J’ai souvent remarqué que les grands musiciens, les chefs d’orchestre en particulier, étaient de fins gourmets. Entre « chefs » on se reconnaît semble-t-il !
Parti loin de France pendant près de trois semaines (Kirghizistan, Ouzbékistan), j’avais hâte de retrouver la diversité – unique au monde – des cuisines françaises.
Tables kirghiz et ouzbek
Pour ceux de mes lecteurs qui s’aventureraient en Asie centrale, je veux tout de même signaler quelques adresses qui sortent un peu de l’ordinaire des plats traditionnels ou qui les subliment. De manière générale, on évite les adresses conseillées par les agences/guides touristiques sur place. A Bichkek, on n’a rien trouvé de transcendant, même si le restaurant du Novotel s’en sort plutôt bien à des prix toujours raisonnables. A Tachkent, le restaurant italien de l’hôtel Hyatt sert du raffiné, mais pousse vraiment trop sur les prix. On trouvera tout aussi bon, et même plus original, et beaucoup moins cher dans un charmant établissement, très couru des locaux, le Syrovarnya.
Dans l’antique cité de Khiva, on recommande sans hésiter… ce que les guides recommandent : le restaurant Terrassa, vue imprenable sur la place centrale, service, accueil et prix tout doux pour une cuisine locale savoureuse.

A Boukhara, on évite absolument le restaurant Old Bukhara, très quelconque à tous points de vue, malgré une situation enviable au centre de la vieille ville. En revanche, la très belle découverte – le lieu magique comme l’assiette – c’est l’Ayvan Restaurant, dans une rue un peu à l’écart de la place centrale. Exceptionnel !

A la différence de Khiva ou Boukhara, où le visiteur peut se promener dans un périmètre central, trouver boutiques, cafés, restaurants facilement, Samarcande est une ville très étendue, répartie en quartiers qui ont chacun leurs spécificités. Inutile de chercher petites échoppes et cafés sympa autour des grands monuments comme le Reghistan : comme c’était le seul convenable à proximité à pied de notre hôtel, on a cédé deux fois aux charmes d’un tout nouvel établissement, Emirhan – réservation conseillée pour dîner en terrasse avec vue sur l’arrière du Reghistan ! Sans être exceptionnelle, une cuisine très honnête et diversifiée, service diligent et addition raisonnable.

On a été plus réservé sur un autre restaurant « historique » du quartier russe, Platan.
Nemausus
Il y a malheureusement plusieurs mois que j’ai dû renoncer à une petite tradition qui consistait à aller déjeuner avec ma mère une à deux fois par an dans un restaurant de Nîmes. Le Skab, 7 rue de la République, ne nous a jamais déçus.
La brasserie de l’hôtel Imperator (L’Impé !) nous avait plutôt séduits, dans le cadre redessiné d’un établissement mythique de Nîmes. Manifestement je ne suis pas le seul à avoir déchanté quant à la qualité du service et même de la cuisine.

Sur la toute proche place d’Assas (à deux pas de la Maison carrée), il y a le meilleur et l’arnaque. Pour un rapide déjeuner avec une de mes soeurs, la Table d’Assas nous semblait idoine. Alors qu’à Samarcande j’avais dégusté une excellente et authentique salade César, je croyais trouver ici au moins aussi bon, dans la ville romaine jadis contrôlée par l’empereur Auguste ! Mal m’en a pris. Et la réponse du restaurateur à mon avis sur TripAdvisor vaut son pesant de sesterces : Braves gens qui pensez naïvement manger du « fait maison » dans un restaurant qui affiche fièrement son 5e rang au classement du site…. détrompez-vous, c’est le patron qui l’écrit :
Mon avis : « On n’avait pas encore repéré ce restaurant à Nîmes, on s’est dit qu’on avait peut-être manqué quelque chose à lire les avis très flatteurs qui précèdent. On aurait aimé manger du « fait maison », au lieu de quoi dans une salade césar qui n’en avait que l’apparence, à part de la laitue fraîche, tout le reste était signé Métro (ou similaire), des croûtons sortis d’un sachet, le poulet en nuggets façon McDo, bref rien à voir avec une vraie salade César. Dessert idem. Et des prix déraisonnables. On ne renouvellera pas l’expérience«
La réponse intégrale non corrigée du « directeur général » :
« Bonjour Monsieur
À quel moment, avez vous lu sur notre carte Salade Caesar Faite Maison ???
Quel Restaurateur fait ses Caesar 100% maison avec des chickens croustillants préparés minute ?
Soyons sérieux !!!!!
La réalité n’est pas ce que vous voyez dans Top Chef
ou les candidats ont 1 heure pour préparer un plat qu’ils enverront en plus froid, Imaginez nos restaurants avec 200 couverts/ jour travailler à ce rythme !!!
Il y a en France d’excellents Artisans, faisant du travail d’une extrême qualité, Pour nos chickens par exemple
nous Sélectionnons de la volaille française, et ceux-ci sont élaborés avec des filets de poulet entier et non reconstituer avec une panure aux céréales.
Idem pour les croûtons, issus d’une société, et ayant presque I siècle d’existence et dont la réputation n’est plus à faire.
alors, pour continuer dans le délire de l’imaginaire de ceux qui se permettent de juger, sans avoir notion de la quantité de travail, de la faisabilité, et du coup que cela représenterait à la carte pour nos clients, il est important de comprendre que nous faisons une majeure partie de nos préparations maison, mais que lorsque sur des tâches chronovores sur lesquelles des artisans font un superbe travail nous n’avons aucun souci de collaboration en toute transparence pour nos clients puisque nous n’affichons pas de faux Label Fait Maison ou Maître Restaurateur comme tant d’autres.
Quant à nos prix, ils sont affichés et apparemment ne dérangent nullement nos 200 clients quotidiens.
Cordialement
Ingrid S
La Table d’Assas
Au moins c’est clair…
En revanche, le lendemain avant un concert dans les Jardins de la fontaine, j’avais réservé juste en face, sur la même place : Livia a Tavola. Pour une fois je souscris pleinement au classement de TripAdvisor qui place ce nouveau restaurant italien en premier. Très conseillé évidemment.

Vers et revenant de Nîmes
Pour ce déplacement de quelques jours j’avais opté pour la voiture, et décidé de prendre mon temps sur un parcours Paris-Montpellier-Nîmes, si souvent fait à toute allure, par l’autoroute. A chaque fois que je fais halte à l’écart de ces grands axes, je m’émerveille de trouver partout de petits hôtels charmants, des restaurants simples et délicieux, de plus en plus souvent tenus par des jeunes couples. Inventaire de mes découvertes de la semaine passée .
A Salbris (Loiret), à quelques kilomètres de La Motte Beuvron, patrie des Soeurs Tatin,

la vie de château s’offre au voyageur pour moins de 100 € la nuit et un menu gastronomique à moins de 50 €. C’est le Domaine de Valaudran.

Pour effacer un souvenir très ancien et très pluvieux, je me suis arrêté à l’heure de midi au Puy en Velay. Au pied de la cathédrale, Les Flâneurs sont la très bonne surprise du chef-lieu de la Haute-Loire.

Sur la route du retour, c’est en Lozère à Florac, annoncé comme « village-étape », qu’on a trouvé de nouveau une adresse qu’on regretterait presque d’avoir visitée si brièvement : Le restaurant Adonis de l’hôtel-logis de France des Gorges du Tarn. Une équipe jeune, extrêmement accueillante et attentive, avec l’apéritif une tapenade aux figues fraîches à tomber (j’en aurais bien emporté quelques flacons s’ils avaient existé !), une crème froide de courgettes délicieuse et un filet de dorade accompagné de préparations inouïes de légumes.







































