On s’était dit qu’on s’abstiendrait le temps d’un week-end prolongé. Pour mieux voter dimanche prochain.
Dix-huit ans d’absence, la dernière fois c’était une belle Toussaint, 1999. On avait presque oublié Venise. L’enchantement est intact.
Entre deux averses, la première visite a été pour la Douane de Mer, suivie du Palazzo Grassi. Pour une exposition époustouflante, littéralement incroyable. On n’a pas toujours aimé Damien Hirst. Là on est bluffé…
Complètement d’accord avec Le Monde (Damien Hirst, la tentation de Venise). Extraits
Pour une fois, rien d’exagéré à dire que c’est du jamais-vu. Le come-back de Damien Hirst à la collection Pinault de Venise peut être affublé de tous les superlatifs, ils ne seront pas de trop. Délirant, mégalomane, abyssal, babylonien, kitchissime, « über-expensive »… Le vieil enfant terrible de la scène des Young British Artists fait d’ores et déjà exploser le standard de la billetterie avec cette double exposition blockbuster. Elle envahit chaque recoin de la Punta della Dogana et du Palazzo Grassi, et fera, à n’en pas douter, date.
Son exposition se situe quelque part entre Pirates des Caraïbes et Indiana Jones, assaisonnée d’un soupçon de frères Farrell pour l’autodérision et d’une bonne giclée de Da Vinci Code pour les effets spéciaux volontairement outrés. Bref, un retour tonitruant après des années de silence
Le pitch ? Il était une fois, il y a quelque deux mille ans, un immense collectionneur du nom de Cif Amotan II. Esclave affranchi, il possédait toutes les merveilles du monde, qu’il désira un jour abriter sur une île. Hélas – est-ce punition divine pour tant d’arrogance ou juste la faute à pas de chance ? –, le bateau coula, avec ses richesses. Il fallut attendre le début du XXIe siècle pour qu’un archéologue convainque Hirst d’allouer toute sa fortune sothebysienne à la sortie des eaux de l’antique magot. Voilà ce que raconte le livret offert à l’entrée, ainsi qu’un « documentaire » consacré à l’expédition sous-marine, dont de spectaculaires photos émaillent le parcours.
La suite consiste en une accumulation absolument insensée de « richesses ». Un codex aztèque, des pépites d’or, le combat de la déesse indienne Kali avec l’hydre de Lerne, des sphinges et des masques de Bali, des pharaons et des pieds géants d’Apollon, un Pégase et une Amazone romaine, des monnaies impériales, des bouddhas et des casques khmers…
Suite demain de Treasures from the Wreck of the Unbelievable
Une réflexion sur “L’incroyable Mister H.”