Les miracles de La Chaise-Dieu

Sacrée Arielle

Je ne me rappelais plus exactement quand j’étais venu la dernière fois à La Chaise-Dieu. J’avais été invité, dans ce qui était alors le fief de Jacques Barrot, par le président du festival, à un concert présenté comme « extraordinaire » et au dîner qui le précédait. Grâce aux archives de l’INA, j’ai retrouvé la date – août 1994 ! et un extrait éloquent de la prestation d’ Arielle Dombasle (à voir ici) puisque c’était elle l’invitée exceptionnelle ! Ce fut la seule fois où je l’entendis sur une scène, la seule aussi je partageai la table de son mari, Bernard-Henri Lévy, arrivé de Paris dans sa Rolls…

Retour à La Chaise-Dieu

C’est dire si j’étais impatient de revenir à La Chaise Dieu, version 2025, pour deux jours et quatre concerts dont je pressentais qu’ils ne me laisseraient pas indifférent.

Je ne me rappelais plus l’ampleur de l’Abbatiale Saint-Robert, encore moins ses qualités acoustiques plutôt exceptionnelles.

Première soirée : un programme Mozart particulièrement copieux, mais tout à fait dans la veine de ce que Julien Chauvin et son Concert de la Loge ont coutume d’oser.

Compte-rendu tout frais sur Bachtrack : La métaphysique des tubes par Julien Chauvin à La Chaise-Dieu

Dès le lendemain, jeudi après-midi, les mêmes remettaient le couvert – un peu moins nombreux que la veille – pour un programme tout Vivaldi, avec même Les Quatre saisons ! (cf. mon papier pour Bachtrack)

Ce jeudi, j’enchaînais à 17h30 avec un concert de musique de chambre, dans l’écrin parfait du petit Auditorium Cziffra – c’est en effet le pianiste français d’origine hongroise qui est à l’origine du festival de La Chaise-Dieu – dont j’ai renoncé à rendre compte. Non pas que le programme et les artistes ne présentassent pas d’intérêt, mais j’ai eu, tout le long, un sentiment d’inabouti, parfois d’impréparation, en tout cas de disparité tant dans le jeu que même dans la conception. C’étaient pourtant tous d’excellents musiciens, mais voilà ça n’a pas « fonctionné » comme je l’aurais souhaité. Il y avait un septuor de Rita Strohl, pas désagréable mais vraiment court d’inspiration, le célèbre quintette avec piano « La truite » de Schubert – annoncé dans le programme comme « quintette à cordes » (!) qui manquait d’à peu près tout ce qui est nécessaire pour faire passer les longueurs et les redites de l’oeuvre. Et la sublime Fantaisie en fa mineur pour piano à 4 mains, mais si séparément on aime le piano de Romain Descharmes et celui de Theo Fouchenneret, leur duo ici n’a jamais trouvé le chemin d’une communion de jeu et de pensée. Rien de grave, c’est cela aussi le risque du concert.

Le temps de casser une croûte très sympathique au Blizart, on se préparait à un programme comme on les aime, avec un chef, un chanteur et un orchestre qu’on aime depuis longtemps, depuis 1998 précisément et toute une semaine de France Musique organisée dans la capitale des Gaules (Lire 30 ans ont passé).

Prélude à l’après-midi d’un faune de Debussy, Poème de l’amour et de la mer de Chausson, Valse et Boléro de Ravel. Une suite de merveilles, comme je l’ai écrit pour Bachtrack : Un concert référence.

Humeurs et impressions au jour le jour dans mes brèves de blog

Musiques olympiques

Le sujet s’impose en cette journée d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris 2024 : quelles musiques ont été inspirées, commandées, exécutées pour les précédentes cérémonies ?

On y ajoutera un chapitre plus historique, qui a résonné récemment de manière vraiment absurde : l’histoire d’une organisation de concerts parisienne.

Olympics

France Musique a, comme d’habitude, bien fait les choses ce matin. À (ré)écouter absolument : Au tempo des JO.

Revue de détail des oeuvres spécialement composées pour les cérémonies d’ouverture des Jeux Olympiques.

Premiers jeux à Paris en 1924

C’est au clarinettiste militaire Francis Popy que revient de composer cette marche.

Les fanfares, les harmonies, n’ont pas oublié le compositeur de musique « légère » qu’était Popy (et qu’affectionnait particulièrement l’ami Benoît Duteurtre, à qui l’on pense encore tout particulièrement à la veille de son inhumation dans sa terre des Vosges).

Los Angeles 1984 et John Williams

À 90 ans (!), John Williams faisait ses débuts avec l’orchestre philharmonique de Berlin. On ne peut évidemment pas comparer les prestations de 1984 et 2023 ! Voir John Williams #90

Rio 2016 : pourquoi le Brésil ?

Soyons honnête, l’oeuvre du compositeur espagnol Lucas Vidal, surtout connu pour ses musiques de film (Fast and Furious 6) ne brille pas par son originalité. En dehors de quelques rythmes brésiliens glissés ici et là, on ne voit guère de différence avec le Hollywood de John Williams

Tokyo 2020 : l’universalisme de Naoki Satō

Rien de très japonais dans cette ouverture à choeur ouvert, un peu moins martiale sans doute.

Pout ce qui est de Paris 2024, il faudra attendre ce soir pour découvrir l’oeuvre de Victor Le Masne, même si on en a déjà un avant-goût

La Loge Olympique

Qui se rappelle, à l’heure des Jeux Olympiques de Paris, l’affaire délirante qui a défrayé la chronique en 2016 ? Alors que Julien Chauvin et la nouvelle formation qu’il avait constituée autour de lui souhaitaient relever le nom de l’une des plus illustres organisations de concert du XVIIIe siècle à Paris – le Concert de la Loge olympique –, ils en furent interdits, malgré toutes les protestations et pétitions, par une décision de justice : Le Concert de la Loge Olympique vs le Comité national olympique : quand Goliath écrase David.

J’appris alors, comme tout le monde, que l’adjectif « olympique » est, depuis 1976, la « propriété » du Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) ! Incroyable mais vrai !

Cela n’a heureusement pas empêché Julien Chauvin et son Concert de la Loge xxxxx de grandir et prospérer (en passant notamment par Montpellier) et d’honorer les compositeurs qui furent les hôtes et les inspirateurs de leur ancêtre du XVIIIe siècle, au premier rang desquels Haydn et ses fameuses six Symphonies Parisiennes.

Parmi les nombreuses versions des Symphonies parisiennes (N°82 à 87), j’ai une affection pour un album que je n’ai jamais vu en France, qui n’est jamais cité dans aucun guide, et qui témoigne à tout le moins de l’étendue du répertoire d’un chef infatigable, qui continue de parcourir le monde et les podiums à bientôt 89 ans, Charles Dutoit