La musique pour rire (XI) : Victor encore

On n’oublie ni les tragédies du monde, ni les turpitudes de l’actualité, mais il faut – en tout cas moi j’en ai besoin ! – s’en délester à intervalles réguliers en riant de bon coeur aux saillies de talents aussi exceptionnels dans le sérieux que dans l’humour. J’ai déjà évoqué ici la figure de Børge Rosenbaum, plus connu sous le nom de Victor Borge (1909-2000). Depuis mon précédent billet il y a plus de cinq ans, on a vu apparaître nombre d’extraits de concerts, de « performances » d’un artiste qui semblait doté de tous les dons.

Cette interview nous en apprend beaucoup sur un destin hors norme.

Cette compilation en donne une large idée, mais comme toutes les vidéos présentes sur le Net, elles peuvent avoir une durée de vie variable…

Pure virtuosité

Une chanson de circonstance

Il faudra qu’un jour j’évoque plus longuement la figure de Robert Merrill (1917-2004), le baryton star du Met.

L’opéra pour les nuls

La star des Boston Pops

J’aurais pu ajouter à mes articles sur Fiedler et les Boston Pops cet extrait d’une soirée de 1986, mais c’était alors John Williams qui la dirigeait.

Je n’ai malheureusement pas trouvé beaucoup d’extraits qui témoignent de l’art du pianiste qu’était Victor Borge, en dehors de quelques séquences… acrobatiques !

Au lendemain de la tuerie de Sydney, ces pièces jouées par un artiste qui n’a jamais oublié ses origines ni les raisons de son exil aux Etats-Unis en 1940, m’emplissent d’une émotion immense

J’ai en vain cherché la trace d’un biopic annoncé en 2017 sur Victor Borge. Je serais reconnaissant à ceux qui pourraient m’en dire plus sur ce projet.

Et toujours humeurs et bonheurs du temps dans mes brèves de blog

Actualisation

Collectionneur impénitent je suis et je reste. Je ne parviens pas à me contenter d’une discothèque tout numérique. Tant qu’il y a encore des CD et des DVD, surtout lorsqu’ils sont rassemblés en coffrets (avant disparition ?), je suis preneur.

J’ai fait ces derniers temps quelques achats – neufs ou occasion – qui me semblent induire une actualisation de certains articles.

Etudes

Il y a plus de deux ans, j’avais écrit un article – Hautes études – en relation avec une discographie établie par la revue Gramophone des deux cahiers d’Etudes de Chopin. Entre temps de nouveaux disques sont parus et j’en ai découvert d’autres que j’ignorais, comme celui que le festival d’Auvers-sur-Oise faisait enregistrer à Jean-Frédéric Neuburger à tout juste 20 ans en 2006

Et chemin faisant, je trouve ceci de prodigieux sur YouTube, Daniil Trifonov, 20 ans lui aussi, à l’époque du concours Rubinstein de Tel Aviv

Et puis il y a eu ce disque de Yuncham Lim, dans sa vingtaine triomphante lui aussi)

Ce disque a obtenu toutes les récompenses possibles. Une première écoute rapide ne m’avait pas vraiment passionné : tout me paraissait un peu « trop », trop vite, trop uniforme, trop purement virtuose. Et à la réécoute je lui trouve finalement de très belles qualités.

Il y a aussi cette réédition – enfin – des Chopin du pianiste chinois naturalisé britannique Fou Ts’ong (1934-2020)

Saint-Saëns

À l’occasion du centenaire de sa mort, en 2021, j’avais consacré une série d’articles à Saint-Saëns, en particulier à ses concertos pour piano (lire Saint-Saëns #100)

J’y parlais déjà du premier volet des concertos enregistrés par le fils – Alexandre – et le père – Jean-Jacques Kantorow.

Ce n’est que récemment que j’ai pu acquérir les 2 CD. Indispensables évidemment !

Il y a surtout un disque que j’avais oublié dans ma recension, mais mentionné en bonne place en rendant hommage à Nelson Freire (1944-2021)

Des nouvelles de Carl

C’est un chef, violoniste à l’origine, dont j’ai quelquefois parlé ici avec admiration, Carl von Garaguly (1900-1984) pour les seuls enregistrements que j’avais trouvés de lui, Sibelius… et Johann Strauss !

Je viens de trouver sur IStore, en téléchargement uniquement donc, une formidable 2e symphonie de Nielsen enregistrée à Copenhague (avec un orchestre qui n’existe pas, sans doute l’orchestre de la radio danoise sous un pseudonyme !)

Puisque nous sommes encore dans l’année Strauss (Un bouquet de Strauss), rappelons cette merveille. Il faut écouter la liberté, la souplesse, dont use sans économie le chef qui n’a pas oublié ses racines hongroises.

Chansons tristes

Il y a tout juste un mois, j’évoquais les chansons tristes que j’aime écouter pour leur effet bienfaisant, aussi paradoxal que cela puisse paraître. Je dois y ajouter une séquence qui m’émeut profondément quand je la revois, cette dernière rencontre entre deux amis, Serge Lama et Nana Mouskouri autour d’une chanson – Une île – que j’aurais dû ajouter à ma première liste

Et puis comme toujours mes humeurs, bonnes ou moins bonnes, dans mes brèves de blog

Ceux qu’on aime

Hector Magotte (1934-2025)

Je pense souvent à Liège, on n’oublie pas quinze ans de vie et de travail. Je me demande ce que deviennent les uns ou les autres, que j’ai de près ou de loin connus. C’était le cas récemment pour un personnage qui a beaucoup compté pour moi : il était le presque inamovible échevin de la Culture (adjoint au maire) de Liège et surtout président de l’Orchestre philharmonique de Liège, lorsque j’ai été recruté comme directeur général il y a exactement 26 ans, le 1er octobre 1999 (lire Liège à l’unanimitéHector Magotte est décédé le 26 septembre dernier à l’âge de 91 ans. Ses obsèques ont lieu aujourd’hui à Liège.

Je retrouve un article de La Libre Belgique de 2001 qui décrit bien la personne que j’ai connue, échevin de la Culture pendant 18 ans, profondément humaniste, amoureux de culture et d’histoire, un homme de bien comme il n’en existe plus guère. Il n’a jamais été remplacé, même s’il a eu des successeurs dans cette fonction.

Meurtre à Tours ?

Je connaissais Denis Raisin-Dadre évidemment de réputation – j’aurais pu le citer dans mon récent article Les défricheurs pour tout ce qu’il a fait pour nous restituer des pans entiers de répertoire de la Renaissance. Il est mort ce 29 septembre à Tours, dans des circonstances suspectes, puisque le procureur de la République a déclenché une enquête pour meurtre…

Brigitte Engerer rééditée

Il y a des rééditions aussi bienvenues qu’incompréhensibles. Je me réjouissais de voir Harmonia Mundi regrouper dans un coffret les enregistrements que la toujours si regrettée Brigitte Engerer (1952-2012) avait donnés au label français – après une très belle série pour Philips (lire Pour Brigitte).

CD1 MoussorgskLes Tableaux d’une exposition + pièces pour piano

CD2 Beethoven  Rondos, Variations sur Les Ruines d’Athènes, Lettre à Elise, Sonate 31

CD3/4 Chopin Nocturnes

CD5 Schumann Scènes d’enfantsCarnaval / Schumann-Liszt Er sit’s, Frühlingsnacht, Liebeslied / Clara SchumannGeheimes Flüstern

Beau texte d’hommage d’Alain Lompech !

On peut imaginer l’émotion que je ressens encore aujourd’hui à revoir et réécouter justement cette mélodie de Schumann transcrite par Liszt, Liebeslied, jouée par Brigitte Engerer à Liège lors de la Nuit du piano que je lui avais demandé de parrainer, et même d’organiser. 

Mais pourquoi diable si Harmonia Mundi voulait rendre à Brigitte le juste hommage qui lui est dû, pourquoi ne pas avoir intégré à ce coffret les six disques de musique de chambre qu’elle a aussi enregistrés et qui sont mentionnés dans le livret du coffret ? Question sans réponse…

PS Il faut regarder jusqu’au bout cette vidéo de la Nuit du Piano : on y voit et entend un duo unique, qui ne s’est jamais reformé depuis, entre les fabuleux Severin von Eckardstein et Benedetto Lupo, donnant une extraordinaire version de la Suite pour 2 pianos de Rachmaninov !

Les raretés de l’été (VI) : Arrau et Cherkassky à Pasadena

Hollywood, Malibu, Santa Monica, Beverly Hills… des lieux mythiques, des « quartiers » de l’immense cité des anges, Los Angeles. Mais Pasadena qui connaît ? J’ai un souvenir, à l’automne 1987, d’un trajet qui me parut très long, vers cette banlieue universitaire, où l’Orchestre de la Suisse romande et Armin Jordan devaient donner un concert à l’Auditorium de la ville.

Dans cet ensemble, la grande salle – le Civic Auditorium – fait 3000 places, la plus petite, l’Ambassador Auditorium, appelée par certains le’ « Carnegie Hall de l’Ouest » se targue d’avoir accueilli Claudio ArrauVladimir AshkenazyHoracio GutierrezAlicia de LarrochaArthur RubinsteinAndrés SegoviaYo-Yo MaJean-Pierre RampalGerhard OppitzBing CrosbySammy Davis JuniorFrank Sinatra, les Vienna Philharmonic,  Vienna Symphony,  Berlin Philharmonic avec Herbert von Karajan (qui y dirigea la 9e symphonie de Mahler en 1982 !). Tout cela appartient au passé, l’ensemble ayant été mis en vente en 2024 !

J’évoque Pasadena parce qu’un petit éditeur anglais – First Hand Records – vient de publier, à quelques semaines d’intervalle, deux précieux coffrets, disponibles – ce n’est pas négligeable – à petit prix.

Ce cher Shura

Ceux qui me suivent savent mon admiration pour ce personnage hors normes, ce pianiste inclassable, qu’était Shura Cherkassky (1909-1995). C’est dire si je me suis précipité sur les 5 CD de ce coffret :

29 APRIL 1981 CD1 [74:09] Frédéric CHOPIN (1810–1849) 1. Ballade No. 1 in G minor, Op. 23 2. Nocturne No. 2 in E flat major, Op. 9, No. 2 3. Nocturne No. 15 in F minor, Op. 55, No. 1 4–5. Andante spianato et Grande Polonaise brillante in E flat major, Op. 22 Interval 6. Fantaisie in F minor, Op. 49 7. Impromptu No. 2 in F sharp major, Op. 36 8. Fantaisie-impromptu in C sharp minor, Op. 66 9. Scherzo No. 2 in B flat minor, Op. 31 Encores: 10. Nocturne No. 3 in B major, Op. 9, No. 3 11. Waltz No. 5 in A flat major, Op. 42, ‘Grande valse’

13 JANUARY 1982 CD2 [71:06] Jean-Baptiste LULLY (1632–1687) 1–5. Suite de Pièces Felix MENDELSSOHN (1809–1847) 6. Scherzo a Capriccio in F sharp minor, Op. 5 Pyotr Il’yich TCHAIKOVSKY (1840–1893) 7–10. Grand Sonata in G major, Op. 37 Interval Frédéric CHOPIN 11. Polonaise No. 7 in A flat major, Op. 61, ‘Polonaise-fantaisie’ 12. Ballade No. 4 in F minor, Op. 52

CD3 [72:19] Józef (Josef) HOFMANN (1876–1957) Charakterskizzen, Op. 40 (1908) 1. No. 4. Kaleidoskop Franz LISZT (1811–1886) 2. Réminiscences de Don Juan, S418 (1841) Encores: Shura CHERKASSKY (1909–1995) 3. Prélude pathétique (1922) Frédéric CHOPIN 4. Waltz No. 5 in A flat major, Op. 42, ‘Grande valse’ (1840) Recorded 18 NOVEMBER 1987 César FRANCK (1822–1890) 5–7. Prélude, Choral et Fugue, M. 21 (1884) Robert SCHUMANN (1810–1856) 8–28. Carnaval, Op. 9 (1834–35)

CD4 [53:26] Sergey RACHMANINOV (1873–1943) 1. Variations on a Theme of Corelli, Op. 42 (1931) Józef (Josef) HOFMANN Charakterskizzen, Op. 40 (1908) 2. No. 4. Kaleidoskop Frédéric CHOPIN 3. Nocturne No. 15 in F minor, Op. 55, No. 1 (1844) 4. Barcarolle in F sharp major, Op. 60 (1846) Franz LISZT 5. Valse de l’opéra Faust de Gounod, S407/R166 (1861) Encores: Isaac ALBÉNIZ (1860–1909) España, Op. 165 (1890) 6. II. Tango (arr. 1921 Leopold GODOWSKY (1870–1938)) RACHMANINOV 7. Polka de W.R. (arr. of Lachtäubchen, Scherzpolka, Op. 303 by Franz BEHR, 1837–1898) Pyotr Il’yich TCHAIKOVSKY The Seasons, Op. 37a (1876) 8. No. 10. October: Autumn Song Recorded 2 NOVEMBER 1989

CD5 [46:05] George Frideric HANDEL (1685–1759) 1. Keyboard Suite No. 5 in E Major, HWV 430 (1720): IV. Air and Variations, ‘The Harmonious Blacksmith’ Robert SCHUMANN Fantasy in C major, Op. 17 (1838) 2. III. Langsam getragen. Durchweg leise zu halten Interval Pyotr Il’yich TCHAIKOVSKY 6 Morceaux, Op. 19 (1873) 3. VI. Thème original et variations Sergey RACHMANINOV 7 Morceaux de salon, Op. 10 (1894) 4. III. Barcarolle in G minor Franz LISZT 5. Hungarian Rhapsody No. 2 in C sharp minor, S244/R106 (1847) Encores: Isaac ALBÉNIZ España, Op. 165 (1890) 6. II. Tango (arr. 1921 Leopold GODOWSKY (1870–1938))

On y entend, dans un son magnifiquement restitué, tout ce qui faisait l’art de ce pianiste : la variété du répertoire, l’originalité de l’approche, et le chic absolu de tous ses « bis », échos d’une époque définitivement révolue…

L’éditeur n’en est pas à son coup d’essai avec Shura Cherkassky, puisqu’il avait réédité ce double CD des enregistrements du pianiste pour His Master’s Voice

Claudio Arrau « live »

La plus récente parution au coeur de l’été est une formidable occasion d’entendre ce que donnait le grand pianiste chilien Claudio Arrau (1903-1991) en concert dans ses dernières années. Une fois de plus le « live » avec ses imperfections me paraît tellement plus éloquent que les disques de studio.

February 1977 CD1 [51:12] Ludwig van BEETHOVEN (1770–1827) 1–3. Piano Sonata No. 30 in E major, Op. 109 Franz LISZT (1811–1886) 4–7. Sonata in B minor, S178

CD2 [57:24] Johannes BRAHMS (1833–1897) 1–5. Piano Sonata No. 3 in F minor, Op. 5 10 February 1981 Ludwig van BEETHOVEN Piano Sonata No. 13 in E flat major, Op. 27, No. 1, ‘Quasi una fantasia’

CD3 [63:58] Robert SCHUMANN (1810–1856) 1–18. Symphonic Etudes, Op. 13 interval Claude DEBUSSY (1862–1918) 19–21. Estampes Frédéric CHOPIN (1810–1849) 22. Fantaisie in F minor, Op. 49

CD4 [71:31] Franz LISZT Années de pèlerinage, deuxième année – Italie, S161 1. Après une lecture du Dante, ‘Fantasia quasi Sonata’ 18 February 1986 Ludwig van BEETHOVEN 2–5. Piano Sonata No. 7 in D major, Op. 10, No. 3 6–8. Piano Sonata No. 23 in F minor, Op. 57, ‘Appassionata’

CD5 [45:20] 1–3. Piano Sonata No. 26 in E flat major, Op. 81a, ‘Les Adieux’ 4–6. Piano Sonata No. 21 in C major, Op. 53, ‘Waldstein’

Indispensable !

Humeurs et réactions sur mes brèves de blog

Le phénomène Yuja

Si on cherche « Yuja Wang » sur mon blog, on a des chances de tomber sur une dizaine d’articles consacrés à la pianiste chinoise, 38 ans aujourd’hui et toujours cette allure d’adolescente effrontée et joueuse.

Elle était à Montpellier lundi dernier (voir mes brèves de blog du 7.07.2025)

A la sortie du concert, on n’entendait parler que de ses tenues sur la scène de l’Opéra Berlioz !

Il faut dire que pour quelqu’un qui n’avait jamais vu l’artiste sur scène, la surprise était au rendez-vous. Les avis étaient tout de même partagés, entre réprobation de la part de dames d’un certain âge, et étoiles dans les yeux pour la gent masculine !

Cela fait vingt ans que Yuja Wang balade sa plastique avantageuse sur tous les continents. Et pourtant elle ne prend pas la pose ou alors c’est pour laisser éclater sa joie, son espièglerie. Sans doute prend-elle plaisir à choquer un peu – joue-t-elle ainsi accoutrée lorsqu’elle se produit dans son pays natal ? Quelle importance !

Yuja Wang est un phénomène. Je l’avais déjà écrit il y a dix ans – Les surdouées – la comparant à Martha Argerich, ce qui m’avait valu quelques commentaires pas toujours bienveillants. Entre temps j’ai souvent écouté l’une et l’autre, au disque et surtout au concert. Dans cet article de 2015, je me disais impatient d’écouter Yuja dans les concertos de Ravel qu’elle a gravés avec Lionel Bringuier. Je l’ai entendue les jouer en concert il y a deux ans à Bucarest, et je n’ai pas caché ma déception dans mon article pour Bachtrack :

 » …on est curieux d’entendre la pianiste chinoise dans le Concerto pour la main gauche . Première surprise : depuis le fond du parterre où, la veille, on entendait très distinctement le piano de Kirill Gerstein, on tend cette fois-ci l’oreille pour percevoir un clavier émacié, privé de puissance, et surtout stylistiquement complètement à côté de la plaque. Quand Ravel regarde ouvertement du côté de Gershwin, la pianiste fait du Rachmaninov ou du Scriabine, le sfumato de ses pianissimosn’a rien à faire ici/…/ dans le Concerto en sol, le premier et le dernier mouvements sont pris à un tempo d’enfer mais le piano est toujours engorgé, à l’exact opposé de la clarté solaire que demande Ravel. Le pire restera le mouvement médian, pourtant lui pris au bon tempo, où l’on n’entend tout simplement pas la soliste qui s’avère incapable d’énoncer cette simple mélodie si mozartienne d’inspiration.

Je me demande si ce n’est pas Alain Lompech qui (d)écrit le mieux ce qu’est l’art et qui est aujourd’hui Yuja Wang dans ce billet : Chopin rappelle à l’ordre Yuja Wang : « Qu’elle joue bien du piano, se dit-on immédiatement ! À ses débuts, elle éblouissait par sa virtuosité, mais une sonorité monochrome et un feeling discret semblaient la déconnecter parfois de la musique sans nous y connecter nous. Deviendrait-elle ce « néant avec des doigts au bout » raillé par Yves Nat ? Elle a au contraire acquis un répertoire encyclopédique qui lui vaut le respect et l’admiration de nombre de ses confrères qui s’inclinent devant une telle versatilité, et avec d’autant plus d’admiration qu’elle profite de sa célébrité pour présenter des œuvres anti-démagogiques au possible… tout en sachant s’amuser quand elle sort le grand jeu de la virtuosité. Et elle joue pour des maîtres. Pas pour être adoubée, puisque sa carrière surclasse souvent la leur : elle cherche, elle écoute, elle travaille. »

Lundi soir elle avait décidé de remplacer le 2e concerto de Chopin – qu’elle devait jouer en première partie avant le n°1 de Tchaikovski en seconde partie ! – par le 4e concerto de Nikolai Kapoustine (1937-2020), un compositeur russe qui n’écrivit ses oeuvres « classiques » qu’en recourant au langage du jazz, ce qui lui valut une place très singulière dans la musique russe. D’ailleurs Gershwin, ou le Bernstein de The Age of anxiety ne sont jamais loin dans une oeuvre longue et bavarde qui avait l’air d’amuser follement la pianiste et le batteur du Mahler Chamber Orchestra. On peut réécouter tout cela sur France Musique.

Mais on comprend que la pianiste ait été séduite par ce compositeur si longtemps resté dans l’ombre.

La jeune génération de pianistes paraît s’être amourachée de ce compositeur singulier

Quant au 1er concerto de Tchaikovski, Yuja Wang, qui dirige le Mahler Chamber Orchestra de son clavier, le joue sans jamais verser dans les défauts usuels dans cette oeuvre, la virtuosité tape-à-l’oeil, le romantisme à l’eau de rose. C’est époustouflant techniquement, mais toujours guidé par la musique, et c’est bien en cela que la pianiste est une grande artiste. Et puis, avouons-le, c’est tellement réjouissant de voir une musicienne de ce calibre, casser les codes, manifester, après vingt ans de carrière, toujours la même espièglerie, la même joie de jouer !

Mes humeurs du jour à suivre sur mes brèves de blog

Alfred Brendel, le modeste géant

Ce n’est pas la tristesse qui me vient, lorsque j’apprends le décès, à 94 ans, d’Alfred Brendel (1931-2025), mais la gratitude, la reconnaissance envers celui qui m’a introduit dans l’univers de Bach, Beethoven, Schubert, qui a pour beaucoup fait mon éducation à la musique.

J’aime tellement cette photo du gros coffret que Decca lui avait consacré, reprenant l’intégralité de ses enregistrements pour Philips.

Je n’ai entendu le pianiste autrichien qu’une seule fois, à Montpellier, dans les années 90 : il jouait Haydn et Mozart. Haydn était étrangement crispé, Mozart sublimement détendu.

Avant que Philips ne grave sa légende, le jeune Brendel avait confié ses débuts discographiques à des labels comme Vox, Vanguard, qu’on trouve facilement sur les sites d’écoute en ligne ou en coffrets très bon marché

Le coeur de ce qui sera le répertoire de prédilection de Brendel s’y trouve déjà : une première intégrale des sonates de Beethoven, des Schubert, mais aussi des Chopin que j’aime beaucoup :

J’aurais du mal à choisir dans ma discothèque ces disques qui m’ont éduqué à la musique, comme ceux de Wilhelm Kempff

Revue de détail non exhaustive :

D’abord l’île déserte, le compagnon de toute une vie

Puis les concertos de Mozart avec Marriner – que la critique regardait parfois de haut.

Des impromptus de Schubert insurpassés pour moi.

Pour Beethoven, c’est l’embarras du choix, tant pour les sonates que les concertos. Peut-être une préférence pour la première intégrale Philips (sonates) et pour l’alliage inattendu avec James Levine et Chicago pour les concertos.

On ne peut oublier cette rencontre avec un autre géant, dont on célébrait il y a peu le centenaire de la naissance, Dietrich Fischer-Dieskau

Le même Alfred Brendel est présent, comme piano obbligato, dans deux enregistrements de l’air de concert de Mozart Ch’io mi scordi di te, avec Elisabeth Schwarzkopf (et George Szell) puis Jessye Norman (et Neville Marriner)

Il faut aussi lire Alfred Brendel.

Je suis très troublé, parce que cinq minutes avant d’apprendre sa mort, j’étais en train de ranger une partie de ma bibliothèque, et j’étais tombé sur ce livre… que je croyais avoir perdu dans un déménagement.

Ce soir, on peut méditer cet aphorisme que nous laisse Alfred Brendel :

The word LISTEN contains the same letters as the word SILENT

Les années Ormandy (suite)

Un an et demi après un premier gros coffret (Les années Ormandy) dévolu aux années « stéréo » du couple Ormandy/Philadelphie, voici le suivant et dernier pour le legs Columbia (un autre suivra pour les publications sous étiquette RCA)

Je renvoie à mon premier article et à tout ce que je peux répéter sur ce grand chef (de petite taille !) Eugene Ormandy et l’Orchestre de Philadelphie dont il fut l’incarnation durant près d’un demi-siècle.

Je n’ai jamais compris l’espèce de condescendance avec laquelle une grande partie de la critique européenne regardait ce chef, qui n’aurait été préoccupé de que de beau son, de brillance orchestrale. Il est vrai que la remastérisation est spectaculaire et nous restitue le son de cet orchestre avec une définition, une précision, un espace qu’on ne connaissait pas.

Ce nouveau coffret (94 CD plus un livre cartonné trilingue) réunit les enregistrements stéréo pour Columbia des années 1964 à 1983 (en fait on parle des années de parution : de 1964 à 1968 avec un disque plus tardif en 1983 avec Yo Yo Ma) Un grand nombre d’entre eux apparaissent pour la première fois en CD, comme la Passion selon saint Jean de Bach, les Métamorphoses symphoniques de Hindemith, la Sixième symphonie de Schubert, le Concerto pour cordes de Ginastera ou la musique de ballet du « Cid » de Massenet et le Divertimento de Bartók. On retrouve bien sûr des enregistrements connus et légendaires comme les « Tableaux d’une exposition », les Première et Troisième symphonies de Rachmaninov, la Cinquième de Chostakovitch, la Dixième complétée de Mahler, ou la « Symphonie du Nouveau Monde » (exceptionnellement avec le London Symphony Orchestra), mais aussi les Quatrième et Cinquième symphonies de Bruckner. Et deux intégrales des symphonies de Beethoven et Brahms, injustement négligées par la critique, et qui méritent vraiment une écoute attentive.. et passionnante.

Isaac Stern, Rudolf Serkin, Eugene Istomin, Emil Gilels, Gary Graffman, Philippe Entremont, Leonard Rose et Yo Yo Ma sont les solistes qu’Ormandy entoure toujours du fameux Philadelphia Sound. A quoi s »ajoutent deux CD qui mettent en lumière les solistes de l’orchestre.

Alors Ormandy dans le répertoire classique ? Qu’on prenne au moins la peine d »‘écouter…

Cette 8e symphonie de Beethoven avec les Wiener Philharmoniker en 1963 :

Comme « accompagnateur » Eugene Ormandy savait, lui, comment ouvrir le 1er concerto de Chopin – quelle leçon cette longue introduction sur laquelle tant de chefs achoppent ! :

Alors, bien sûr, on aime aussi – et depuis longtemps – Ormandy et Philadelphie pour tous ces arrangements, ces pièces de genre, qu’ils jouent comme personne

Dans cet extrait trouvé sur YouTube, ne pas s’attacher à la restitution sonore – manifestement il s’agit ici d’un repiquage de 33 tours –

Les plus avisés relèveront que dans les équipes vocales qu’Ormandy invitait pour les oeuvres chorales, il y avait presque toujours la sublime Maureen Forrester (1930-2010). Clin d’oeil à Thomas Deschamps et aux amis de Classica qui nous offrent avec leur dernier numéro (lire La messe est dite) un formidable inédit :

DISC 1:
Bach, J.S.: Oster-Oratorium, BWV 249 (Judith Raskin, Maureen Forrester, Richard Lewis, Herbert Beattle)

DISC 2:
Prokofiev: Symphony No. 1 in D Major, Op. 25 « Classical »
Prokofiev: Lieutenant Kijé Suite, Op. 60
Prokofiev: The Love for Three Oranges (suite), Op. 33bis

DISC 3:
Strauss, R.: Also sprach Zarathustra, Op. 30

DISC 4:
Offenbach: Gaîté Parisienne
Bizet: L’Arlésienne Suite No. 1
Bizet: L’Arlésienne Suite No. 2

DISC 5:
Hindemith: Mathis der Maler Symphony
Hindemith: Symphonic Metamorphosis of Themes by Carl Maria von Weber

DISC 6:
Tchaikovsky: The Nutcracker, Op. 71, TH 14 (Extracts)
Tchaikovsky: Romeo and Juliet Overture-Fantasy, TH 42 (1880 Version)

DISC 7:
Bartók: Concerto for Orchestra, Sz. 116

DISC 8:
Mendelssohn: Symphony No. 4 in A Major, Op. 90 « Italian »
Mendelssohn: A Midsummer Night’s Dream, incidental music, Op. 61

DISC 9:
Ravel: Piano Concerto in G Major, M. 83
Falla: Noches en los Jardines de España, IMF 8 (Philippe Entremont)

DISC 10:
Prokofiev: Violin Concerto No. 1 in D Major, Op. 19
Prokofiev: Violin Concerto No. 2 in G Minor, Op. 63 (Isaac Stern)

DISC 11:
Traditional: O Tannenbaum
Traditional: It Came Upon the Midnight Clear
Simeone: Little Drummer Boy
Niles: I Wonder as I Wander
Handel: Messiah, HWV 56: For unto us a Child is bor
Traditional: Here We Go A-Caroling
Traditional: Good King Wenceslas
Traditional: Away in a Manger
Traditional: Jingle Bells
Traditional: We Three Kings of Orient Are
Handel: Messiah, HWV 56: Hallelujah Chorus
Traditional: We Wish You a Merry Christmas
Pergolesi: Glory to God in the Highest
Franck: Psalm 150 in D Major, FWV 69
Robertson: How Beautiful Upon the Mountain
Schubert: Psalm 23, D. 706
Beethoven: Christus am Ölberge, Op. 85: Hallelujah (Mormón Tabernacle Choir)

DISC 12/13:
Verdi: Messa da Requiem (Lucine Amara, Maureen Forrester, Richard Tucker, George London)

DISC 14:
Strauss, R.: Der Rosenkavalier Suite, TrV 227d
Strauss, R.: Till Eulenspiegels lustige Streiche, Op. 28
Strauss, R.: Salome, Op. 54, TrV 215: Dance of the Seven Veils

DISC 15:
Mendelssohn: Concerto for 2 Pianos in E Major, MWV O 5
Mendelssohn: Concerto for 2 Pianos in A-Flat Major, MWV O 6 (Arthur Gold, Robert Fizdale)

DISC 16:
Copland: Fanfare for the Common Man
Copland: Lincoln Portrait
Ives: 3 Places in New England (Orchestral Set No. 1)
Ives: Symphony No. 1 in D Minor

DISC 17:
Schumann: Piano Concerto in A Minor, Op. 54
Schumann: Introduction & Allegro appassionato, Op. 92 « Konzertstück » (Rudolf Serkin)

DISC 18:
Ravel: Rapsodie espagnole, M. 54
Debussy (orch. Ravel): Danse, L. 69 « Tarantelle styrienne »
Debussy: Nocturnes, L. 91
Debussy (arr. William Smith): Rêverie, L. 68
Debussy (orch. Smith): 2 Arabesques, L. 66: 1. Andantino con moto
Debussy (orch. Smith): Préludes, Livre 1, L. 117: 8. La fille aux cheveux de lin
Debussy (orch. Büsser): Petite Suite, L. 65: 1. En bateau

DISC 19:
Wagner: Tannhäuser, WWV 70, Act II: Festmarsch
Wagner: Lohengrin, WWV 75: Prelude to Act III
Wagner: Die Walküre, WWV 86b, Act III: Magic Fire Music
Wagner: Die Walküre, WWV 86b Act III: The Ride of the Valkyries
Wagner: Tannhäuser, WWV 70: Overture
Wagner: Tristan und Isolde, WWV 90: Prelude & Liebestod
Wagner: Die Meistersinger von Nürnberg, WWV 96, Act I: Prelude

DISC 20:
Chopin: Piano Concerto No. 1 in E Minor, Op. 11 (Emil Gilels)

DISC 21:
Dvorák: Cello Concerto in B Minor, Op. 104, B. 191
Tchaikovsky: Variations on a Rococo Theme, Op. 33 (Leonard Rose)

DISC 22:
Brahms: Concerto No. 2 for Piano and Orchestra in B-Flat Major, Op. 83 (Eugene Istomin)

DISC 23:
Brahms: Double Concerto for Violin and Cello in A Minor, Op. 102 (Isaac Stern, Leonard Rose)
Beethoven: Triple Concerto for Violin, Cello & Piano in C Major, Op. 56 (Eugene Istomin, Isaac Stern, Leonard Rose)

DISC 24:
Mozart: Symphony No. 30 in D Major, K. 202
Mozart: Symphony No. 31 in D Major, K. 297 « Paris »

DISC 25:
Beethoven: Piano Concerto No. 4 in G Major, Op. 58
Beethoven: Piano Concerto No. 1 in C Major, Op. 15 (Rudolf Serkin)

DISC 26:
Stravinsky: Petroushka

Kodály: Háry János Suite

Stravinsky: The Firebird Suite (1919 Version)

DISC 27:
Foster (arr. Harris): Camptown Races
Traditional (arr. Harris): When Johnny Comes Marching Home
Traditional (arr. Harris): Sailor’s Hornpipe
Paderewski (arr. Harris): Minuet in G Major Op. 14, No. 1
Rameau (arr. Harris): The Hen
Benjamin (arr. Harris): Jamaican Rumba
Debussy: General Lavine
Harris: March of the Mandarins
Traditional (arr. Harris): Londonderry Air
Rimsky-Korsakov: The Flight of the Bumblebee
Grieg (arr. Harris): March of the Dwarfs (Arranged by Arthur Harris)
Rimsky-Korsakov: Procession of the Nobles from « Mlada » Suite
Halvorsen: March of the Boyars
Chabrier: Joyeuse Marche for Orchestra
Saint-Saëns: Suite algérienne, Op. 60: IV. Marche militaire française
Mendelssohn: War March of the Priests from « Athalie, Op. 74 »
Rimsky-Korsakov: Farewell of the Tsar from « Tsar Saltan Suite, Op. 57 »
Ippolitov-Ivanov: Caucasian Sketches Suite, Op. 10: Procession of the Sardar

DISC 28:
Guthrie (arr. Cormier): This Land is Your Land
arr. Hunter: Down in the Valley
arr. De Cormier: She’ll be coming round the mountain
Foster (arr. Robertson): Beautiful Dreamer
arr. De Cormier: Sweet Betsy from Pike
Gould: Spirituals for Orchestra: Gospel Train – Old Time Religion
arr. De Cormier: When I First Came to This Land
arr. De Cormier: Shenandoah (or, Across the Wide Missouri)
arr. De Cormier: Home on The Range
arr. De Cormier: He’s Got the Whole World in His Hands
arr. Harris: I Wonder as I Wander
Foster (arr. Shaw): Oh, Susanna
Traditional: Deep River

DISC 29:
Tchaikovsky: Piano Concerto No. 2 in G Major, Op. 44
Tchaikovsky: Piano Concerto No. 3 in E-Flat Major, Op. 75 (Gary Graffman)

DISC 30:
Tchaikovsky: Symphony No 4 in F Minor, Op. 36
Tchaikovsky (arr. Harris): None but the Lonely Heart, Op. 6, No. 6
Tchaikovsky (arr. Gould): The Seasons, Op. 37a: No. 6, June. Barcarolle

DISC 31:
Saint-Saens: Piano Concerto No. 2 in G Minor, Op. 22
Saint-Saens: Piano Concerto No. 4 in C Minor, Op. 44 (Philippe Entremont)

DISC 32:
Berlioz: Grande messe des morts, H 75 (Cesare Valletti)

DISC 33:
Mozart: Concerto No. 1 in D Major for Horn and Orchestra, K. 412
Mozart: Concerto No. 2 in E-Flat Major for Horn and Orchestra, K. 417
Mozart: Concerto No. 3 in E-Flat Major for Horn and Orchestra, K. 447
Mozart: Concerto No. 4 in E-Flat Major for Horn and Orchestra, K. 495 (Mason Jones)

DISC 34:
Bartók: A csodálatos mandarin, Op. 19 « The Miraculous Mandarin »
Bartók: 2 Pictures, Op. 10
Bartók: 2 Portraits, Op. 5 (Anshel Brusilow)

DISC 35:
Sarasate: Introduction and Tarantelle for Violin and Orchestra, Op. 43
Cooley: Aria and Dance for Viola and Orchestra
Fauré: Élégie for Cello and Orchestra, Op. 24
Vanhal: Concerto in E Major for Bass and Orchestra
Riisager: Concertino for Trumpet and Orchestra, Op. 29
Saint-Saëns: Morceau de concert, Op. 94
Guilmant: Morceau Symphonique for Trombone and Orchestra, Op. 88

DISC 36:
Mahler: Symphony No. 10 in F-Sharp Minor (1976 Version)

DISC 37:
Haydn: Symphony No. 96 in D Major, Hob. I:96, « Miracle »
Haydn: Symphony No. 101 in D Major, Hob. I:101 « Clock »

DISC 38:
Rodrigo: Concierto de Aranjuez
Castelnuovo-Tedesco: Concerto in D Major for Guitar and Orchestra, Op. 99 (John Williams)

DISC 39:
Beethoven: Piano Concerto No. 2 in B-Flat Major, Op. 19
Mozart: Piano Concerto No. 27 in B-Flat Major, K. 595 (Rudolf Serkin)

DISC 40:
Beethoven: Christus am Ölberge, Op. 85 (Christ on the Mount of Olives) (Judith Raskin, Richard Lewis, Herbert Beattle)
Bruckner: Te Deum (Maria Stader, Helen Vanni, Stanley Kolk, Donald Gramm)

DISC 41:
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque: 2. Tarentella « La Danza »
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque: 4. Danse Cosaque. Allegretto marcato
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque: 5. Can-Can. Allegretto grottesco « Petite Caprice Style Offenbach »
Ponchielli: La gioconda, Op. 9, Act III: Dance of the Hours
Brahms: Hungarian Dance No. 5 in F-Sharp Minor
Falla: El amor brujo: 8. Ritual Fire Dance
Smetana: The Bartered Bride: Dance of the Comedians
Rossini: Dance for Six from William Tell
Weinberger: Polka from « Schwanda »
Tchaikovsky: Eugene Onegin, Op. 24, TH 5: Polonaise
Brahms: Hungarian Dance No. 6 in D Flat Major3:22

DISC 42:
Dvorák: Violin Concerto in A Minor, Op. 53
Dvorák: Romance in F Minor, Op. 11, B. 39
Sibelius: Violin Concerto in D Minor, Op. 47 (Isaac Stern)

DISC 43:
Beethoven: Symphony No. 1 in C Major, Op. 21
Beethoven: Symphony No. 2 in D Major, Op. 36

DISC 44:
Beethoven: Symphony No. 3 in E-Flat Major, Op. 55, « Eroica »

DISC 45:
Beethoven: Symphony No. 4 in B-Flat Major, Op. 60
Beethoven: Symphony No. 5 in C Minor, Op. 67

DISC 46:
Beethoven: Symphony No. 6 in F Major, Op. 68 « Pastoral »

DISC 47:
Beethoven: Symphony No. 7 in A Major, Op. 92
Beethoven: Symphony No. 8 in F Major, Op. 93

DISC 48:
Beethoven: Symphony No. 9 in D Minor, Op. 125 « Choral » (Lucine Amara, Lili Chookasian, John Alexander, John Macurdy)

DISC 49:
Nielsen: Symphony No. 6, Op. 116 « Sinfonia Semplice »
Nielsen: Maskarade Overture
Nielsen: Maskerade: Prelude to Act II

DISC 50:
Tchaikovsky: Italian Capriccio, Op. 45, TH 47
Tchaikovsky: Eugene Onegin, Op. 24, TH 5: Waltz
Rimsky-Korsakov: Capriccio espagnol, Op. 34
Rimsky-Korsakov: Le Coq d’or – IV. Bridal Procession and Lamentable Death of Tsar Dodon

DISC 51:
Mahler: Das Lied von der Erde (Lili Chookasian, Richard Lewis)

DISC 52:
Nielsen: Symphony No. 1 in G Minor, Op. 7
Nielsen: Helios Overture, Op. 17
Nielsen: Pan and Syrinx, Op. 49
Nielsen: Rhapsodisk ouverture, CNW 39 « An Imaginary Journey to the Faroe Islands »

DISC 53:
Marcello: Concerto in C Minor for Oboe and Orchestra
Weber: Hungarian Fantasy for Bassoon and Orchestra
Debussy: Danse sacrée et danse profane, L. 103
Creston: Concertino for Marimba and Orchestra, Op. 21
Bloch: Suite Modale for Flute and Orchestra
Debussy: Rhapsody No. 1 for Clarinet and Orchestra, L.116
Liszt: Fantasie über ungarische Volksmelodien, S. 123

DISC 54:
Rachmaninoff: Symphony No. 1 in D Minor, Op. 13

DISC 55:
Lalo: Symphonie espagnole, Op. 21
Bruch: Violin Concerto No. 1 in G Minor, Op. 26 (Isaac Stern)

DISC 56:
Gershwin: Piano Concerto in F Major
Gershwin: Rhapsody in Blue (Philippe Entremont)

DISC 57:
Orff: Catulli Carmina (Judith Blegen, Richard Kness)
Mussorgsky (orch. Ravel): Pictures at an Exhibition, IMM 50

DISC 58:
Kodály: Concerto for Orchestra
Kodály: Dances of Galanta
Kodály: Dances of Marosszék

DISC 59:
Berg: Lulu Suite
Schoenberg: Theme and Variations, Op. 43B
Webern: Im Sommerwind
Webern: Three Pieces for Orchestra, Posth.

DISC 60:
Bruckner: Symphony No. 5 in B-Flat Major, WAB 105

DISC 61:
Bizet: Les Voici from « Carmen »
Mascagni: The Lord Now Victorious from « Cavalleria Rusticana »
Gounod: Soldiers’ Chorus from « Faust »
Wagner: Hail, Bright Abode from « Tannhäuser »
Puccini: Humming Chorus from « Madama Butterfly »
Verdi: Il Trovatore, Act II: Anvil Chorus
Wagner: Pilgrims’ Chorus from « Tannhäuser »
Leoncavallo: Bell Chorus from « I Pagliacci »
Wagner: Bridal Chorus from « Lohengrin »
Weber: Huntsmen’s Chorus from « Der Freischütz »
Verdi: Grand March from « Aida »

DISC 62:
Rachmaninoff: Symphony No. 3 in A Minor, Op. 44
Rachmaninoff: Vocalise, Op. 34, No. 14

DISC 63:
Dinicu (arr. Heifetz): Hora Staccato
Dvorák: Humoresque
Rimsky-Korsakov: The Flight of the Bumblebee
Tchaikovsky (arr. Frost): String Quartet No. 1 in D Major, Op. 11: II. Andante cantabile
Strauss, Johann II and Josef: Pizzicato-Polka
Bach, J.S. (arr. Kresiler/Smith): Preludium in E Major
Paganini (orch. Ormandy): Moto Perpetuo
Granados (arr. Harris): Andaluza, Op. 37, No. 5
Schubert, François (arr. Harris): The Bee
Brahms: Hungarian Dance No. 5
Novacek: Perpetual Motion
Kreisler (arr. Leidzen): Liebesfreud (Love’s Joy)

DISC 64:
Beethoven: Piano Concerto No. 4 in G Major, Op. 58 (Eugene Istomin)

DISC 65:
Respighi: Vetrate di chiesa
Respighi: Gli uccelli

DISC 66:
Gershwin: An American in Paris
Gershwin: Porgy and Bess: A Symphonic Picture (Arr. for Orchestra by Robert Russel Bennett)
Grofé: Grand Canyon Suite

DISC 67:
Schubert: Symphony No. 9 in C Major, D. 944 « The Great »

DISC 68:
Handel: Awake the Trumpet’s Lofty Sound from Samson
Handel: Judas Maccabaeus, HWV 63: See, the Conqu’ring Hero Comes!
Handel: Sing Unto God from Judas Maccabaeus
Handel: Messiah, HWV 56
Handel: Let Their Celestial Concerts All Unite from Samson
Handel: Welcome, Welcome Mighty King from Saul
Handel: David, His Ten Thousands Slew from Saul
Handel: Zadok the Priest – Coronation Anthem
Handel: Hallelujah Chorus from Messiah, HWV 56
Handel: Holy Art Thou (Largo from « Xerxes »)
Handel: How Excellent Thy Name from « Saul »
Handel: Hallelujah, Amen from Judas Maccabaeus
Handel: But as for his people from Israel in Egypt
Handel: Sing Ye to the Lord from Isreal in Egypt

DISC 69:
Shostakovich: Symphony No. 5 in D Minor, Op. 47

DISC 70:
Bach, J.S.: Jesu, Joy Of Man’s Desiring (From « Herz und Mund und Tat und Leben, BWV 147 »
Bach, J.S.: « What Tho’ the World Be Full of Sin » from Cantata No. 80
Bach, J.S.: A Mighty Fortress is Our God from Cantata No. 80, BWV 80
Bach, J.S.: « Ah, Dearest Jesus » from « The Christmas Oratorio », BWV 245
Bach, J.S.: « Sleepers Awake » from Cantata No. 140
Bach, J.S.: « Zion Hears the Watchmen’s Voices » from Cantata No. 140
Bach, J.S.: « My Soul Doth Magnify the Lord » from Magnificat, BWV 243
Bach, J.S. (arr. Walton/Katherine Davis): Sheep May Safely Graze (From « The Birthday Cantata, BWV 208)
Bach, J.S. (arr. Gounod): Father in Heaven (Ave Maria)
Bach, J.S.: « Now Keep We All This Holy Feast » from Cantata No. 4
Bach, J.S.: « Come, Sweet Death », BWV 478
Bach, J.S.: « Now Thank We All Our God » from Cantata No. 79
Bach, J.S.: In Deepest Grief – From the « St. Matthew Passion »

DISC 71:
Mendelssohn: Capriccio brillant, Op. 2
Schumann: Introduction & Allegro, Op. 134
Strauss, R.: Burleske, TrV 145: Allegro vivace. (Rudolf Serkin)

DISC 72:
Alfén: Midsommarvaka, Op. 19 « Swedish Rhapsody No. 1 »
Sibelius: Karelia Suite, Op. 11
Grieg: Norwegian Dance, Op. 35, No. 2: Allegretto tranquillo e grazioso
Grieg: Sigurd Jorsalfar (suite), Op. 56, No. 3: Huldigungsmarsch. Allegro molto
Grieg: Lyric Pieces, Op. 54, No. 2: Gangar. Allegretto marcato « Norwegian March »
Sibelius: Finlandia, Op. 26
Grieg: Lyric Suite, Op. 54, Nr. 4: Notturno. Andante

DISC 73:

Ravel: Boléro, M. 81
Massenet: Le Cid (Ballet Suite)
Falla: El Sombrero de Tres Picos, Parte II

DISC 74:
Bach, J.S. (arr. Ormandy): Toccata and Fugue in D Minor, BWV 565
Bach, J.S. (arr. Smith): Cantata No. 156, BWV 156 – Sinfonia « Arioso »
Bach, J.S. (arr. Frost): Notebook for Anna Magdalena Bach: Little Suite
Bach, J.S. (arr. Harris): A Mighty Fortress is Our God
Bach, J.S. (arr. Cailliet): Cantata Herz und Mund und Tat und Leben, BWV 147: Jesu, Joy of Man’s
Desiring
Bach, J.S. (arr. Smith): Fugue in G Minor « The Little »
Bach, J.S. (arr. Busoni): Fugue in G Minor, BWV 542 « Great »
Bach, J.S. (arr. Walton): Sheep May Safely Graze (from Cantata No. 208)
Bach, J.S. (arr. Taynton): Come, Sweet Death
Bach, J.S. (arr. Bantok): Wachet auf, ruft uns die Stimme, BWV 140 « Sleepers Awake »: I. Wachet auf, ruft uns die Stimme

DISC 75:
Beethoven: Missa Solemnis in D Major, Op. 123 (Martina Arroyo, Maureen Forrester, Richard Lewis, Cesare Siepi)

DISC 76:
Lalo: Concerto for Cello and Orchestra in D Minor
Saint-Saens: Cello Concerto No. 1 in A Minor, Op. 33
Fauré: Élégie for Cello and Orchestra in C Minor, Op. 24. (Leonard Rose)

DISC 77:
Berlioz: Harold in Italy, H. 68. (Joseph de Pasquale)

DISC 78:
Shostakovich: Symphony No. 10 in E Minor, Op. 93

DISC 79:
Rossini (arr. Respighi): La boutique fantasque
Adam: Giselle Ballet Suite (Excerpts)
Meyerbeer: Les patineurs Ballet Suite
Waldteufel: Estudiantina Waltz, Op. 191
Waldteufel: Les patineurs, Op.183
Goundod: Faust: Waltz
Ivanovici: Danube Waves

DISC 80:
Boccherini: String Quintet in E Major, Op. 13, No. 5. Minuet
Beethoven (arr. Smith): Bagatelle in A Minor, WoO 59 « Für Elise »
Handel: Largo from Xerxes
Mozart: Don Giovanni, KV527 – Minuet
Handel (arr. Harty): Water Music Suite
Clarke: Trumpet Voluntary
Beethoven (arr. Burmester): 6 Minuets, WoO 10: No. 2 in G Major
Hofstetter (attr. Haydn): String Quartet no. 5 in F Major, Op. 3 « Serenade »
Gluck (arr. Frost): Iphigénie en Aulide, Wq. 40: Gavotte
Gluck: Armide, Wq. 45: Musette
Gluck: Orpheo ed Euridice, Wq. 30, Act II: Dance of the Blessed Spirits
Fauré: Pavane in F-Sharp Minor, Op. 50
Menotti: Sebastian Suite: II Barcarolle
Brahms (arr. Jacques): 11 Chorale Preludes, Op. 122, No. 8: Es ist ein Ros’ entsprungen
Humperdinck: Hänsel und Gretel: Abends, will ich schlafen gehn
Schumann (arr. T. Frost): Kinderszenen, Op. 15: No. 7, Träumerei
Saint-Saens: Carnival of Animals: The Swan
Massenet (arr. Frost): Élégie

DISC 81/82:
Bach, J.S.: Johannespassion, BWV 245. (Judith Raskin, Maureen Forrester, Richard Lewis, George Shirley, Norman Treigle, Thomas Paul)

DISC 83:
Respighi: Fountains of Rome
Respighi: The Pines of Rome

DISC 84:
Elgar: Enigma Variations (Variations on an Original Theme), Op. 36
Vaughan-Williams: Fantasia on a Theme by Thomas Tallis – Largo sostenuto
Elgar: Cockaigne Overture (In London Town), Op. 40

DISC 85:
Gounod: Faust, Act V, Ballet Music
Thomas: Mignon: Gavotte
Offenbach: Les contes d’Hoffmann. Prelude to Act II: Minuet
Wolf-Ferrari: I gioielli della Madonna: Intermezzo from Act III
Verdi: Aïda, Act II, Gran marcia trionfale
Verdi: La Traviata: Overture
Mascagni: Cavalleria Rusticana: Intermezzo
Berlioz: Les troyens, H. 133: Marche troyenne
Rossini: Guillaume Tell: Overture
Jaernfelt: Praeludium für kleines Orchester
Liszt: Grand galop chromatique
Pierné: Cydalise et le chèvre-pied. Act I, Marche des petits faunes
Mendelssohn: Midsummer Night’s Dream, op. 61 – Intermezzo

DISC 86:
Brahms: Symphony No. 1 in C Minor, Op. 68

DISC 87:
Brahms: Symphony No. 2 in D Major, Op. 73
Brahms: Symphony No. 3 in F Major, Op. 90

DISC 88:
Brahms: Symphony No. 4 in E Minor, Op. 98
Brahms: Academic Festival Overture, Op. 80

DISC 89:
Schubert: Symphony No. 4 in C Minor, D. 417 « Tragic »
Schubert: Symphony No. 6 in C Major, D. 589 « Little »
Brahms: Variations on a Theme by Haydn, Op. 56a

DISC 90:
Bruckner: Symphony No. 4 in E-Flat Major, WAB 104 « Romantic » (1886 Version, ed. L. Nowak)

DISC 91:
Bartók: Divertimento for String Orchestra
Ginastera: Concerto per Corde

DISC 92:
Strauss, R.: Der Bürger als Edelmann Suite, Op. 60
Strauss, R.: Horn Concerto No. 1 in E-Flat Major, Op. 11. (Mason Jones)

DISC 93:
Shostakovich: Cello Concerto No. 1 in E-Flat Major, Op. 107
Kabalevsky: Cello Concerto No. 1 in G Minor, Op. 49. (Yo Yo Ma)

DISC 94:
Dvorák: Symphony No. 9 in E Minor, Op. 95 « From the New World » (London Symphony Orchestra)

Et toujours le petit frère de ce blog : brevesdeblog

Nelson et Martha

Ces deux-là étaient frère et soeur en musique, plus encore qu’amis et complices. L’un est mort, l’autre toujours vive et active à 83 ans passés. Ils font une part de l’actualité discographique : Nelson Freire (1944-2021) et Martha Argerich.

Du côté de la pianiste argentine, rien de vraiment neuf. Warner a regroupé des coffrets déjà parus (comme les « live » de Lugano) en y ajoutant quelques albums récents, et les quelques disques parus sous étiquette Teldec.

Ce coffret révèle à la fois la curiosité de la pianiste en matière de musique de chambre, et une certaine permanence – on n’a pas dit étroitesse ! – du répertoire solo et concertant : pas mal de doublons, mais comment s’en plaindre, quand on sait qu’en concert Martha Argerich n’est jamais exactement la même d’un soir à l’autre (souvenirs d’une tournée au Japon et en Californie en 1987).

Quelques erreurs d’étiquetage parfois amusantes : dans le seul trio de Haydn, capté à Lugano, on indique Nicholas Angelich au côté des frères Capuçon, alors qu’il s’agit bien de Martha Argerich. En revanche dans un disque Brahms à 2 pianos, le partenaire de Martha est mentionné comme Nicholas Argerich (sic).

Inutile de recenser les merveilles de ce coffret, elles se révèlent tout au long des 46 CD.

Quelques-unes prises au hasard :

Comme on le sait Martha Argerich donne désormais rendez-vous à ses amis à Hambourg. C’est là, en 2020, qu’elle a consenti à redonner aux micros et caméras – mais sans public – une version inoubliable de la 3e sonate de Chopin

L’héritage Nelson

Lorsqu’il est mort, il y a déjà plus de trois ans, j’ai tenté une discographie de Nelson Freire. Tâche difficile, puisque le pianiste brésilien, avant la période Decca – la dernière – a enregistré pour plusieurs labels, au gré des propositions et des engagements, et relativement peu. Heureusement que, depuis une dizaine d’années, les captations de concert ou les enregistrements de radio, ressortent un peu au compte-gouttes, traduisant, mieux que la discographie « officielle », les choix de répertoire de Nelson Freire.

Le coffret de 3 CD qu’édite le Südwestrundfunk (SWR) – la radio publique de l’Allemagne du sud qui regroupe les stations jadis indépendantes de Baden-Baden et Stuttgart – est à chérir à plus d’un titre : il ne comporte pratiquement que des inédits dans la discographie de Nelson Freire.

On se demande si et quand Decca publiera enfin le coffret de l’intégrale des enregistrements réalisés pour le label par Nelson Freire ! Ce ne serait que justice.

Autre suggestion : rassembler tous les témoignages laissés par le duo Martha Argerich-Nelson Freire. Insurpassable !

Et ce bis murmuré ensemble…

Ave Maria

Il y a des rencontres qui marquent une vie : depuis que j’ai eu la chance de siéger à ses côtés au sein du jury du Concours de Genève en 1990, j’ai aimé, admiré intensément la pianiste italienne Maria Tipo qui vient de nous quitter à l’âge vénérable de 93 ans. Une grande dame d’une beauté qui n’avait d’égale que le considérable talent.

Dans ce concours de Genève, elle avait deux de ses élèves, et je peux témoigner qu’elle n’a en rien influencé le jury : Pietro de Maria qui termina dans les premiers…. et mon très cher Nelson Goerner, que j’applaudis il y a à peine deux mois à la Philharmonie de Paris (L’admirable Nelson).

Mais quelle frustration de n’avoir entendu cette magnifique pianiste qu’une seule fois en concerto à Genève, d’avoir du courir, au gré des éditions, rééditions incohérentes, après une discographie erratique, qui ne compte que des pépites.

Peut-on supplier Warner de rééditer enfin, dans un coffret digne de ce nom, tout un fonds qui n’a jamais été correctement distribué ?

Je ne mentionne ici que les disques que j’ai réussi à rassembler dans ma discothèque. Il en manque sûrement.

Vive YouTube qui nous restitue tant d’instantanés d’une vie, d’une carrière, restées bien trop discrètes, d’un art du chant (Maria Tipo n’était pas napolitaine pour rien!) qui faisaient l’admiration de ses pairs.


Bonnes affaires

Quand je ne trouve pas mon bonheur chez Melomania – la meilleure adresse de Paris pour les discophiles « classiques » – ou chez Gibert – qui a complètement réaménagé son rayon disques classiques, en le replaçant là où il était il y a une vingtaine d’années, avec à sa tête une jeune femme très compétente – je me connecte régulièrement sur des sites comme prestomusic ou jpc.de pour dénicher de bonnes affaires (le site allemand présente l’avantage de frais de port peu élevés sans risque de taxation douanière)

Sans ordre de préférence, les quelques cadeaux que je me suis faits :

Mahler 2 avec Dudamel et les Münchner Philharmoniker captée le 27 juin 2019 dans le cadre somptueux du Palau de la Música Catalana de Barcelone.

Une affiche extraordinaire pour célébrer le centenaire de Leonard Bernstein (1918-1990) à Tanglewood où tout a commencé et fini pour le génial chef et compositeur.

Quel bonheur de retrouver notamment Michael Tilson Thomas dans des extraits de West Side Story

Seul (petit) bémol l’ouverture de Candide anémiée d’Andris Nelsons qui loupe ainsi son hommage à Lenny.

Il y a encore une dizaine de jours, une grande partie de la collection Audiophile du célèbre label américain Vox était bradée. En vérifiant aujourd’hui, je m’aperçois que j’ai commandé juste à temps. A l’exception d’un Chopin par Abbey Simon, les disques que j’ai achetés ont tous retrouvé leur prix d’origine

Mais j’ai complété ma discothèque avec les six symphonies de Tchaikovski dirigées par Maurice Abravanel (1903-1993) à la tête de son orchestre de l’Utah.

Etrangement je ne me suis jamais vraiment intéressé à ce chef qui a pourtant un parcours étonnant et qui a initié de très larges publics à des oeuvres et des compositeurs (comme Mahler) qu’on était bien loin de fréquenter dans la cité des Mormons, Salt Lake City

Et sur jpc.de on trouve dès maintenant une intégrale des symphonies de Haydn, qui n’est pas encore distribuée en France semble-t-il, une intégrale très particulière puisque l’orchestre – les Heidelberger Sinfoniker – et le chef principal – Thomas Fey – se sont presque exclusivement consacrés à cette entreprise redoutable, entamée en 1999 et achevée en 2023. Une intégrale enfin réunie dans un coffret de 36 CD (pour moins de 70 €). L’initiateur de ce projet, Thomas Fey, a malheureusement dû interrompre l’aventure en 2014 et n’a jamais pu la reprendre. C’est un autre chef allemand, de vingt ans son cadet, Johannes Klumpp, qui a repris le flambeau et achevé l’intégrale. Celle-ci n’est pas présentée dans l’ordre chronologique, mais par affinités thématiques, historiques ou musicales. L’écoute n’en est que plus passionnante.

Je signale sur prestomusic une offre particulièrement impressionnante de coffrets à prix réduits (jusqu’au 5 janvier 2025).