J’avais commencé un billet sur la situation politique, je le poursuivrai quand elle sera stabilisée, si tant est que ce soit le cas. Mes convictions n’ont pas changé (Le choc de juin) donc la suite du billet bientôt !
En attendant, on continue d’écouter de la musique, même d’aller au concert.
Lundi j’étais au théâtre des Bouffes du Nord, ce lieu toujours aussi improbable dans un quartier qui ne doit pas plaire beaucoup aux mânes de Marine et Jordan (oui c’est comme ça maintenant, on appelle les leaders politiques par leurs prénoms !).
Pour écouter des artistes que j’aime beaucoup : Adam Laloum et le quatuor Hanson.
Les mêmes viennent de sortir un double CD, avec cet incroyable bouquet de chefs-d’oeuvre de musique de chambre, tous nés de la plume de Schumann la même année 1842.
J’ai fait le compte, je dois avoir une vingtaine de versions différentes du Quintette avec piano, notamment celle avec laquelle j’ai entendu l’oeuvre pour la première fois, celle d’Artur Rubinstein avec le quatuor Guarneri. Et ce mouvement lent qui m’émeut aux larmes à chaque écoute
Puis c’est avec Martha Argerich, et ses enregistrements successifs que j’ai poursuivi ma découverte de l’oeuvre. Je tombe à l’instant sur cette version captée il y a moins d’un an au Teatro Colon à Buenos Aires, c’est tout juste miraculeux !
Mais j’ai une affection toute spéciale pour l’un des derniers disques de mon cher Menahem Pressler avec le quatuor Emerson :
Les souvenirs reviennent, en même temps que j’évoque Menahem Pressler ou le quatuor Hanson. Je n’oublie pas que ce dernier avait ouvert le seul week-end qu’on avait pu maintenir de l’édition 2020 du Festival Radio France annulée pour cause de pandémie (lire 2890 jours : Cordes sensibles), et encore moins que Menahem Presslernous avait redonné foi en l’humanité, deux jours après l’effroyable attentat de Nice le 14 juillet 2016 (La réponse de la musique).
Après les épisodes I (piano), II (Scarlatti 555), III (17 opéras), je poursuis la remontée dans les souvenirs du Festival Radio France Montpellier, que j’ai dirigé de 2014 à 2022. En égrenant les noms de ces dizaines de violonistes, altistes, violoncellistes, violistes, guitaristes, qui ont fait le bonheur des dizaines de milliers de spectateurs d’un festival qui fêtera l’an prochain son quarantième anniversaire ! À nouveau, je remercie ces merveilleux musiciens qui restent pour longtemps inscrits dans nos mémoires.
Violon
Dorota Anderszewska, 1er violon de l’Orchestre national Montpellier Occitanie, est un pilier du Festival
Kristine Balanas (16)
Marc Bouchkov (16)
(Marc Bouchkov, Christian-Pierre La Marca, JPR, Philippe Cassard)
Julien Bouclier (15)
Renaud Capuçon (17) (21)
en 2017 Renaud avait inscrit, à ma demande, le concerto de Khatchaturian à son répertoire, aux côtés de l’Orchestre national de France dirigé par Emmanuel Krivine, en 2021 il était revenu jouer avec Michel Dalberto les sonates de Fauré (N°1) et de Richard Strauss.
Marina Chiche (19)
Amaury Coeytaux (16)
Alexandra Conunova (15)
Johan Dalene (21)
Nicolas Dautricourt (17)(19)
Kristi Giezi (19)
Tatiana Grindenko (19)
Maxime Grizard (22)
Gidon Kremer (19)
C’est sans doute à Gidon Kremer que je dois le souvenir le plus bouleversant du Festival 2019 : avec sa partenaire de l’époque, Tatiana Grindenko, ils ont redonné à Montpellier l’oeuvre d’Arvo PärtTabula Rasa qu’ils avaient créée à Tallinn en 1977 !
Theotime Langlois de Swarte (22)
Geneviève Laurenceau (18) (21)
Maité Louis (21)
Daniel Lozakovich (19)
C’est un prodige de 18 ans, le violoniste suédois Daniel Lozakovich, qui a ouvert le Festival 2019 avec l’orchestre national d’Estonie dirigé par Neeme Järvi. Nul n’a oublié le fabuleux concerto de Beethoven qu’ils ont donné ce soir là.
Daniel Matejča (22)
Le grand vainqueur incontesté du concours Eurovision des jeunes musiciens, qui se tenait pour la première fois en France, à Montpellier, est le Tchèque Daniel Matejča (17 ans) phénoménal dans le concerto n°1 de Chostakovitch
Clara Mesplé (15)
Deborah Nemtanu (16)
Solenne Païdassi (15)
Tedi Papavrami (19)
Alena Piorunska (22)
Nemanja Radulovic (18)
C’est peu de dire que le violoniste d’origine serbe Nemanja (prononcer Ne-ma-nia) Radulović a reçu l’ovation due à une rock star en jouant le concerto de Tchaikovski.
Mohammed Sami (16)
Tatiana Samouil (18)
Il est resté un très beau disque du récital qu’ont donné ma chère Tatiana Samouil et David Lively :
Mari Samuelsen (19)
Vikram Sedona (19)
Alma Serafim Kraggerud (22)
Alexandra Soumm (17)
Gabriel Tchalik (16)(19)
Veriko Tchumburidze (17)
Jordan Victoria (21)
Daniel Vlashi (15)
Eva Zavaro (22)
Alto
Violaine Desqueyroux (22)
Nils Monkemeyer (16)
Timothy Ridout (19)
Violoncelle
Nicolas Altstedt (19)
Emeraude Bellier (15)
Xavier Chatillon (17)
Gaspar Claus (15)
Marc Coppey (16)
Marc Coppey jouait la superbe pièce concertante d’André Caplet – Epiphanie – avec l’orchestre national de France dirigé par John Neschling, oeuvre qu’il avait enregistrée à Liège sur la recommandation d’Henri Dutilleux lui-même !
Parce que la musique de chambre a toujours occupé une place essentielle dans la programmation du Festival Radio France, les duos, trios, quatuors avec cordes, ont été nombreux à être invités, souvent pour leurs premiers concerts publics.
Agate (22)
Akhtamar (17) (21)
Alborea (21)
Armida (15)
Arnold (21)
Atanassov (15)
Busch (17)
Cambini (17)
Diotima (16)
Duo Coloquintes (17)
George Sand (16)
Gerhard (18)
Hadès (16)
Hanson (20)(21)
Je n’oublie pas que grâce au quatuor Hanson et quelques autres musiciens, le Festival 2020, annulé pour cause de pandémie, a tout de même pu proposer à un public restreint de beaux moments de musique
Avant d’évoquer les premiers jours de fête du #FestivalRF21, une pensée amicale et solidaire pour tous mes amis de Liège et de Belgique, pour toutes les victimes des terribles inondations qui ont frappé l’est de la Belgique et la région de Cologne que je connais bien.
(La Meuse au centre de Liège il y a 3 jours / Photo G. Gilson sur Facebook)
Je sais que ni le courage ni la solidarité ne manqueront à ceux qui doivent maintenant réparer, nettoyer, restaurer…
Chaque concert est une fête
Entre une proclamation, une promesse, et la réalité, il peut parfois y avoir un fossé. Le pari que nous avions fait en annonçant le 7 avril dernier une édition complète (155 concerts) du Festival Radio France Occitanie Montpellier est très largement relevé, comme en témoignent les premiers jours du Festival.
Mardi matin, j’étais heureux de retrouver « en vrai » les musiciens de l’Orchestre national de Montpellier et leur chef Michael Schonwandt pour la première répétition de leur concert de ce soir
Mercredi jour de fête nationale, on y était enfin, sur la place de l’Hôtel de Ville de Montpellier, après un montage compliqué.
(Le maire de Montpellier, Michael Delafosse, ouvre le concert du 14 juillet sur le parvis de l’Hôtel de Ville)
(de gauche à droite les artistes du 14 juillet : Isabelle Georges, Roland Romanelli, Claude Salmieri, Benoît Dunoyer de Segonzac, Frederik Steenbrink)
Après le feu d’artifice républicain du 14 juillet, les Feux d’artifice royaux de Haendel tirés par un Hervé Niquet en pleine forme à la tête des choeurs et de l’orchestre du Concert spirituel.
Mais avant le concert du soir, le festival offrait, comme chaque année, deux concerts, les « Découvertes » à 12h30, « Musique ensemble » à 18 h. Honneur d’abord au Quatuor Hanson qui ouvrait le feu salle Pasteur…
et à 18h ma très chère Sophie Karthäuser, et un autre ami cher, Cédric Tiberghien, que je n’avais plus revus, l’une et l’autre, depuis quelques années déjà.
Hier soir, très attendus par le millier de spectateurs réunis à l’opéra Berlioz (la jauge maximale que nous avions retenue pour éviter le recours au pass sanitaire), Renaud Capuçon et Michel Dalberto ont donné un programme plus que rare, devant une salle impressionnante de silence et de concentration. Un concert à réécouter sur francemusique.fr
Un copieux programme attend les festivaliers ce week-end, à découvrir ici.
Il y a une semaine j’annonçais une surprise. Elle a eu lieu, comme l’a écrit Michèle Fizaine dans Le Midi Libre
« Samedi soir, le festival de Radio France ressuscite, après la mort de 165 concerts. Le matin, toutes les réservations sont parties en quelques minutes ! »
Une heure et quart de concert où l’Orchestre national Montpellier Occitanie, dirigé par son jeune – et très talentueux – chef assistant, le Suédois Magnus Fryklund, a donné le meilleur de lui-même dans un programme adapté aux normes sanitaires. Pas de grand effectif, mais une très poétique Cinquième symphonie de Schubert, une Petite suite de Debussy dans l’orchestration si délicate d’Henri Büsser – qui a été pour beaucoup une découverte, ainsi que deux fanfares pour conclure : celle qui ouvre La Péri de Paul Dukas, et la Fanfare for the common man de Copland.
Une semaine plus tard, nous y voilà : tout un week-end de musique « en vrai ». Les dernières autorisations sont arrivées… hier ! Mais j’expliquais, avant-hier, au micro de France Bleu Gard Lozère – à réécouter ici – que si j’avais attendu d’avoir toutes les permissions, nous n’aurions jamais imaginé le Festival Autrement, ces douze concerts du week-end qui vont permettre de renouer, au moins un peu, cet indispensable lien entre les musiciens et le public.
Voilà le programme de ce week-end :
Samedi, sept concerts dans l’écrin des jardins de la Maison des Relations internationales de Montpellier
à 12h et 14h30 Made in Brass, le sextuor de cuivres de l’Orchestre national de Montpellier
à 13h15 et 15h45 le jeune Quatuor Hanson jouant Mozart et Ravel
à 17h et 18h15 un autre quatuor, de clarinettes, le bien nommé quatuor Anches Hantées
et à 19h30 les merveilleux Tromano
Le samedi soir à 20h30 cap sur le parc départemental du château d’O, au nord de Montpellier. Première des deux soirées jazz de ce « Festival Autrement » avec le trio Barolo
Suite du week-end le dimanche 19 dans les mêmes lieux – l’amphithéâtre des Micocouliers et le parvis du château d’O.
à 15h 30 Ingmar Lazar joue Haydn et Beethoven
à 17h le violoncelliste Christian-Pierre La Marca et le pianiste Nathanaël Gouin, qui devaient initialement chacun jouer séparément, l’un à Fontfroide, l’autre à Toulouse, se retrouvent à Montpellier pour un somptueux programme.
à 18h30 un improbable et excitant duo accordéon contrebasse avec les deux compères Félicien Brut et Edouard Macarez.
Et pour finir sous les étoiles, un autre trio de jazz, à 20 h 30 autour de Paul Lay