Confidences et confidentialité

Aussi paradoxal que cela paraisse pour l’auteur d’un blog, je répugne à l’étalage des sentiments, et surtout à la divulgation de ce qui est et doit rester intime, voire secret. Or les réseaux sociaux ont, semble-t-il, levé tout scrupule même chez des personnages qu’on aurait pensé plus avertis des nécessités de la confidentialité.

Ainsi à propos de deux « moments » tout récents d’actualité, sans lien autre que chronologique entre eux : »l’affaire » François-Xavier Roth et la disparition d’Hugues Gall.

François-Xavier Roth, ce que je sais

J’ai écrit ici même hier: Difficile d’ignorer la tourmente dans laquelle se trouve plongé François-Xavier Roth depuis l’article que lui a consacré Le Canard enchaîné ce mercredi. Je n’entends pas participer à la curée. Je me suis déjà exprimé ici – Remugles – sur les « affaires » qui avaient déjà éclaboussé le monde musical. La prudence s’impose et seule la justice, pour autant qu’elle soit saisie, peut qualifier la réalité des faits allégués.

Si je m’en tenais à la période compliquée que j’ai traversée en 2009-2010 à cause de FXR (lire Le choix d’un chef) j’aurais des raisons de lui en vouloir, et peut-être d’aboyer avec la meute. Oui j’ai su, à l’époque, que, s’ennuyant sans doute dans l’appartement qu’il occupait à Liège, il lui arrivait de draguer par SMS, des musiciennes, des musiciens et sans doute pas qu’eux…Alors que, durant tout mon mandat de directeur à Liège, j’ai toujours été extrêmement attentif, et intransigeant, sur tout ce qui pouvait relever du harcèlement, en dehors parfois même des procédures légales, que j’ai en toutes circonstances été disponible pour celles ou ceux qui souhaitaient me confier leurs problèmes personnels, de quelque nature qu’ils fussent – parce que tous savaient que je conserverais le secret le plus absolu sur leurs..confidences (confidence = confiance). Je n’ai jamais dérogé à cette règle.

S’agissant de FX Roth, lorsqu’on me rapportait ses tentatives, c’était le plus souvent pour s’en amuser, évoquer les « râteaux » qu’il se prenait. Dans une communauté comme un orchestre, tout se sait ou finit par se savoir de qui « sort » avec qui, des comportements des uns et des autres. Jamais je n’ai reçu la moindre plainte à l’encontre du chef.

A ce jour, depuis l’article du Canard enchaîné, je ne sache pas d’ailleurs que la justice ait été saisie, en France ou en Allemagne, là où le chef français exerce ses responsabilités. Je rapprocherais plutôt la situation de FXR de l’épisode qui a valu à un ancien secrétaire d’Etat, candidat à la Mairie de Paris en 2020 – Benjamin Griveaux – son retrait forcé de la vie politique. Dans les deux cas, il n’y a pas eu de violence sur autrui, ni fait pénalement répréhensible, juste des situations ridicules dont la seule victime est l’auteur.

Mais dans l’esprit des abonnés aux réseaux sociaux, la cause est entendue : Griveaux comme Roth sont coupables !

Demain on révèlera que tel pianiste est sur Grindr, tel patron sur Tinder, et on balancera sur les réseaux le contenu de leurs échanges, leurs photos intimes ?

Hugues Gall l’homme d’honneurs

Depuis que Jean-Louis Grinda l’a, le premier, annoncé avant-hier soir sur Facebook, le décès d’Hugues Gall, ancien directeur du Grand Théâtre de Genève puis de l’Opéra de Paris, n’en finit pas de susciter des flots de confidences, qui ne ressortissent pas toutes – euphémisme ! – à des souvenirs professionnels. Et tout cela complaisamment étalé sur les réseaux sociaux…

Tel ancien collègue du disparu se répand en détails très personnels, ou à l’inverse un autre raconte par le menu des interventions d’Hugues Gall dans un dossier complexe, avec force détails et insinuations, auxquels évidemment l’intéressé ne peut plus répliquer.

Il se trouve que j’ai un peu connu Hugues Gall. D’abord à Genève, où il était le tout-puissant patron du Grand-Théâtre (l’opéra). J’étais alors à la Radio suisse romande, pas directement en charge des relations avec les institutions lyriques. Mais en 1992, j’avais été chargé d’organiser une journée/soirée commune entre la chaîne culturelle romande, Espace 2, et France Musique, qui devait s’achever par une diffusion en direct du Grand Théâtre. J’avais pris contact avec l’équipe du GTG pour régler tous les détails, ne sachant pas que Gall contrôlait tout, décidait de tout. Je reçus un coup de fil de sa part, courroucé – le terme est aimable ! – me reprochant de le tenir à l’écart, etc… Sous l’algarade, je ne pus que bafouiller quelques excuses. J’entendis mon interlocuteur se détendre et me dire : « Je sais très bien qui vous êtes, vous ne m’aimez pas ! ».Il insista : « Oui quand je vous vois au théâtre, vous m’ignorez« . J’en étais comme deux ronds de flan. Le personnage m’impressionnait, je ne lui avais jamais parlé, et je pensais évidemment qu’il ne m’avait jamais remarqué… On était à fronts renversés ! L’année qui suivit, jusqu’à mon départ pour France Musique à l’été 1993, fut plus sereine. Au point que quand j’annonçai mon départ de la Radio suisse romande à Hugues Gall, il me répondit un petit mot : « Vous me chaufferez la place ! ». Sa nomination à la direction de l’Opéra de Paris en 1995 venait d’être annoncée.

Je laisse à d’autres le soin de rappeler sa carrière et son engagement au service de la musique et de l’art lyrique, comme Emmanuel Dupuy pour Diapason : Le réformateur de l’Opéra de Paris

Je garde, tant à Genève qu’à Paris, de merveilleux souvenirs de représentations d’opéra, souvent liés à la mémoire d’Armin Jordan qu’Hugues Gall admirait profondément – c’est lui, qui sauf erreur de ma part, l’a invité pour la première fois à l’Opéra de Paris, pratiquement chaque année durant son mandat, et on en sait le résultat, puisque si Philippe Jordan en est devenu plus tard le directeur musical, c’est bien sûr en raison de son talent, mais aussi de la trace qu’avait laissée son père dans la fosse de Bastille ou de Garnier.

Pardon pour la piètre qualité de cette copie de cette Veuve joyeuse impérissable qui rassemblait, en 1997, Karina Mattila, Bo Skovhus.. et Armin Jordan, dans une mise en scène d’un autre récent disparu, Jorge Lavelli.

Pour l’ouverture de sa première saison parisienne, Hugues Gall avait frappé un grand coup avec un Nabucco extraordinaire, avec Julia Varady en Abigaille :

Hugues Gall aimait le pouvoir, et même s’il n’était dupe d’aucun des travers des puissants, auxquels il réservait une ironie jouissive, il aimait les honneurs. La liste de ses décorations m’a toujours fait sourire : Commandeur de la Légion d’honneur, Grand officier de l’Ordre national du Mérite, Commandeur des Arts et Lettres, Commandeur des Palmes académiques… et même Chevalier de l’ordre du Mérite agricole ! Sous la présidence Sarkozy, il jouait le rôle de ministre bis de la Culture. Il présida l’Orchestre français des jeunes et son influence y fut réelle (je me rappelle un échange de correspondances plutôt vif entre lui et Mathieu Gallet, alors PDG de Radio France, lorsque ce dernier envisageait de ne plus héberger l’OFJ dans les locaux de la Maison ronde, faute de place en raison des travaux de « réhabilitation » du bâtiment).

Le dernier souvenir que j’ai de lui, c’était il y a quelques mois : le hasard du protocole nous avait assis l’un à côté de l’autre à l’Opéra Bastille. Je ne l’avais pas revu depuis longtemps et je m’étonnais de sa présence, sachant qu’il avait refusé de revenir comme spectateur à l’Opéra de Paris durant tout le mandat de Stéphane Lissner… Il s’était montré charmant et apparemment très informé de mes activités, puisque nous étions « amis » sur Facebook et que, s’il s’exprimait peu sur ce réseau, il suivait manifestement de près les aventures des uns et des autres.

Noces parisiennes

J’ai eu beau chercher dans ma mémoire, je n’ai pas trouvé trace de représentation des Noces de Figaro depuis vingt et un ans ! Depuis l’été 2001, à Glyndebourne. C’était Louis Langrée qui dirigeait le London Philharmonic. Entre 2000 et 2002 je l’y ai vu diriger les trois « Da Ponte » comme on le dit des opéras de Mozart – Cosi fan butte, Don Giovanni, Les Noces de Figaro – dont Lorenzo da Ponte (1749-1838) fut le librettiste inspiré.

Et c’est encore Louis Langrée que j’ai retrouvé dans la fosse de l’Opéra Garnier.

Sans revenir sur la polémique récurrente – les chefs français sont acclamés à l’étranger, ignorés dans leur pays – on a quand même honte d’apprendre, de la bouche de l’intéressé parce que cela ne figure évidemment pas dans la communication officielle, que ce sont les débuts – à 61 ans ! – du chef alsacien à l’opéra Garnier ! On sait gré à Alexander Neef, le patron de l’Opéra de Paris depuis deux ans, de s’être – enfin – aperçu que son désormais collègue – Louis Langrée est, nul ne peut l’ignorer, surtout sur ce blog, le directeur de l’Opéra Comique depuis novembre 2021 – est un chef mozartien connu et reconnu par toutes les grandes scènes d’Europe et d’Amerique, et les festivals comme Aix, Glyndebourne, New York.

Je sais maintenant pourquoi je n’ai pas revu les Noces depuis 2001 et Glyndebourne. Parce qu’il faut d’abord un chef capable de tenir d’un bout à l’autre une partition certes géniale, mais longue – le troisième acte -, qui fait vivre autant de personnages et de situations. Le souvenir ébloui de Glyndebourne me faisait sans doute redouter une baguette moins experte dans ce répertoire, et Dieu sait si, à l’opéra de Paris, à l’exception d’un Philippe Jordan et maintenant d’un Gustavo Duhamel, la routine l’a souvent emporté sur la personnalité.

Cette semaine, j’ai retrouvé la magie d’il y a plus de vingt ans, au milieu des moutons du Sussex. La critique a été à peu près unanime (Bachtrack, Forumopera) à louer l’ingéniosité de la mise en scène de Netia Jones (quel heureux contraste avec l’épouvantable Salomé de Bastille !), l’homogénéité et la qualité du plateau vocal (cf.ci-dessous). La direction de Louis Langrée est superlative : quel chef aujourd’hui a une telle connaissance intime de Mozart, une telle capacité à entraîner des musiciens dont ce n’est pas le pain quotidien à cette virtuosité d’ensemble, cette poésie de couleurs – les vents de l’Opéra de Paris ! – ?

Un Bernstein peut en cacher un autre

C’est le génie et le problème de Bernstein, le pianiste, chef d’orchestre, compositeur né en 1918 mort en 1990, qu’on n’a cessé de louer ici (Un été Bernstein) en particulier pour le centenaire de sa naissance.

Paris, opéra Garnier

On est allé voir à l’Opéra de Paris l’une des dernières oeuvres de Leonard Bernstein, A Quiet Place, et on est ressorti perplexe.

A Quiet Place, créé en 1983 par Leonard Bernstein puis remanié en 1986, a été conçu comme la suite de Trouble in Tahiti. Nous retrouvons Sam, trois décennies plus tard, en père de famille déchu et repoussé par ses deux enfants. Dinah, sa femme, vient de mourir dans un accident de voiture et la famille se retrouve à ses funérailles. La douleur du deuil révèle des blessures inavouées. Cette oeuvre, profondément ancrée dans la société de l’époque et les tabous qui l’accompagnent, est le dernier opéra d’un compositeur qui n’a jamais cessé de vouloir renouveler la forme lyrique. Une nouvelle version, adaptée par Garth Edwin Sunderland, est créée en concert en 2013 sous la direction de Kent Nagano. Elle est, pour la première fois, mise en scène et l’Opéra national de Paris a confié cette tâche à Krzysztof Warlikowski qui resserre l’intrigue autour de la famille et de ses secrets (Source: Opéra de Paris) *

Pourquoi cette perplexité ? Parce que cet ouvrage est un condensé ce qu’on peut admirer et détester chez le compositeur Bernstein : comme si l’auteur de West Side Story voulait faire la démonstration qu’il peut écrire dans tous les styles, brasser toutes les influences musicales du XXème siècle, y compris les plus avant-gardistes. Ce qu’il a assez constamment fait dans ses oeuvres « sérieuses », comme ses trois symphonies. D’où l’impression de patchwork sans fil conducteur. Ou d’une séance pédagogique intitulée « comment composer un opéra au XXème siècle ? » – on voit d’ailleurs un bref extrait des formidables Young people concerts où Bernstein explique ce qu’est la musique !

Les thématiques développées dans ce lieu pas si tranquille fleurent bon leurs années 80, mais la mise en scène à l’esthétique justement très eighties de Warlikowski rehausse l’intérêt qu’on prend à la représentation de l’ouvrage. Il y a une « signature » Warlikowski dans les décors bien sûr, mais aussi dans un art consommé de juxtaposer des images, des scènes, de créer des collisions entre souvenirs et réalité, que j’ai trouvés particulièrement bienvenus pour équilibrer la faiblesse du contenu musical.

Belle distribution, bons acteurs/chanteurs, et Kent Nagano à son affaire avec l’orchestre de l’opéra de Paris qui brille de tous ses feux.

Etait-il pour autant nécessaire de faire entrer A Quiet Place au répertoire de l’Opéra de Paris ? alors qu’il y a tant d’ouvrages français qui restent ignorés de la Grande Boutique ?

Si on veut voir ce que Bernstein a produit de plus intéressant comme oeuvre lyrique, c’est Candide qui tient la route (lire Candide).

Et pour mesurer le génie de « Lenny », on ne cessera pas de revenir à ces fabuleuses séances d’initiation à la musique que Bernstein imagina pendant plusieurs saisons avec l’orchestre philharmonique de New York

L’une des plus célèbres « leçons » – dont on a vu un court extrait l’autre soir dans A Quiet Place –est celle-ci : Que signifie la musique ?

Le synopsis de A Quiet City (Source: Opéra de Paris)

*Prologue
Une voiture qui roule à grande vitesse fait une sortie de route et se retourne. Certains des témoins qui accourent croient reconnaître la femme derrière le volant. Dinah, une femme d’une cinquantaine d’années, mariée et mère de deux enfants adultes, meurt.

Acte I
Un petit groupe de parents et d’amis se rassemble pour la cérémonie funéraire de Dinah : le médecin de famille et son épouse, le dernier psychanalyste de la défunte, Susie, son amie de longue date, son frère Bill. Lors de conversations embarrassées, en apartés, les invités évoquent aussi le fait que la consommation d’alcool de Dinah pourrait avoir causé l’accident. Sam, le mari de Dinah, semble absent et pétrifié. Tout le monde attend les enfants de la morte, qui arrivent de loin. Son fils Junior vit depuis plus de dix ans au Canada. Sa fille Dede l’y avait suivi dès sa majorité. Tous les deux vivent avec François, amant de Junior, qui s’est marié avec Dede. Ils reviennent pour la première fois sur les lieux de leur enfance. Leur contact avec leur père avait été rompu pendant toutes ces années. Lorsque Dede et François arrivent enfin, on les dévisage avec curiosité. Sam garde une attitude réservée vis-à-vis de sa fille et de son gendre. Comme le temps presse, la cérémonie commence sans Junior. Celui‑ci fait irruption – dans un costume inapproprié pour l’évènement – au beau milieu de la lecture de psaumes et de poèmes par les invités. Après la cérémonie, l’amertume de Sam se retourne contre ses enfants. De rage, il leur reproche de réapparaître après tout ce temps et de déshonorer le souvenir de leur mère. Junior réagit par un strip-tease à côté du cercueil ouvert et déclare son père responsable de la mort de sa mère. La situation s’envenime. Tous se dispersent. Junior, perturbé, reste seul sur place.

Acte II
Tard le soir après l’enterrement. Incapable de dormir, Sam parcourt les affaires privées de Dinah. Dans ses journaux intimes, il lit à quel point elle a été peu heureuse à ses côtés pendant de nombreuses années. Il trouve une lettre cachetée, vaguement adressée à la postérité, mais il n’en prend pas connaissance et la cache également à Dede, qui cherche à avoir une conversation avec son père. Lorsque Dede essaie une robe de sa mère, Sam est déconcerté : il croit revoir devant lui la jeune Dinah des premières années de leur mariage. Le père et la fille retrouvent une proximité. Au même moment, François confronte Junior à son attitude provocatrice lors de la cérémonie funéraire. Par un mélange de désarroi et d’ironie, Junior cherche à gagner l’affection de François. François rejette violemment les tentatives de rapprochement de Junior. Lorsque Junior affirme avoir eu une relation intime avec sa soeur cadette dans son enfance et avoir failli être tué par son père pour le punir, François déclare qu’il s’agit là d’un des phantasmes névrotiques de Junior. Avec l’aide de François, Junior verbalise un souvenir d’enfance traumatique, une fête de Noël qui avait culminé en violences entre ses parents. François parvient à faire s’endormir Junior. Ensuite, il retrouve Dede et lui avoue avoir enfin compris combien elle compte pour lui. Sam ressent soudain de la sollicitude et de la tendresse pour Junior, mais il ne peut pas exprimer ses sentiments pour son fils. Il lit la lettre de Dinah.

Acte III
Le lendemain matin, Dede s’éveille confuse. Elle veut faire refleurir le jardin de sa mère, laissé à l’abandon depuis de nombreuses années. Au petit‑déjeuner, elle persuade Junior de rester quelques jours de plus pour ce faire. Frère et soeur reprennent quelques-uns de leurs jeux d’enfance. François et Sam les rejoignent pour jouer à chat. Quand François se retrouve dans les bras de Sam, celui-ci lui souhaite avec émotion la bienvenue dans le cercle familial. Puis Sam confie à François la lettre de Dinah en le priant de la lire à tout le monde. La lettre s’avère être une lettre d’adieu, l’accident, un suicide. Dans un bref message, Dinah prie ceux qui lui sont chers d’accepter sa décision et les encourage à accueillir la vie et à s’accepter les uns les autres de façon inconditionnelle. Lorsque Sam ajoute que la lettre était accompagnée de gâteaux de Noël, la tension générale se libère dans un grand éclat de rire. Sam prie ses enfants de rester quelques jours auprès de lui. Pendant un instant, l’idée d’une cohabitation renouvelée enthousiasme tout le monde. Mais lorsque se pose la question de savoir qui va loger avec qui dans quelle chambre, des jalousies et de vieilles blessures remontent à la surface. François reproche à Dede et Junior de ne jamais percevoir que leurs propres états d’âme et de ne pas avoir compris la signification du suicide de Dinah. Il déchire la lettre de Dinah. Chacun ramasse des bouts de son message. Avec précaution, Junior fait comprendre à Sam à quel point il se sent parfois petit et démuni face à lui et à quel point il a pourtant besoin de lui. Sam promet d’être là pour Junior. Dede laisse François faire un choix. Pour un moment, chacun retrouve un soutien en l’autre.