On aime… ou pas

En vrac, réactions et humeurs, mes j’aime, j’aime pas des derniers jours.

Postures, impostures

Je supporte de moins en moins les postures, qui sont le contraire des incarnations, et qui riment presque toujours avec imposture. C’est vrai de quelques musiciens, de chefs d’orchestre (mais cela nécessiterait plus d’un bref billet !), mais c’est particulièrement dans le monde politique et médiatique. Je ne regarde pas assez Darius Rochebin, j’ai tort parce qu’il est l’un des rares à poser les bonnes questions et à écouter vraiment les réponses de celui ou celle qu’il interroge. Je vais, en revanche, cesser de regarder le pendant hebdomadaire de la quotidienne de France 5 (C à vous), C l’hebdo, animé depuis quelques mois par une insupportable péronnelle, qu’on est allé chercher dans le privé, qui, voulant sans doute singer ses aînés sans avoir le dixième de leur talent et de leur culture, surjoue l’agressivité et le piquant. L’interview qu’Aurélie Casse a faite du nouveau ministre de l’Economie, Antoine Armand, samedi dernier, en était ridicule. Elle avait décidé de se faire le jeune ministre (invraisemblable et longuissime séquence sur la « réprimande » infligée par Barnier à son ministre…il y a plus d’un mois! ) en n’écoutant jamais ses réponses, en ne rebondissant jamais sur celles-ci, puisqu’elle avait décrété à l’avance que ce qu’il avait à dire sur le budget, sur Sanofi, sur les sujets du moment, n’avait aucun intérêt pour les pauvres téléspectateurs que nous sommes. Et puis cette arrogance…

La campagne américaine

Comme en 2016, je mets sur pause. J’ai décidé de ne plus regarder aucun sujet, aucun reportage sur la campagne présidentielle américaine. D’abord parce que tous les quatre ans, les médias français ressortent exactement les mêmes images, les mêmes « arguments », les mêmes conclusions (« le scrutin sera très serré », « tout va se jouer dans les swing States« ). Mais comme personne ne prend la peine d’expliquer les spécificités de ce scrutin, qui, à plusieurs reprises dans les cinquante dernières années, a abouti à ce que l’élu à la Maison-Blanche ait moins de voix que son adversaire, je n’ai aucune envie d’entendre les pronostics, voire les prévisions ou prédictions de « spécialistes » ou de journalistes qui ne peuvent tout simplement pas préjuger de l’issue d’une élection à plusieurs étages. Le pire étant de prendre ses désirs pour des réalités. Je me suis ici réjoui de l’accession à la candidature de Kamala Harris (Yes We Kam), j’espère qu’elle sera la prochaine présidente des Etats-Unis, mais comme mon opinion ou mon souhait n’ont aucune chance d’influer sur le résultat, je ferme les écoutilles, et j’attendrai sereinement le 6 novembre.

Pauvre Lucie

Ce n’est pas que je n’en ai pas été démangé, mais je me suis abstenu jusqu’à présent d’évoquer le plus mauvais feuilleton politique du dernier semestre : la « candidate » première ministre Lucie Castets, venant après les épisodes Huguette Bello et Laurence Tubiana. Je n’en suis toujours pas revenu de l’attitude quasi unanime des médias, qui n’ont, sauf erreur de ma part, jamais questionné, a fortiori contesté l’invraisemblable processus dicté par le Nouveau Front populaire et son inspirateur J.L. Mélenchon. Il paraît que c’est l’idée du premier secrétaire si charismatique du PS d’avoir été dénicher une fonctionnaire municipale parisienne (sans en parler d’ailleurs à la Maire de Paris!) ! Et on n’a entendu aucun député, aucun sénateur, ni même un ancien président de la République redevenu député, s’insurger contre une méthode totalement contraire aux institutions de la Ve République, et surtout si méprisante à leur égard, puisque pour une fonction aussi essentielle les brillants leaders des formations de la NFP estimaient apparemment qu’il ne se trouvait dans leur rang aucun élu, aucune élue, capable de l’assumer. Quand on voit ce que Barnier endure depuis sa nomination, on frémit à l’idée que la dame Castets eût été nommée.

Mais j’ai de la compassion pour cette jeune femme, à qui on a fait jouer un rôle – l’idiote utile -, qui s’est prise au jeu et qu’on a purement et simplement laisser tomber, en rendant impossible son éventuelle candidature à l’élection législative partielle de Grenoble. Les masques sont tombés !

Un film d’automne

Le cinéma a vraiment des couleurs d’automne : après François Ozon et son dernier film Quand vient l’automne, qu’on a bien aimé (lire Humeurs d’automne), on est reparti à la cueillette aux champignons avec Miséricorde, le dernier opus d’Alain Guiraudie. Comme Ozon, mais avec plus d’ampleur encore, Guiraudie filme les paysages, les arbres, l’automne, comme personne, la nature étant un personnage à part entière de ce polar étrange et souvent savoureux, voire drôle. On n’en dira pas plus pour ne rien divulgâcher. Juste redire une évidence : Catherine Frot, applaudie au théâtre il y a peu (lire Malentendus) y est d’une justesse sidérante.

Une première

Je me suis risqué, en milieu de semaine dernière, à une expérience que je n’avais jamais faite : la visite du Salon de l’Auto à la Porte de Versailles.

Je n’ai pas, comme d’autres, la passion des voitures, au sens où j’aurais une connaissance pointue de la mécanique, des performances, de la carrosserie, etc. Mais j’aime conduire, j’aime les voitures que j’ai conduites depuis mes 18 ans, et je ne manque jamais une occasion de visiter un musée de l’automobile, de me rendre à un rassemblement de voitures anciennes, et au Salon de l’auto j’ai été heureux de voir une exposition des modèles français les plus emblématiques des 80 dernières années, agrémentée d’explications grand public très bienvenues. Pour la DS 19 par exemple, on n’est pas allé jusqu’à reproduire le célèbre texte de Roland Barthes, dans ses Mythologies, mais le visiteur aura pu mesurer le concentré d »innovations techniques que comporte le modèle exposé de 1964.

Ce Salon était logiquement dévolu à la voiture électrique :

La nouvelle R5… et la nouvelle R4

Avec des quantités de constructeurs et de marques asiatiques dont j’ignorais même l’existence :

Mais en sortant une impression terrible d’uniformité, déjà si sensible sur nos routes. Tous les modèles semblent (et sont sûrement !) dessinés par une intelligence artificielle, avec, pour les distinguer un tant soit peu, des calandres, des blocs de phares, de plus en plus agressifs et vulgaires.

Un sentiment d’uniformité qui n’épargne pas le monde de la musique : je réfléchis depuis longtemps à un article sur un phénomène qui a gagné toutes les sphères de l’interprétation musicale. Il faut vraiment que je m’y colle.

Un exemple, cette viennoiserie tirée de l’opérette Le bal de l’opéra de Richard Heuberger. Deux immenses interprètes qu’on reconnaît à la première note :

Le jardinier de la Musique

Le chef britannique, natif du Dorset, John Eliot Gardiner n’aura 80 ans que dans deux ans, mais l’un de ses éditeurs historiques, Deutsche Grammophon, lui consacre, dès ce printemps, un coffret de 104 CD, censé comprendre l’intégrale de ses enregistrements pour le label jaune et sa sous-marque baroque Archiv Produktion.

Si on veut pinailler – et on le peut avec une somme d’une telle importance, et pour ce prix – on relèvera une documentation plutôt fruste (il manque par exemple un index des oeuvres ! l’iconographie est chiche), et surtout la présence de quelques enregistrements Philips/Decca – qui font partie du même groupe Universal – et l’absence de beaucoup d’autres. Un coffret Philips/Decca viendra-t-il compléter ce pavé ? Rien n’est moins sûr.

En réalité, ce pavé compile d’autres coffrets parus précédemment : un cinquième du coffret est consacré à Bach, les grands oratorios, une petite quarantaine de cantates. On sait les affinités… familiales de Gardiner avec le cantor de Leipzig (lire : Le mystère Jean-Sébastien Bach ). j’ai encore en mémoire ce concert du festival Berlioz fin août 2018 (lire Les Nuits de La Côte)

Il y a, bien sûr, un grand corpus beethovénien, qui se bonifie avec les années à mes oreilles.

Monteverdi, les grands opéras de Mozart, les oratorios de Haydn (mais pourquoi pas les quatre messes naguère captées pour Philips ?) et puis tout ce qui fait le charme de ce chef, un électisme, un goût pour des chemins de traverse (Chabrier, Dvorak, Weill) jusqu’à une Veuve joyeuse de très belle venue et cette compilation de viennoiseries.

CD 1,2: Bach: Oratorio de Noël (1987) Anthony Rolfe-Johnson, Anne-Sofie von Otter, Olaf Bär, Hans-Peter Blochwitz, Lisa Beznosiuk, Nancy Argenta, English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 3,4: Bach: Passion selon St Matthieu (1988) Anthony Rolfe-Johnson, Andreas Schmidt, Anne-Sofie von Otter, Barbara Bonney, Howard Crook, Olaf Bär, English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 5,6: Bach: Passion selon St Jean (1986) Anthony Rolfe-Johnson, Michael Chance, Ruth Holton English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 7,8: Bach: Messe en si (1985) Lynne Dawson, Carol Hall, Nancy Argenta, English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 9: Bach: Magnificat BWV 243 (1985) Patrizia Kwella, David Thomas, Anthony Rolfe-Johnson, Cantate 51 „Jauchzet Gott in allen Landen“ Emma Kirkby, English Baroque Soloists, Monteverdi Choir

CD 10-21 Bach: Cantates 6, 11, 16, 34, 36, 37, 43, 59, 61-64, 66, 72-74, 82, 83, 94, 98, 105, 106, 111, 113, 121, 125, 128, 133, 139, 140, 147, 156, 168, 172, 179, 198, 199

CD 22-26 Beethoven: Symphonies Orchestre Révolutionaire et Romantique, Luba Orgonasova, Anne-Sofie von Otter, Anthony Rolfe-Johnson, Gilles Cachemaille, Monteverdi Choir

CD 27-29 Beethoven Concertos clavier, Robert Levin, Orchestre Révolutionaire et Romantique

CD 30 Beethoven Concerto 4 et Symphonie 2 versions chambre Robert Levin, Peter Hanson, David Watkin , Lucy Howard & Annette Isserlis

CD 32: Beethoven: Missa Solemnis (1989) Charlotte Margiono, Catherine Robbin, William Kendall, Alastair Miles, Elizabeth Wilcock, Alastair Ross, Monteverdi Choir Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 33: Beethoven: Ah! Perfido! Charlotte Margiono, Meeresstille und glückliche Fahrt Op. 112 Messe Op. 86 Monteverdi Choir Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 34, 35: Beethoven: Leonore / Christiane Oelze, Christoph Bantzer, Michael Schade, Franz Hawlata, Matthew Best, Hillevi Martinpelto, Monteverdi Choir Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 36: Gardiner évoque Beethoven

CD 37: Benjamin Britten: War Requiem / Anthony Rolfe-Johnson, Boje Skovhus, Luba Orgonosova NDR Sinfonieorchester Chor des Norddeutschen Rundfunks Tölzer Knabenchor

CD 38: Benjamin Britten: Spring Symphony, Hymn to St. Cecilia, Five Flower Songs / John Mark Ainsley, Alison Hagley, Catherine Robbins, Philharmonia Orchestra Monteverdi Choir

CD 39: Bruckner: Messe 1 + motets / Luba Orgonosova, Bernarda Fink, Christoph Pregardien, Eike Wim Schulte, Monterverdi Choir Wiener Philharmoniker

CD 40: Schütz: „O bone Jesu, fili Mariae / Ruth Holton, Ashley Stafford, Nicolas Robertson, English Baroque Soloists; Buxtehude: Membra Jesu Nostri Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 41: Chabrier: Suite Pastorale; Habanera, Espana, Larghetto für Horn und Orchester, Gwendoline Ouverture, -Prelude Pastoral, Joyeuse Marche, Fête Polonaise extra. de Le Roi Malgré lui / Wiener Philharmoniker

CD 42: Dvorak: Variations symph.Op. 78 Suite tchèque Op. 39 / Brahms Danses hongroises 1, 3, 5, 10, 16, 18, 19-21 NDR Sinfonieorchester

CD 43: Elgar: In the South (Alassio), Introduction and Allegro for Strings, Sospiri, Enigma-Variations / Wiener Philharmoniker

CD 44, 45: Haendel: Acis und Galatea / Norma Burrowes, Paul Elliott, Willard White, Anthony Rolfe-Johnson, Martin Hill, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 46, 47: Haendel: Hercules / Catherine Denley, Sarah Walker, Anthony Rolfe-Johnson, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 48, 49: Haydn: Die Schöpfung / Sylvia McNair, Gerald Finley, Michael Schade, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CDs 50, 51: Haydn: Die Jahreszeiten / Andreas Schmidt, Anthony Rolfe-Johnson, Barbara Bonney, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 52: Percy Grainger: The Warriors; Gustav Holst: The Planets / Philharmonia Orchestra

CD 53: Léhar: Die lustige Witwe / Bryn Terfel, Barbara Bonney, Karl Magnus Frederikson, Uwe Peper, Constanze Backes, Heinz Zednik, Monteverdi Choir Wiener Philharmoniker

CD 54: Mahler: Lieder eines fahrenden Gesellen, Rückert-Lieder; Zemlinsky: 6 Lieder Op. 13 / Anne Sofie von Otter NDR Sinfonieorchester

CD 55: Mendelssohn: Symphonie 4 „Italienische“ (2 versions), 5 „Reformation“ / Wiener Philharmoniker

CD 56, 57: Monteverdi: Vêpres de la Vierge 1610 Magnificat (1989 San Marco, Venise) Ann Monoyios, Mark Tucker, Marinella Pennicchi, Nigel Robson, Alastair Miles, Bryn Terfel, His Majesties Sagbutts, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 58, 59: Monteverdi: L’Orfeo / Mark Tucker, Nancy Argenta, Michael Chance, Anthony Rolfe-Johnson, Anne Sofie von Otter, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 60-62: Monteverdi: L’incoronazione di Popea / Anne Sofie von Otter, Catherine Bott, Marinella Pennicchi, Mark Tucker, Michael Chance, Nigel Robson, Sylvia McNair, Bernarda Fink English Baroque Soloists

CD 63-71: Mozart Klavierkonzerte 5-27 / Malcolm Bilson English Baroque Soloists

CD 72-74: Mozart: Idomeneo, re di Creta / Sylvia McNair, Anne Sofie von Otter, Anthony Rolfe-Johnson, Nigel Robson, Hillevi Martinpelto, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 75, 76: Mozart: Die Entführung aus dem Serail / Stanford Olsen, Cornelius Hauptmann, Uwe Peper, Hans-Peter Mineti, Luba Orgonosova, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 77-79: Mozart: Le Nozze di Figaro Bryn Terfel, Alison Hagley, Carlos Feller, Susan McCulloch, Pamela Helen Stephen, Rod Gilfry, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 80-82: Mozart: Don Giovanni / Luba Orgonosova, Ildebrando d’Arcangelo, Rod Gilfry, Christoph Prégardien, Charlotte Margiono, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 83-85: Mozart: Cosi fan tutte / Rainer Trost, Rod Gilfry, Carlos Feller, Amanda Roocroft, Rosa Mannion, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 86, 87: Mozart: La Clemenza di Tito Anne Sofie von Otter, Julia Varady, Catherine Robbin, Cornelius Hauptmann, Sylvia McNair, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 88,89: Mozart: Die Zauberflöte / Gerald Finley, Susan Roberts, Michael Schade, Christiane Oelze English Baroque Soloists Monteverdi Choir

CD 90, 91: Purcell: The Fairy Queen / Judith Nelson, Eiddwen Harrhy, Stephen Varcoe, Elisabeth Priday, David Thomas, Wynford Evans, Martyn Hill, Monteverdi Choir English Baroque Soloists

CD 92: Rachmaninov: Danses symphoniques Op. 45; Janacek: Taras Bulba NDR Sinfonieorchester

CD 93: Schubert: Gesang der Geister über den Wassern, Symphonie 9 „Die Große“ Wiener Philharmoniker

CD 94: Schütz: „Freue dich des Weibes deiner Jugend“, „Ist nicht Ephraim mein teurer Sohn“, „Saul, Saul, was verfolgst du mich?“, „Auf dem Gebirg hat man Geschrei gehört“, Musikalische Exequien SWV 279/281

CD 95-97: Symphonies Robert Schumann (Zwickauer Fragment, 2 versions Quatrième, Ouverture, Scherzo et Finale, Konzertstück pour 4 cors / Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 98, 99: Robert Schumann: Requiem für Mignon; Nachtlied Op. 108; Le Paradis et la Peri / William Dazeley,, Bernarda Fink, Barbara Bonney, Christoph Prégardien, Alexandra Coku, Monteverdi Choir Orchestre Revolutionaire et Romantique

CD 100: Lilli Boulanger Psaumes; Stravinsky Symphonie de psaumes / Monteverdi Choir London Symphony Orchestra

CD 101, 102: Stravinsky: The Rake’s Progress / Anne Sofie von Otter, Ian Bostridge, Bryn Terfel, Deborah York, Peter Bronder, Monterverdi Choir London Symphony Orchestra

CD 103: Kurt Weill / Anne-Sofie von Otter

CD 104: Ouvertures et valses de Suppé, Ziehrer, Lehar, Lanner, Heuberger / Wiener Philharmoniker