Top départ

Le soleil de printemps inonde Montpellier cette semaine.

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Et ça tombe bien pour commencer à dévoiler ce que sera le prochain Festival Radio France Occitanie Montpellier (que tout le monde ici, dans la région, nomme simplement « Festival Radio France« … alors qu’à Paris, dans la Maison ronde même, on continue d’appeler « Festival de Montpellier » !!)

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Le vieux chat noir un peu cabossé du coin de ma rue ne se départ jamais d’une sérénité éprouvée !

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L’Esplanade Charles de Gaulle est en fête ! N’était la fraîcheur matinale, on s’imaginerait presque en été.

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Cette semaine donc, à l’usage des Montpelliérains, on a commencé à feuilleter le programme des soirées du #FestivalRF19En essayant de sortir des habitudes qui prévalent pour ce genre de présentation – conférence de presse « officielle », invitations VIP -. Ce qui me plaît, et ce pour quoi finalement toute l’équipe du Festival travaille, c’est de rencontrer le public, notre public, de lui réserver la primeur du programme que nous lui avons concocté avec amour, d’échanger avec lui, de prendre les compliments et de répondre aux critiques. C’est ce que nous avons fait déjà mardi soir devant une salle Pasteur archi-comble, c’est un exercice que nous rééditons en fin d’après-midi au foyer de l’Opéra Comédie. Et cela en musique, avec la participation exceptionnelle, mardi, de l’Orchestre National Montpellier Occitanie et de Magnus Fryklund, ce soir, de Marina Chiche et Félicien Brut, tous artistes qui, bien évidemment, seront de l’aventure du Festival en juillet prochain.

Mais on ne déballe pas tout d’un coup, les 150 concerts, les 70 lieux de toute l’Occitanie où se déploiera la 35ème édition d’un festival qui n’a pas d’équivalent dans la sphère musicale : musique de chambre, chorale, jazz, musiques électroniques, événements symphoniques, etc…

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Ceux qui me suivent et me lisent ne seront pas surpris du choix des rivages de la Baltique  comme cadre de nos prochaines nuits blanches…

« Deux souvenirs : en juin 1998, l’immense place du Palais à Saint-Petersbourg, devant l’Hermitage, traversée à 3 heures du matin, la douceur indicible de la voûte céleste ni jour ni nuit ; en juillet 2016, à Montpellier, Valery Gergiev me citant le Festival Radio France Occitanie Montpellier comme modèle des Nuits blanches qu’il organise chaque été dans la ville de Pierre le Grand.

C’était décidé, la 35ème édition du Festival serait consacrée à ces légendaires musiques du Nord, des rives de la  mer Baltique, à l’incroyable foisonnement créatif de générations de compositeurs et d’artistes exceptionnels. » (Suite à lire sur lefestival.eu)

Je me suis promis de ne pas répondre à la question que les journalistes ne manqueront pas de me poser : « Quels sont vos coups de coeur » ?  Je n’y répondrai pas, parce que cette programmation n’est qu’une suite de coups de coeur, ceux de l’équipe de programmation, les miens…

J’éprouve une fierté particulière et personnelle à ouvrir ce Festival 2019 avec une personnalité que j’admire infiniment, Neeme Järvi, et l’orchestre national d’Estonie.

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Salut les artistes (suite)

Ces jours derniers encore, tristesse et bonheur mêlés. De grands musiciens qui disparaissent, la philosophe et auteure Anne Dufourmantelle  noyée sur une plage de Ramatuelle pour avoir secouru des enfants imprudents.

Ernst Ottensamer, formidable clarinette solo de l’Orchestre philharmonique de Vienne, victime d’une crise cardiaque le 22 juillet, est le père de deux clarinettistes, Andreas – soliste de l’Orchestre philharmonique de Berlin – et Daniellui aussi soliste à Vienne !

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Ce beau disque nous donne à entendre un timbre de velours, cette manière si typiquement viennoise de faire chanter l’instrument. Hommage !

Autre disparition apprise hier, le violoniste et chef suisse Thomas Füriau lendemain de son 70ème anniversaire. Avec son ensemble Camerata Bernil avait exploré, dans les années 80, tout un répertoire baroque et classique, qui ne correspond plus aux canons interprétatifs fixés par Harnoncourt ou Gardiner, mais ses disques ont eu au moins, pour moi, le mérite de la nouveauté et de la découverte.

Mais la gloire et le succès sont venus au violoniste suisse avec les disques enregistrés pour Decca avec l’ensemble I Salonisti 

 

Côté Festivalles bonheurs furent intenses et nombreux.

CC680DF/SdCard//DCIM/104LEICA/L1047802.JPGSamedi soir une Siberia d’anthologie avec une formidable équipe menée par Domingo Hindoyan, Choeur et orchestre national de Montpellier, choeur de la Radio lettone, Sonya Yoncheva, Murat Karahan, Catherine Carby, Anais Constant, Riccardo Fassi…

A réécouter ici sur Francemusique.fr.

Dimanche, certains, les plus nombreux, étaient à la plage ou à regarder l’arrivée du Tour de France, les autres ont eu droit à trois récitals de piano et un concert « révolutionnaire » avec Julien Chauvin et son Concert de la Loge.

Voilà ce qu’écrit Remy Louis sur Facebook du pianiste allemand Herbert Schuch (lire Frontières sans traité) : Formidable récital de piano de Herbert Schuch hier au Festival Radio France Occitanie Montpellier. La musique est pensée comme une architecture en mouvement; la densité expressive et l’émotion naissent de l’exigence même du geste. Le jeu très ample et très intérieur de Schuch ne fait aucune concession à l’anecdote. La sonorité est puissante, les contrastes fulgurants, parfois rugueux, mais toujours logiques. L’échelle dynamique est considérable, la gamme des couleurs aussi. L’indépendance des mains, la pédalisation subtile, la conduite magistrale des phrasés, le jeu avec les silences concourent à la force de la narration, qui envoûte pour ne plus lâcher….

714xlk6ril-_sl1500_Comment ce pianiste de 38 ans peut-il être oublié des séries symphoniques parisiennes ??  Il n’est pas le seul… Severin von Eckardstein serait une autre exemple. 

Et Florent Boffard, et Andrei Korobeinikov, parcourant l’évolution du langage pianistique de Liszt à Boulez.

Trois récitals qui seront bientôt diffusés et disponibles sur francemusique.fr

Comme le concert fleuve de Julien Chauvin et du Concert de la Loge à réécouter ici

Hier, une fois de plus, on ne savait où donner de l’oreille, entre Justin Taylor à midi, l’ensemble Contrastes à 18 h, la première des trois soirées Tohu Bohu sur le parvis de l’Hôtel de Ville de Montpellier

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Et les 30 ans du Concert Spirituel célébrés par un Opéra imaginaire conçu et dirigé par Hervé Niquet – qui avaient fait l’ouverture du Festival le 10 juillet à Pibrac (Révolution). Une véritable recréation/récréation qui sera redonnée à Versailles, à Metz, à Paris… avec de fantastiques solistes qui, pour deux d’entre eux, ont le même âge que la formation d’Hervé Niquet ! Agapes hier soir…

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Hervé Niquet, Katherine Watson, Reinoud van Mechelen, Karine Deshayes

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Une certaine modernité

Quelques jours après Simone Veil, la maladie n’aura pas permis à Pierre Henry de fêter son 90ème anniversaire. Sitôt son décès connu, les hommages ont afflué avec leur lot habituel d’hyperboles et de généralités : « Pape de la musique électronique ». 

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Pierre Gervasoni, dans Le Monde (Mort de Pierre Henry, père de la musique concrète) nuance la légende et restitue un personnage hors norme dans son siècle :

« Souvent présenté comme le père de la musique concrète, Pierre Henry le fut moins dans le sens biologique – c’est Pierre Schaeffer (1910-1995) qui tint ce rôle en étant le premier à composer des œuvres à partir de cellules prélevées dans les bruits quotidiens – que dans l’acception mystique du terme, avec une majuscule. Ce Père-là, intimidant mais adulé par des générations de pratiquants de la création sur support (dans les studios d’électroacoustique ou derrière des platines de DJ), s’est manifesté par la sainte trinité de l’artiste moderne (originalité, productivité, notoriété) pour siéger au plus haut du ciel contemporain pendant plus d’un demi-siècle. »

Exemple de cette collaboration entre les deux Pierre – Schaeffer et Henry – cette Symphonie pour un homme seul, qui inaugure une relation fructueuse avec Maurice Béjart 

Aujourd’hui, comme toujours en pareilles circonstances, l’hommage est unanime. Il n’en a pas toujours été ainsi, loin de là, les milieux autorisés de la musique contemporaine n’étaient pas toujours tendres avec ce créateur inclassable, qui avait l’outrecuidance de  connaître un succès public parfois impressionnant.

A titre personnel, j’admirais le bricoleur, l’inventeur, mais nettement moins le personnage – gourou, mystique – que donne à voir et entendre cet excellent documentaire.

La modernité, c’est le coeur de l’aventure de Montpellier Danse, dont la 37ème édition s’est achevée vendredi soir à l’Opéra Comédie de Montpellier.

Je racontais à Jean-Paul Montanari, l’infatigable animateur de ce rendez-vous estival, un souvenir personnel de Dominique Bagouet, l’inoubliable chorégraphe, le lumineux fondateur de Montpellier Danse en 1981. C’était en 1977 ou 1978, j’habitais alors un tout petit atelier d’artiste sous les toits dans le 3ème arrondissement de Paris à quelques mètres du Centre Pompidou qui venait d’être inauguré, j’avais invité quelques amis pour un verre, l’un d’eux arriva accompagné d’un tout jeune homme, timide, fluet, un doux sourire aux lèvres. C’était Dominique Bagouet, dont le nom m’était inconnu. Je n’ai plus jamais revu personnellement le jeune chorégraphe, mais le souvenir de cette brève rencontre ne m’a jamais quitté.

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Vendredi soir, c’est à un spectacle envoûtant, Love Chapter 2, que nous conviaient Sharon Eyal et Gai Behar

IMG_0030Je me méfie toujours des titres, et encore plus des explications, que donnent les chorégraphes. Je ne les lis jamais avant le spectacle. Je me sens, de la sorte, plus disponible pour accueillir, voir, écouter sans préjugé. Et si je n’ai pas hurlé comme une partie du public en délire à l’issue de la petite heure de ce fascinant parcours dansé à 6 (il manquait en réalité un 7ème danseur empêché par une blessure), je suis sorti ébloui, ému même de ce spectacle.

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