Cherchez bien son nom dans les programmes de concerts, dans les saisons symphoniques, voire dans les bacs des disquaires. Absent, oublié, inconnu…
C’est pourtant l’un des compositeurs français les plus originaux, les plus admirés de ses contemporains : Charles Koechlin (prononcer Ké-klin), né le 27 novembre 1867, mort le 31 décembre 1950, n’a jamais eu la renommée de Ravel, Roussel, Fauré, Debussy, alors que ces deux derniers, admiratifs de sa science de l’orchestre; lui avaient confié l’orchestration de certaines de leurs oeuvres (Pelléas et Mélisande, Khamma)
Pourquoi cet oubli, cette ignorance ? notamment de la part de chefs qui ont tant fait pour la musique française, Plasson, Cluytens..
Musique trop sophistiquée, pas assez « mélodique » pour qu’on la retienne facilement ?
Le salut est venu de chefs étrangers qui ont commencé à combler un vide discographique incompréhensible, Antal Dorati, James Judd, David Zinman.
Mais c’est surtout à l’immense musicien, compositeur et hautboïste suisse, Heinz Holliger, qu’on doit une véritable entreprise de réhabilitation de Charles Koechlin avec une formidable anthologie orchestrale, gravée en une dizaine d’années avec l’orchestre de la radio de Stuttgart (SWR), rééditée en coffret super-économique.
Tout est à écouter, à découvrir, parfois s’y reprendre à plusieurs fois – l’Offrande musicale est d’une austérité qui peut décontenancer à la première audition ! – les mélodies (avec Juliane Banse) sont de pures merveilles
L’oeuvre pour piano et la musique de chambre de Koechlin sont tout aussi passionnantes
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Laissez-vous aller à égrener Les Heures persanes dans leur version piano puis orchestre…