Les présidentes et président des républiques baltes d’Estonie, Lettonie et Lituanie, ont inauguré, lundi dernier, aux côtés d’Emmanuel Macron, une très belle exposition au Musée d’Orsay : Âmes sauvages, le Symbolisme dans les pays baltes.
(Nikolai Trrik / Estonie, Le départ pour la guerre 1909)
Cette exposition – la première de cette envergure à Paris – s’inscrit dans un ensemble de manifestations culturelles organisées pour célébrer le centenaire de l’indépendance de ces trois pays de l’est de l’Europe – Lettonie, Lituanie, Estonie – si mal connus. Le moins qu’on puisse dire est que ceux qu’on désigne par facilité les pays baltes sont les grands oubliés de l’histoire du XXème siècle (lire Les pays baltes).
On n’a pas honte d’avouer qu’à l’exception du Lituanien Čiurlionis – que je connaissais comme compositeur, que j’ai découvert comme peintre – les noms des peintres et sculpteurs exposés à Orsay m’étaient tous inconnus.
(Oskar Kallis / Estonie, Linda portant un rocher, 1917)
(Janis Rozentals / Lettonie, Arcadie, 1910)
(Emilija Gruzite / Lettonie, Paysage fantastique, 1910)
(Petras Kalpokas / Lituanie, La Cité enchantée, 1912)
(Alexandrs Romans / Lettonie, Paysage au cavalier, 1910)
(Rudolfs Perle / Lettonie, Le soleil au crépuscule, 1916)
(Antanas Zmuidzinavicius / Lituanie, Au pays où sont les tombes des héros, 1911)
(Antanas Zmuidzinavicius / Lituanie, La tombe de Povilas Visinskis, 1907)
(Johann Walter / Lettonie, Jeune paysanne, 1904)
(Ferdynand Ruszczyk / Biélorussie, Le passé, 1902)
(Nikolai Trrik / Estonie, Paysage décoratif de Norvège, 1908)
(Vilelms Purvitis / Lettonie, Les eaux printanières, 1910)
(Jaan Koort / Estonie, Paysage de Norvège, 1907)
(Vilelms Purvitis / Lettonie, Hiver, 1908)
(Vilelms Purvitis / Lettonie, Automne, 1914)
(Johann Walter / Lettonie, Un bois, 1904)
(Petras Kalpokas / Lituanie, Paysage, 1911)
(Petras Kalpokas / Lituanie, Arbres près d’un lac, 1914)
Je laisse aux spécialistes le soin d’opérer des rapprochements ou des comparaisons avec les peintres symbolistes occidentaux, j’ai pour ma part été enthousiasmé par la lumière et la vivacité des couleurs de ces toiles.
Si la peinture balte est encore une vaste terra incognita pour nos regards français, que dire de la musique de ces pays ? Pour un Arvo Pärt qui a conquis une célébrité universelle, les noms de ses compatriotes estoniens Tubin, Tüur, restent l’apanage des seuls mélomanes curieux, grâce aux efforts des Järvi, père et fils, pour les faire connaître.
La musique lituanienne est bien servie, notamment par le label Naxos, et grâce à des interprètes comme la pianiste Mūza Rubackytė.
Le violoniste Gidon Kremer, né à Riga, s’est toujours fait le héraut des musiques baltes, il ne manquait jamais une occasion – j’en ai vécu quelques-unes ! – de donner un bis d’un compositeur complètement inconnu, souvent imprononçable, après avoir joué un grand concerto du répertoire.
Les fidèles du Festival Radio France retrouveront, quant à eux, en juillet prochain l’une des plus fameuses phalanges chorales d’Europe, le Choeur de la radio lettone et son chef Sigvards Klava, présents chaque été à Montpellier depuis plus de 25 ans. Mais cette année, pour célébrer le centenaire de l’indépendance de leur pays, ils ont concocté un beau programme en forme de découverte de la spiritualité balte.
Le 23 juillet à la Cathédrale de Montpellier et le 25 juillet à la Cathédrale de Cahors : Chants de la Baltique