Les échos de la fête

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Il me l’avait fait promettre, je devais être à Berlin ce 18 octobre. De retour dans la grande salle du Konzerthaus am Gendarmenmarkt pour l’une de ces cérémonies dont les professionnels de la congratulation sont si friands. Menahem Pressler a bien fait d’insister. Et moi de répondre à son invitation.

Dans et après cette soirée Echo-Klassik transmise par ZDF2 (l’équivalent allemand de France 2), les moments d’exception ont été si nombreux que je ne veux pas critiquer la longueur des présentations, l’enthousiasme tellement répétitif qu’il en était artificiel du maitre de cérémonie Roland Villazon ou la prestation caricaturale du plus célèbre pianiste de l’heure.

Récit :

Tapis rouge sur les marches du Konzerthaus, depuis la veille les équipes de télévision s’affairaient, la pluie qui menaçait a eu le bon goût de laisser la place à un timide soleil d’automne.

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Installé aux premières loges en surplomb du parterre et de la scène, je ne vais rien manquer du spectacle, qui commence fort. L’orchestre du Konzerthaus joue la polonaise d’Eugène Onéguine de Tchaikovski, enlevée, élégante à souhait sous la baguette de Pablo Heras-Casado. 

Puis la première star de la soirée, qu’on a déjà croisée à l’entrée des artistes, arrive pour recevoir le premier trophée Echo-Klassik et surtout pour chanter le célèbre « Recondita armonia » de Tosca de Puccini. 

https://www.youtube.com/watch?v=iNLTGCqnk-I

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Et le miracle se produit, on est submergé par l’ardeur, la beauté, le raffinement de ce timbre, de cette voix, puis par la simplicité, la gentillesse du ténor allemand. On en aura une preuve supplémentaire quelques heures plus tard, lorsque, voisins de table au restaurant Borchardt, Jonas Kaufmann viendra saluer et discuter de belles et longues minutes avec Menahem Pressler.

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Rien à dire, ou plutôt pas envie de dire du mal, de celui qui succède à Jonas Kaufmann sur la scène du Konzerthaus, il est récompensé, paraît-il, pour son engagement à enseigner le piano à des millions de petits Chinois, Lang Lang tel qu’en lui-même…

Arrivant tout juste de New York, où elle triomphe en Desdémone dans Otello au Met, Sonya Yoncheva n’a pas la voix jetlagée pour clamer « O Paris, gai séjour« de Lecocq, l’une des perles de son dernier disque.

https://www.youtube.com/watch?v=phwb7G8z1s0&feature=youtu.be

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Je retrouve plus tard Sonya, son mari Domingo Hindoyan (lui aussi juste rentré de Liège où il a passé la semaine avec l’orchestre) et leur petit garçon d’un an. Ils vont aussi dîner au Borchardt, on évoque le beau projet de l’été prochain. Ils s’en réjouissent d’avance, et moi donc !

La soirée avançant, je découvre que la télé allemande a ses stars, ingrédient nécessaire pour décontracter une cérémonie trop classique ? Villazon aurait bien suffi dans ce registre…

Vont se succéder, au gré des très (trop?) nombreuses récompenses, Maurice Steger, un Blockflötist (un flûtiste…à bec !) suisse – je me rappelle un premier CD très confidentiel chez Claves il y a plus de vingt ans, il remplit les salles aujourd’hui -, Cameron Carpenter, l’organiste fou (ah le look d’enfer !), un violoniste qui, sur le marché allemand, a ravi les têtes de gondole à André Rieu ou Nigel Kennedy, David Garrett, qui prouve ce soir qu’il n’a rien oublié de sa formation classique. On l’avait connu jadis en duo avec Jonathan Gilad jouant lors d’une veillée de Noël pour les enfants malades de l’institut Gustave Roussy de Villejuif, puis comme soliste du concert que l’Orchestre philharmonique de Liège avait donné au théâtre des Champs-Elysées en 2004 sous la direction de Louis Langée. Quelque chose dans son attitude sur et hors scène nous dit qu’il n’a pas pris la grosse tête…

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Un duo moins prévisible et très réussi : le beau gosse Andreas Ottensamer (qui truste avec son père Ernst, son frère Daniel, les postes de clarinette solo de Vienne et Berlin, rien de moins !) et le nouveau Paganini tout en cheveux, Nemanja Radulovic, dans la célèbre Czardas de Monti. 

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Un projet de disque en commun ?

Défilé d’autres récompenses, avec un côté entre soi plutôt dérangeant : Villazon chanteur et metteur en scène d’un Elixir d’amour dirigé par le chef de la soirée Pablo Heras Casado, on ne savait plus qui remerciait qui..mais aussi un bel hommage à l’altiste disparu du quatuor Artemis.

Arrive alors le violoniste Daniel Hope… sans son violon. La présentatrice rappelle qu’il a été, avec le violoncelliste Antonio Meneses, membre du Beaux Arts Trio dernière manière. Même si on salue comme il se doit la très belle réédition du fabuleux legs discographique de ce trio mythique

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ce n’est pas la raison de la présence de Daniel Hope. Il est venu dire les mots du souvenir et du coeur à l’adresse de l’homme à qui l’Allemagne a rendu, en 2013, sa nationalité, et à qui la salle comble du Konzerthaus va faire ce soir une prodigieuse standing ovation : Menahem Pressler.

Les mots du pianiste sont à l’unisson de ceux de Daniel : simples, justes, touchants. Et personne ne retiendra ses larmes, ni dans la salle, ni sur, ni hors scène, quand retentira, une fois encore, mais encore une fois différent des autres fois, ce Nocturne de Chopin

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A la sortie des artistes, tout un groupe attend, des jeunes surtout, pour tenter d’obtenir une signature du vieil homme. La fatigue est visible, mais dès que nous serons installés au restaurant Borchardt tout proche, l’appétit lui reviendra et il faudra insister pour qu’il rentre se coucher, avant de partir tôt ce matin pour Dresde où il doit répéter Mozart avec Christian Thielemann..

Jonas Kaufmann, le président de Sony, Cameron Carpenter, Sonya Yoncheva et Domingo Hindoyan, font tables voisines. Ce n’est pas le plus calme ni le meilleur établissement du quartier, mais Borchardt c’est une institution, the place to be après le concert.

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(Daniel Hope et Menahem Pressler, les deux tiers du Beaux Arts Trio !)

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La critique (suite)

Décidément, la critique de la critique n’est pas plus aisée que la critique elle-même (https://jeanpierrerousseaublog.com/2015/09/09/le-difficile-art-de-la-critique/) !

Rien à retirer de ce que j’ai écrit, mais le reproche, justifié, d’une vision trop pessimiste. Comme si la critique n’était que négative.

Or, coup sur coup, c’est l’enthousiasme, la ferveur même, qui s’expriment à propos d’un disque et d’un concert tout récents.

France Musique consacrait tout son vendredi à Jonas Kaufmann (quoi ? la radio de service public au service du marketing d’une star du lyrique ? ) et forumopera.com exprimait hier matin une admiration inconditionnelle, quasi amoureuse, sous la plume d’ordinaire moins encline à la tendresse de Sylvain Fort, pour le nouveau disque du ténor allemand (http://www.forumopera.com/cd/jonas-kaufmann-nessun-dorma-the-puccini-album-un-peu-plus-que-sublime)

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Preuve s’il en était besoin que les critiques les plus critiques sont capables d’enthousiasme, d’émotion, de plaisir. J’ai, à mon tour, écouté ce disque (comme une partie de la journée de France Musique) et je n’aurais pas trouvé meilleurs mots que Sylvain Fort. Cet enregistrement fait honneur au chanteur (et au chef qu’on a connu parfois moins soigneux), à l’intelligence de sa démarche de musicien, à son exigence artistique. C’est sans doute pour cela qu’on aime et respecte Jonas Kaufmann depuis si longtemps.

Il y a dix ans (le 27 juillet 2005) , le Festival de Radio France et Montpellier Languedoc-Roussillon l’avait invité, un parmi d’autres d’une belle équipe de chanteurs, pour un ouvrage inconnu, Die Königskinder/Les enfants du Roi d’Engelbert Humperdinck : « Sa voix de ténor lyrique, aux accents virils exerce une séduction immédiate et le timbre, égal sur toute la tessiture est capable de vaillance tout autant que de suavité sans une once de mièvrerie. Autant de qualités qui font de lui l’incarnation idéale du prince de conte de fées » (http://www.forumopera.com/v1/concerts/konigskinder_mp05.htm)

kaufmann_sala (Photos Marc Ginot)

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Mardi soir, Nicholas Angelich ouvrait la 36ème édition de Piano aux Jacobins à Toulouse. Comme pour Kaufmann, cet article du Monde prouve que la critique peut parfois rendre les armes face à l’exceptionnel : http://abonnes.lemonde.fr/musiques/article/2015/09/10/le-pianiste-nicholas-angelich-ouvre-des-mondes-sous-ses-doigts_4750775_1654986.html.

Une réserve, une critique ? Les premières lignes de l’article sont-elles nécessaires : « La démarche incertaine de qui sortirait d’un mauvais rêve, les yeux encore clos, la tête lourde d’une pensée si profonde qu’elle donne au visage le quasi-aspect d’un masque, Nicholas Angelich a gravi lentement les trois marches qui mènent au piano » ? C’est ainsi qu’on forge la légende d’un bon géant balourd, à l’écart du monde, perdu dans son propre univers. Ceux qui connaissent bien le pianiste savent que le trait, pour n’être pas infondé, ne décrit que très imparfaitement une personnalité joviale, épicurienne, attentive à ceux qui l’entourent, bref le contraire d’un ermite. Et puis quelle importance quand seul compte ce qu’il fait au piano, et qui est, à chaque concert, nouveau, différent, audacieux, surprenant ! Marie-Aude Roux a raison : Nicholas Angelich ouvre des mondes et révèle des partitions.

Le lendemain, j’avais la chance de retrouver Menahem Pressler, rescapé d’un accident de santé qui nous avait fait craindre le pire au printemps dernier. 92 ans et un programme aux couleurs d’éternité. Des couleurs infinies dans Mozart, Schubert, Chopin, l’agilité et la puissance sont comme assourdies, qu’importe, reste la musique. À l’état pur.

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Indispensable : le beau coffret que Decca (ex-Philips) publie avec l’intégrale des enregistrements du Beaux Arts Trio, dont Menahem Pressler fut le créateur et l’âme pendant près de 50 ans.

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Grand piano

Jeudi au Théâtre des Champs Elysées Michel Dalberto remplaçait le cher Menahem Pressler, retenu aux Etats-Unis pour raisons de santé.

fantastique_fantastique_dalbertoMichel avait repris la plus grande partie du programme prévu par son aîné, et pour qui, comme moi, avait encore dans l’oreille les derniers récitals de Menahem Pressler, la confrontation était passionnante.

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Une première partie viennoise, le rondo K.511 de Mozart et la sonate D 894 de Schubert. Autant le vieux maître, fondateur du mythique Beaux Arts Trio, n’est que douceur, tendresse, confidence – prudence parfois pour ne pas risquer une perte de contrôle digitale – autant le pianiste français joue de toute la palette d’un piano somptueux et de toutes les ressources stylistiques de ces chefs-d’oeuvre. Ce n’est pas une surprise, on sait que Michel Dalberto est dans son élément naturel, depuis son grand Prix du Concours Clara Haskil en 1975, et les disques exceptionnels qu’il a consacrés à Schubert (dont une intégrale parue chez Denon republiée par Brilliant Classics).

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Deuxième partie, du piano plus impérial encore si c’est possible, Debussy et Chopin, si proches finalement, le Prélude op.45, cinq mazurkas, la 4e Ballade, trois extrais du 2e cahier d’Images. Et deux bis qui n’avaient rien de fortuit : d’abord pour rendre hommage à  Pressler La soirée dans Grenade de Debussy puis à son maître Vlado Perlemuter, une phénoménale Ondine (le premier volet de Gaspard de la nuit) de Ravel.

Merci

Les Liégeois ont voulu conclure en beauté l’aventure qui a été la nôtre, ensemble, pendant 15 ans : voir OPRL, les adieux à J.P.Rousseau

Le temps n’est pas encore venu du souvenir, mais c’est celui de la reconnaissance et de la gratitude. Merci à tous ceux qui ont participé à cette formidable aventure humaine et musicale. Merci aux chefs d’orchestre Paul STRAUSS, Pierre BARTHOLOMEE, Louis LANGREE, Pascal ROPHÉ, François-Xavier ROTH, Christian ARMING qui, comme directeurs musicaux, ont attaché leurs noms à la prestigieuse histoire plus que cinquantenaire de l’Orchestre philharmonique royal de Liège.

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Merci à Serge BAUDO, Rudolf BARCHAI, Gabriel CHMURA, Alexandre DMITRIEV, Theodor GUSCHLBAUER, Luca PFAFF, Jaap SCHRÖDER, Jerzy SEMKOW, Muhai TANG, Ronald ZOLLMAN qui ont longtemps accompagné la vie de l’orchestre. Merci à tous ces amis qui ont fait confiance au talent des Liégeois, qui ont répondu à mes invitations, pour certains au tout début de leur carrière, bien avant qu’ils n’acquièrent sur les grandes scènes du monde la notoriété qui est aujourd’hui la leur : Eivid AADLAND, David AFKHAM,  Stefan ASBURY, Alain ALTINOGLU, John AXELROD, Christoph CAMPESTRINI, Edmon COLOMER, Paul DANIEL, Patrick DAVIN, Pieter-Jelle DE BOER, Stéphane DENEVE, Jean DEROYER, Enrique DIEMECKE, Rumon GAMBA, Edward GARDNER, Claire GIBAULT, Pablo GONZALEZ, Jean-Pierre HAECK, Vernon HANDLEY, Günther HERBIG, Philippe HERREWEGHE, Domingo HINDOYAN,  Armin JORDAN, Philippe JORDAN, Jean Jacques KANTOROW, Kirill KARABITS, Fayçal KAROUI, Pavel KOGAN, Hannu LINTU, Manuel LOPEZ-GOMEZ, John NELSON, John NESCHLING, George PEHLIVANIAN, Tommaso PLACIDI, Thomas RÖSNER, Pablo RUS, Petri SAKARI, Oswald SALLABERGER, Stefan SANDERLING, Thomas SANDERLING, Radoslav SZULC, Antoni WIT, Michael ZILM…

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Merci à ces grands artistes qui, pour les plus jeunes, ont souvent fait leurs débuts en Belgique avec l’OPRL, et qui ont témoigné d’une longue et belle fidélité, nourrie par une amitié rare et précieuse, les pianistes  Piotr ANDERSZEWSKI, Nicholas ANGELICH, Martha ARGERICH,  Yulianna AVDEIEVA, Jean Efflam BAVOUZET, Boris BEREZOVSKI,  Hervé BILLAUT, Daniel BLUMENTHAL,  Frank BRALEY, Ronald BRAUTIGAM, Rudolf BUCHBINDER, Philippe CASSARD, Bertrand CHAMAYOU, François CHAPLIN, Michel DALBERTO, Nikolai DEMIDENKO, Claire DESERT, Luc DEVOS, Severin von ECKARDSTEIN, Brigitte ENGERER, Till FELLNER, David FRAY, Nelson FREIRE, Kemal GEKIC, Jonathan GILAD, Boris GILTBURG, Roberto GIORDANO, Nelson GOERNER, Benjamin GROSVENOR, Alexander GURNING, François-Frédéric GUY, Jean-François HEISSER, Arthur et Lucas JUSSEN, David KADOUCH, Katia et Marielle LABEQUE, Florence et Isabelle LAFITTE, Adam LALOUM, Willem LATCHOUMIA, Claire-Marie LE GUAY, Eric LE SAGE, Bernard LEMMENS, Julien LIBEER, Robert LEVIN, David LIVELY, Benedetto LUPO, Radu LUPU, Plamena MANGOVA, Wayne MARSHALL, Denis MATSUEV, Jeremy MENUHIN, Laura MIKKOLA, Roger MURARO, Jean-Frédéric NEUBURGER, Ferhan et Ferzan ÖNDER, Francesco PIEMONTESI, Maciej PIKULSKI, Menahem PRESSLER, Dezsö RANKI, Vitaly SAMOSHKO, Fazil SAY, Johan SCHMIDT, Andreas STAIER, Cédric TIBERGHIEN, Andrew TYSON, Mauricio VALLINA, Jean-Claude VANDEN EYNDEN, Anna VINNITSKAIA, Stefan VLADAR, Bojan VODENITCHAROV, Vanessa WAGNER, Christian ZACHARIAS, et j’en oublie sûrement…,

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les violonistes Pierre AMOYAL, Rashya AVANESIAN, Boris BELKIN, Véronique BOGAERTS, Nikita BORISO-GLEBSKI, Marc BOUCHKOV, Boris BROVTSYN, Renaud CAPUÇON, Stéphanie-Marie DEGAND, Augustin DUMAY, James EHNES, Miriam FRIED, David GARRETT, Lorenzo GATTO, David GRIMAL, Daniel HOPE, Yossif IVANOV, Daishin KAJIMOTO, Ning KAM, Barnabas KELEMEN, Sergei KHATCHATRYAN, Laurent KORCIA, Harriet LANGLEY, Maria MILSTEIN, Sarah NEMTANU, Tedi PAPAVRAMI, Régis PASQUIER, Alina POGOSTKINA, Vadim REPIN, Tatiana SAMOUIL, Baiba SKRIDE, Valery SOKOLOV, Kirill TROUSSOV, Frank Peter ZIMMERMANN

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les altistes Lise BERTHAUD,  Nathan BRAUDE, Gérard CAUSSÉ, Kim KASHKASHIAN, Antoine TAMESTIT, Arnaud THORETTE, Tabea ZIMMERMANN

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les violoncellistes Emmanuelle BERTRAND, Gautier CAPUÇON, David COHEN, Marc COPPEY, Henri DEMARQUETTE, Anne GASTINEL, Alban GERHARDT, Marie HALLYNCK, Gary HOFFMANN, Christian-Pierre LA MARCA, Ivan MONIGHETTI, Truls MORK, Christian POLTERA, Jean-Guihen QUEYRAS,  François SALQUE, Sébastien WALNIER, Sonia WIEDER-ATHERTON, PIeter WISPELWEY

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et puis encore Thierry ESCAICH, Bernard FOCCROULLE, Johan FOSTIER, Anne FROIDEBISE, Sharon ISBIN, Olivier LATRY, Anneleen LEENHAERTS François LELEUX, Christian LINDBERG, Paul MEYER, Sergei NAKARIAKOV, Francis ORVAL, Emmanuel PAHUD, Bruno SCHNEIDER, Olivier VERNET

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les chanteurs Yann BEURON, Alexia COUSIN, Inger DAM-JENSEN, Stéphane DEGOUT, Marie DEVELLEREAU, Karine DESHAYES, Melanie DIENER, Ruxandra DONOSE, Domagoj DOROTIC, Wojtek DRABOWICZ, Karina GAUVIN, Anne-Catherine GILLET, Isabelle GEORGES, Susan GRAHAM, Nora GUBISCH, Sébastien GUEZE, Hélène GUILMETTE Werner GÜRA, Reinhard HAGEN, Barbara HANNIGAN, Dietrich HENSCHEL, Wolfgang HOLZMAIR, Sophie KARTHÄUSER, Marc LAHO, Thomas LASKE, Magali LEGER, Felicity LOTT, Geraldine McGREEVY, Charlotte MARGIONO, Sophie MARIN-DEGOR, Clémentine MARGAINE, Elsa MAURUS, Peter MIKULAS, Sara MINGARDO, Evgeny NIKITIN, Olga PASICHNYK, Patrick RAFTERY, Antony ROLFE-JOHNSON, Céline SCHEEN, Elzbieta SMYTKA, Kenneth TARVER, Béatrice URIA-MONZON, José VAN DAM, Iris VERMILLION, David WILSON-JOHNSON, Endrik WOTTRICH, etc

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Merci aux artistes qui sont venus jouer ou diriger dans la Salle Philharmonique, Sharon BEZALY, Andrey BOREIKO, Jean-Claude CASADESUS, Christophe COIN, Mikko FRANCK, Hélène GRIMAUD, Hilary HAHN, Pierre HANTAI,  Emmanuel KRIVINE,  Philippe PIERLOT, Christophe ROUSSET, Jordi SAVALL, Yuri SIMONOV, Kenneth WEISS… et tant d’autres ensembles, groupes, qu’il m’est impossible de tous citer ! Merci aux compositeurs qui nous ont fait confiance pour les créer, les jouer, les enregistrer, Ondrej ADAMEKJohn ADAMS, Nicolas BACRI, Philippe BOESMANS, Pierre BOULEZ, Jean-Paul DESSY, Pascal DUSAPIN, Thierry ESCAICH, Jean-Luc FAFCHAMPS, Bernard FOCCROULLE, Michel FOURGON, Claude LEDOUX, Jacques LENOT, Magnus LINDBERG, Bruno MANTOVANI, Benoit MERNIER, Marc MONNET, Wolfgang RIHM, Eric TANGUY, Jörg WIDMANN, liste non exhaustive…

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Et surtout merci à tous les musiciens de l’Orchestre, ceux d’hier, ceux d’aujourd’hui, qui nous ont offert des centaines de concerts et de moments d’exception, comme pendant ces inoubliables tournées en France, en Allemagne, en Espagne, en Suisse, en Amérique du Sud, en Europe centrale – trois concerts en moins de dix ans dans la grande salle dorée du Musikverein de Vienne, trois concerts au Théâtre des Champs-Elysées, trois concerts au Concertgebouw d’Amsterdam, etc… Merci à Anne-France, Antoine, Christophe, Elise, Eric, Erwan, Hervé, Laurent, Malik, Marie-Caroline, Marlène, Pierre, Robert, Sabine, Séverine, Silvia, Sophie, Stéphane, Valérie, merci aux garçons et aux filles qui sont le sourire de la Salle Philharmonique.

Le plus beau métier du monde

Les amis m’ont prévenu, les anciens m’ont mis en garde : je n’accède pas à un boulot de tout repos. Mais je n’avais pas l’intention de me reposer en acceptant la proposition du nouveau PDG de Radio France. Je vais même faire un aveu, rien n’est vraiment difficile quand on fait le plus beau métier du monde. Ou plus exactement quand on côtoie, quand on sert celles et ceux qui font le plus beau métier du monde : les musiciens.

Je n’ai pas une vision angélique ou romanesque des musiciens, je connais leurs vices et leurs vertus, leurs petits défauts et leurs grandes qualités, un condensé d’humanité en somme.

Mais on leur pardonne (presque) tout quand ils nous donnent ces moments incroyables, ces rencontres improbables, comme hier à Vienne.

ImageMenahem Pressler jouait hier et avant-hier au Konzerthaus de Vienne le dernier et sublime concerto de Mozart. Nous lui avions fait passer un petit mot, sachant qu’il logeait dans le même hôtel que nous. Il était au Musikverein à la fin du concert de l’OPRL… juste pour nous saluer, Christian Arming et moi. Incroyable, mais vrai ! Qui d’autre aurait fait ce geste de pure amitié… J’en suis encore bouleversé !

Un peu plus tard, nous retrouvant dans le repère connu des musiciens et du tout Vienne, Il Sole, dans Annagasse (à deux pas de l’Opéra), ce sont deux chefs de l’OPRL, l’ancien et l’actuel, qui se retrouvent, s’embrassent et se racontent leur soirée : Louis Langrée très fier de sa Traviata du soir et de sa complicité avec les musiciens (ceux de l’Opéra de Vienne, donc l’orchestre philharmonique de Vienne !), qui avait dirigé le premier concert des Liégeois au Musikverein en 2005 – avec l’inévitable Symphonie de Franck, prenait des nouvelles du concert qui venait de s’achever, avec cette même symphonie, mais cette fois Christian Arming, le pur produit de Vienne, au pupitre.

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Et puis comment se lasser d’une salle qui transfigure les artistes qui s’y produisent, qui magnifie le son des orchestres, leur font rendre la plus pulpeuse des images sonores. On eût voulu que la radio fût là pour garder la trace d’une symphonie de Franck d’anthologie…et de la création viennoise – 90 ans après sa composition – d’Harmonie du Soir d’Ysaye. C’est une autre chance de ce métier, que de ne jamais être blasé !