christoph et Julian Pregardien.

Beethoven  Les Créatures de Prométhée, ouverture
Schubert-Reger  Prometheus D. 674
Schubert-Brahms  Greisengesang D. 778
Schubert  Der Vater mit dem Kind D. 906
Schubert-Reger  Erlkönig D. 328
Beethoven  Coriolan, ouverture
« Meine Seele ist erschüttert», air extrait de Christus am Öhlberge op. 85
Schubert  « Lied vom Wolkenmädchen », air extrait de Alfonso und Estrella D. 732
Schubert-Webern  « Der Wegweiser », extrait de Winterreise D. 911
Schubert  Totengräbers Heimweh D. 842 
« Der Doppelgänger », extrait de Der Schwanengesang D. 957, 
Nacht und Träume (orchestration de Clara Olivares)

Une totale, complète réussite, d’autant que le jeune chef britannique, 25 ans, Harry Ogg, que je ne connaissais pas, a été pour moi une révélation, menant un OCP en magnifique forme.

Accessoirement, j’ai eu le plaisir de faire la connaissance et d’échanger avec un chef que j’admire depuis longtemps – il était assis à côté de moi- Thomas Hengelbrock.

Plus d’une fois, le père ou le fils, ou les deux ensemble, m’ont tiré des larmes, notamment dans la version orchestrée par…. du Roi des aulnes / Erlkönig. Ici des extraits du bis :

L’oncle Tom

Pour ceux qui ont eu la chance de le connaître, un peu comme moi, il était comme un vieil oncle d’Amérique, en l’occurrence du Canada. Comme son ami l’a confirmé hier sur Facebook, Tom Deacon est mort dimanche dernier.: I am Tom’s partner, Stuart. As you all know Tom has been mostly absent from Facebook for many months due to his declining health. I am sorry to have to tell you that Tom died on Sunday morning February 5. He had been in hospital since mid December. His health had been declining over the past six months and declined rapidly in the last month.

Je sais peu de choses finalement sur un personnage d’abord connu dans le monde de la musique comme l’auteur de cette fabuleuse collection publiée par Philips : Great Pianists of the 20th Century.

Nous avions commencé à correspondre, via Facebook, il y a une douzaine d’années, Tom vivait au Canada, où il avait longtemps travaillé à la radio nationale (la CBC), mais il s’intéressait à la vie musicale partout. Il avait des avis souvent tranchés, toujours fondés, qui lui avaient valu pas mal d’inimitiés de la part de « professionnels de la profession » et des fâcheries d’abord avec les pianistes qu’il n’avait pas retenus dans sa collection (!!), ensuite avec des artistes vivants, des critiques – parmi eux plusieurs amis ! -.

Au cours de l’un de ses voyages en Europe, en 2016, j’avais réussi à trouver une date pour dîner ensemble à Paris. Je l’avais emmené au Boeuf sur le toit, pour le cadre, qu’il avait aimé, pas pour la cuisine que j’avais trouvée bien médiocre.

Extraits de notre « correspondance » :

T.D. :Could not agree more with your comments about the need for a « frisson » from music. Mostly it is what is missing. Starting a website soon dedicated to the  » great pianists of the 21st C ( yes, I have found some! ). I’ll let you know when it is up and running. (5/2/2010)

Après m’avoir félicité en mai 2014 pour ma nomination à la direction de la Musique de Radio France, Tom m’avait entrepris sur la situation de France Musique (il était remarquablement informé !) : Mon cher ami. Je suis navré à propos de tous ces virements chez FM. Quelle façon de changer de style! Je pense que cela aurait éte mieux que la nouvelle directrice de FM prenne un peu de temps avant de virer des tas de gens. Détruire avant de construire? Cela se fait dans la construction de maisons, mais dans une éntreprise comme Radio France, ce n’est pas vraiment conseillé. Je le dis après 20 ans d’expérience à la CBC au Canada. Ce genre de « human resources management », comme on dit, tourne joujours au mal, Jean-Pierre, quelque soit les soi-disant raisons données pour le faire. En tout cas, toi, tu auras de quoi faire en ce qui concerne le moral du personnel « non-viré ». Je te souhaite de la chance, mon ami. » (15/08/2014)

Lorsque j’avais évoqué Nelson Freire, en particulier ce disque (un « live » du 25 mars 1984 au Thomson Hall de Toronto) Tom m’avait envoyé ce précieux témoignage :

« Mon cher ami, je ne te raconte rien de nouveau sans doute en te disant que le récital de NF chez Alpha n’est autre que le récital que j’ai produit de ce grand pianiste à Toronto (Roy Thomson Hall) lorque je travaillais à la CBC. Le programme: Live from RTH. Nelson partageait la scène avec Gilels, Arrau, Leontyne Price et d’autres musiciens de ce genre. 2 saisons seulement, hélas. 72 concerts dont les bandes vivent toujours chez la CBC. J’ai fait le nécessaire pour que la bande de Nelson fût disponible à la maison de disques Alpha, et éventuellement à Philips pour l’édition des Grands Pianistes. Nelson a toujours dit que ce récital le captait à son mieux. Je ne dirais pas le contraire. On s’est connu à College Park, Maryland, en 1982. Nous étions tous les deux membres du jury du Concours William Kapell. Depuis nous sommes restés de grands amis, Jean-Pierre, autant pour sa gentillesse que pour son pianisme. Je te remercie infiniement pour ce petit mot sur Nelson, qu’il mérite énormément, bien sûr,« 

Comme on peut le voir sur sa photo, Tom Deacon était un bon vivant. Nous échangions souvent sur nos bonnes tables, lorsqu’il me voyait voyager, il ne manquait jamais de me recommander telle adresse et à l’inverse quand il venait en Europe, il prenait moult renseignements. En 2021, il avait manifesté le souhait de passer par Montpellier, s’enquérant du nouvel hôtel des frères Pourcel, de leur restaurant Le jardin des sens, et finalement, déjà très fatigué, y avait renoncé.

Beaucoup d’échanges à propos des disques et des concerts, et de ce penchant qu’a une certaine critique de toujours considérer le passé, l’ancien, comme plus intéressant que le présent.

« En tout cas tu as bien fait de signaler le problème de nos éternels Rückblicken. Moi, je fais de mon mieux de rester concentré sur les jeunes (musiciens et auditeurs). Moi, je suis vieux, mais l’avenir de la musique classique ne dépend pas de moi ni de mes contemporains. L’avenir appartient aux jeunes dans tous les cas. Pourquoi penser à Glenn Gould lorsqu’on peut écouter la jeune Rana. Pourquoi évoquer Schnabel lorsqu’on peut écouter le jeune Gorini* (, entre nous, J-P, tu devrais l’inviter à Montpellier) Et cetera. Les boîtes de tout ce qui a jamais été enregistré qui nous enchantent de nos jours sont séduisantes justement parce qu’elles nous présentent notre passé. On aime follement le familier. On déteste et soupçonne le nouveau. Naturellement il est bon que les jeunes apprennent ce qui fût, mais pas que ce même passé les étouffe, les empêche de suivre une nouvelle voie, de repenser tou. Je ne sais pas si je me suis bien exprimé, mais j’applaudis ton courage de dire ce qu’il faut dire et à haute voix en plus. Bravo! » (22/09/2017)

(* Suivant le conseil de Tom, j’avais bien invité Filippo Gorini au festival Radio France 2021. Mais le jeune pianiste italien nous a fait faux bond, prétextant une invitation plus « intéressante » pour sa carrière aux Etats-Unis !)

A propos d’un coffret qui constitue un pilier de ma discothèque

ce commentaire qui en dit long sur la personnalité du disparu : Cher Jean-Pierre! Je suis tellement satisfait de ton commentaire sur la boîte Beethoven Schmidt-Isserstedt. Je me souviens d’avoir créé cette compilationn CONTRE les conseils de mon collègue, qui ne voulait pas mélanger les concertos et les symphonies. Mais, comme il m’arrive souvennt dans la vie, je pousse en avant suivant mon propre chemin contre les conseils d’autrui. Un ancien collègue de Vancouver à la CBC sortait souvent les symphonies de S-I. Il les nommait “brown bread Beethoven”. Du Beethoven qui ressemble au pain complet, tu comprends. Je suis d’accord. Un Beethoven sans manières, sans chichi, etc. Enfin, merci de ton commentaire, J-P. Stay safe. Stay well. Tom » (26/05/2020)

Adieu Tom ! Je garde encore nombre de tes messages (après la mort de Nelson Freire par exemple), que je publierai un jour, et d’autres que je garderai pour moi, parce qu’ils relèvent de ce lien mystérieux qu’on appelle amitié.

Burt et Marlene

Burt Bacharach est mort à 94 ans. L’article de Bruno Lesprit dans Le Monde dit tout :

Avec ses mélodies scintillantes comme du cristal, Burt Bacharach, mort le 8 février à Los Angeles (Californie) à l’âge de 94 ans, fut un des compositeurs qui ont le plus divisé dans la musique populaire. Pour ses contempteurs, souvent des intégristes du rock’n’roll, son nom est associé au easy listening, qui renvoie à la musique d’ascenseur et de hall d’hôtels internationaux. Expression impropre, d’ailleurs, pour Bacharach, car sa production, certes « facile » et plaisante à l’oreille, est d’une rare complexité. Pour ses admirateurs, il restera comme un génie de la pop, notamment dans le pays où cet Américain fut prophète : le Royaume-Uni/…/Comme pour les plus grands compositeurs, sa marque est aussitôt repérable : des mélodies légères comme des bulles de champagne, avec toujours une larme de mélancolie, des progressions harmoniques subtiles en accords de septième diminuée et de neuvième, des changements de tonalité et de métrique renversants. Insensible à la fureur du rock’n’roll, Bacharach agit sous l’influence du jazz, de la bossa-nova et de ses percussions. Ses orchestrations comprennent généralement un piano conducteur, des cordes soyeuses ou emphatiques, des cuivres chaloupés, sans oublier sa signature, le gimmick de trompette, ou plus précisément de bugle. Parfois remplacé par un sifflement désinvolte, mains dans les poches. Un air de Bacharach doit se siffloter sous la douche.(Le Monde, 11 février 2023)

J’y reviendrai plus longuement. Pour saluer l’artiste, cette « apparition » de Marlene Dietrich, dont Bacharach avait paré les chansons de subtiles orchestrations.

Post scriptum : Stuart Henderson a publié, ce 16 février, sur la page Facebook de Tom Deacon cet obituaire que je reproduis ici intégralement :

TOM DEACON

« On September 6th, 1941 at 6:45 in the morning, Tom Deacon began this miraculous thing we call life. On Sunday, February 5th, 2023, that came to end. It is for us now to bear witness to that life and rejoice in the memories of a life well lived.

How do you describe someone like Tom Deacon? A force of nature. Larger than life. If you look at what he left behind – 25,000 LPs, 15,000 CDs, 3,500 bottles of wine, boxes of recipes and receipts from Michelin three star restaurants and friends, lots of friends and colleagues who looked to him as a mentor, a collaborator and a sparing

partner – you see a seeker. All his life he sought out the best. The best performance, the best recording, the best meal, the best Burgundy and the best in people. He loved the hunt.

Tom attended Lakefield Preparatory School and Upper Canada College. He went on to study French at Trinity College, Toronto, continuing his studies at the University of Illinois before writing his Ph.D comprehensives at University College, Toronto. In 1967 he left for Paris to study at the Sorbonne and research his never to be completed thesis. It was here he found and explored his first of many loves, France: the country, the food, the wine and its music.

In 1971 he returned to Canada to take up a teaching position at the University of Manitoba. He was well respected by his colleagues and liked by his students, although they found him a little intimidating because he had a witty but sharp sense of humour. He can be remembered saying at the end of one especially trying day, “If I have to teach the verb ‘to be’ one more time …” Teaching was perhaps not one of his great loves. But Tom loved to cook and it was in Winnipeg that he started his tradition of lavish dinner parties often with wine and cocktails leaving the guests with little memory of the previous evening. One year inexplicably a few of his classes were cancelled. Tom was practicing madly for a piano recital. Yes, his first love was music and he found his way into making that his life through the CBC. In 1975, while still at the university, he started working freelance, writing concert reviews from Winnipeg. It blossomed quickly.

In 1977 he put teaching behind him and left Manitoba. He took up residence in the idyllic family cottage on Hay Island, off Gananoque, Ontario and continued to work freelance for CBC, travelling to Leeds and Moscow to cover the international piano competitions until he was hired as a producer on the new morning program Stereo Morning. He always talked about how much he learned there, both in tradecraft and management. Tom often told the story of being handed an envelope by his mentor and executive producer with numerous tiny pieces of magnetic tape. These were the edits (editing was done with a razor blade in those days) of intrusive pauses he had made in an interview; a mistake he never made again.

It was also at this time that he met the person he called the love of his life, his partner Stuart. Their first vacation was, of course, to France. Fifteen Michelin starred restaurants in ten days, with copious notes of everything eaten and all the wines. He wanted to share the best of everything, the fruits of his hunt.

In 1982 he became the producer of his own programme, Live from Roy Thomson Hall. Two glorious seasons broadcasting across the country everything from Anna Russell to Leontyne Price to Emil Gilels to Claudio Arrau. He revelled in being able to share his musical idols, his musical bests, with the rest of Canada.

In 1984, with Roy Thomson Hall’s budget exhausted, the CBC moved Tom to Vancouver. There he hired Jurgen Gothe as host of his concert programme but something else happened. The synergy of passions and creativity gave birth to DiscDrive, the CBC’s afternoon drive programme that dominated the airwaves for more than two decades.

In 1989 as DiscDrive moved into maturity Tom looked south for a new challenge as Program Director at KUSC, a classical music station in Los Angeles. Ever restless for new challenges, in 1992 he moved to the Netherlands and began his career with Polygram.

At Polygram his life long hunt for the musical best paid off. Here he put his encyclopedic knowledge of classical music repertoire and recordings into creating legendary CD compilations of legendary artists. Since his great musical love was the piano, the realization of his life long hunt for the best was as the Executive Producer of Great Pianists of the Twentieth Century Edition, 250 hours of music on 200 discs – the largest CD edition ever released and he got to release it to the world. The New York Times said “It would be hard to imagine a more representative example of the piano in the 20th century.”

In 1998 Polygram was acquired by Universal Music and Tom became Vice-President Catalogue Development. In 2001 he returned to Canada but remained working for Universal Music, until he retired in 2005. He served on a number of international piano juries and continued to follow the development of the young generation of pianists very closely.

He will be greatly missed by his much loved and inseparable older brother John (Evie), his younger brother Bob (Janice) and Stuart Henderson, his partner, lost in a sea of CDs with Nelson and Martha, his two cats. In lieu of a memorial or flowers, have a nice meal and raise a glass to Tom ».

Prosit Neujahr !

À la fin du concert de Nouvel an tout à l’heure, comme chaque 1er janvier, les Wiener Philharmoniker et leur chef du jour, Riccardo Muti adresseront leurs voeux au public de la salle dorée du Musikverein et aux millions de téléspectateurs du monde entier par un sonore : Prosit Neujahr !

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À Dresde, le directeur musical de la Staatskapelle, Christian Thielemann a relancé la tradition des concerts de la Saint-Sylvestre, télévisés (par la ZDF), captés pour le disque et le DVD.

Cette année, chef et orchestre avaient choisi de célébrer le centenaire des célèbres studios de cinéma UFAun choix qui n’a pas manqué de susciter la polémique : France Musique : polémique à Dresde.

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Orchestrations un peu surchargées, même si l’on goûte toujours avec autant de plaisir les timbres de la Staatskapelle, orchestre de salon en fond de scène, trois stars du chant classique à vrai dire peu à l’aise dans les chansons de genre, quelque chose de raide, de guindé dans le maintien. Un peu cruel lorsque Angela Denoke et Elisabeth Kulman reprirent trois chansons du répertoire de Marlene Dietrich

Voir à 14’40 » ce que cela donnait hier…

https://www.youtube.com/watch?v=lmCrW14ZLZk

Je profite de ce premier jour de l’année pour souhaiter un joyeux centième anniversaire à Suzy Delair, née le 31 décembre 1917 et vous proposer de danser avec elle…

 

Universal France avait eu la très bonne idée d’éditer en 2003 un très joli disque qui nous fait entendre une des plus ravissantes voix du cinéma français.

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Le Nobel de Bob

La surprise a été générale : le prix Nobel de littérature 2016 a été attribué à Bob Dylan (lire Bob Dylan, prix Nobel de Littérature).

Mais ma surprise a été plus grande encore de lire, sur les réseaux sociaux, l’avalanche de critiques, de sarcasmes, la violence verbale même que cette décision de l’Académie suédoise a suscitées. Comme s’il était inconvenant, indécent même, de récompenser un auteur de chansons, célèbre, admiré, reconnu depuis un demi-siècle. Un poète qui a nourri notre culture collective. L’enchanteur de toute une génération (la mienne oui !). Un chanteur populaire (quelle horreur !).

Avait-il besoin de la consécration du Nobel ? Non? D’autres que lui ne la méritaient-ils pas plus, ou plus tôt ? Sans doute oui. Mais pourquoi s’écharper sur les mérites comparés des vrais (?) et des faux(?) poètes – Dylan faisant évidemment partie de la seconde catégorie selon ses contempteurs – ?

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