Faut-il être sexy pour avoir du talent ?

J’avais choqué bien des beaux esprits en titrant Faut-il être sexy pour être un grand chef ? à propos d’un coffret consacré à Karl Böhm (Bestofclassic). L’humour n’est pas toujours la chose la mieux partagée…

Je récidive – en espérant plus convaincre que choquer ! – après la lecture d’un article au titre autrement plus aguicheur Les pin-up du classique de Fabrice Pliskin dans le dernier numéro de L’Obs.

En cause nombre de récentes pochettes de disques, petit échantillon…

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Mais le phénomène n’est pas exclusivement féminin.

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Sur ses disques, rien ne transparaît des tenues de scène de la pianiste chinoise Yuja WangEn concert, c’est autre chose…

Sa consoeur géorgienne Khatia Buniatishvili n’est pas en reste quand il s’agit de mettre en valeur une plastique hollywoodienne

La jeune femme dit au journaliste de L’Obs assumer son côté « femme glamoureuse » et dénonce une « forme de sexisme qu’il y a à parler de la robe de la musicienne plutôt que de son jeu ». Est-ce parce qu’elle a fini par être lassée de ces sous-entendus macho sur son physique que la pochette de son nouveau disque donne dans une sobriété presque déprimante ?

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Isabelle Lafitte – qui forme avec sa soeur jumelle Florence un formidable duo pianistique  (comme les soeurs Labèque ou les soeurs Önder, elles n’ont rien à envier à leurs plus jeunes collègues en matière de canons esthétiques !) commente dans L’Obs : « C’est Wang qui en 2006 a cassé les codes traditionnels de la musique classique. Sur scène, dans les concours internationaux, elle jouait avec des longues robes fendues sur le côté, des décolletés vertigineux, mais on ne peut pas le lui reprocher : c’est une superbe musicienne ». La pianiste française Vanessa Wagner dénonce cette érotisation, choisie ou subie : « Quand on le déplore, on passe pour réac ou ringard » et y voit de « vieilles recettes ».

Cette mode en réalité ne date pas d’hier. Je me rappelle l’un des premiers disques du pianiste  américain Tzimon Barto qui donnait à admirer son physique de bodybuilder, allongé sur un Steinway de concert, ou, plus ridicule si c’est possible, un harpiste suisse posant nu de profil sur un quai de New York…

Va-t-on reprocher au clarinette solo de l’Orchestre philharmonique de Berlin, Andreas Ottensamer d’être aussi agréable à entendre qu’à regarder ?

Il arrive parfois que la beauté et le talent soient héréditaires…

clarinotts-home(De gauche à droite, Daniel Ottensamer qui a rejoint son père Ernst, à droite sur la photo, au pupitre de clarinette  de l’Orchestre philharmonique de Vienne, et Andreas qui est à Berlin !)

Bref on l’aura compris, un physique avantageux ne nuit pas au talent, dès lors qu’il n’est pas utilisé comme un argument de promotion. Les fausses idoles ne font pas longtemps illusion. Et puis il y a eu, et il y aura toujours ce quelque chose d’indéfinissable qui s’appelle le charisme, la présence, qui font qu’un artiste captive immédiatement son auditoire. Je me rappelle encore un concert d’été en plein air, devant la Maison des arts de Thonon-les-Bains – c’est ainsi qu’elle s’appelait alors – j’avais invité l’Orchestre de la Suisse romande et un jeune flûtiste qui n’avait pas encore la célébrité qui est la sienne aujourd’hui à jouer un concerto de Mozart. Les conditions acoustiques étaient loin d’être idéales, le concert était gratuit. Et j’ai vu des dizaines, des centaines de spectateurs très jeunes, affluer vers l’esplanade, s’asseoir à même le sol, tout près du soliste, captivés par une musique et un musicien dont ils ignoraient tout, et l’applaudir à la fin comme une rock star. 

Autre preuve que le talent et la beauté peuvent se rejoindre, le cas de Dinu Lipattiné il y a cent ans, le 19 mars 1917, et mort précocément en 1950.

Je ne connais pas de version plus miraculeuse du 21ème concerto de Mozart que cette captation réalisée à Lucerne le 23 août 1950 quelques semaines avant sa mort…

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Ave Cesar

Les séances de cinéma se font rares, faute de disponibilité. Depuis qu’on a trouvé un complexe associatif, une sorte de cinéma à l’ancienne, salles de belles proportions, bibliothèque et fauteuils pour attendre l’ouverture du guichet, et programmation intelligente, on est fidèle à Utopia – tout un programme ! -.

On attendait beaucoup, trop sans doute, du dernier film de Joel et Ethan Coen, Ave Cesar.

Je rejoins assez ce qu’en écrit L’Obs (http://leplus.nouvelobs.com/contribution/1485158-ave-cesar-avec-george-clooney-les-freres-coen-signent-une-adorable-coquille-vide.html.)

Certes on a joué de malchance dans ce charmant cinéma des bords de l’Oise, le film a été interrompu plusieurs fois, et ce qui paraissait long l’a été encore plus. On a pu à loisir faire des prises d’écran.

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On n’a pas passé un mauvais moment, loin de là, mais tout le talent – qui est grand – des frères Coen tourne à vide, les séquences, on pourrait presque dire les sketches, sont souvent réussies, mais un scénario trop lâche ne fait pas une histoire qui se tient. Restent les performances individuelles d’acteurs qui en font des tonnes à contre-emploi : vulgarité crasse de Scarlett Johannson, beaufitude assumée de George Clooney – à qui la jupette de centurion romain sied à merveille ! – et tous les autres à l’avenant.

Les intellos

Il y a des marronniers* mieux venus que d’autres : faute de plus saignant sans doute, deux hebdomadaires viennent de consacrer leur une et un épais dossier aux intellectuels, une espèce en voie de disparition ?

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Buisson, Zemmour, Villiers, des intellectuels ? À l’échelle de l’indigence actuelle, oui. Et ils prospèrent sur un terrain déserté par le et la politique. Par curiosité, j’ai parcouru le dernier ouvrage de l’éphémère secrétaire d’Etat à la Communication du gouvernement Chirac (en 1986) et fondateur du Puy-du-Fou. Pour comprendre pourquoi un jeune homme brillant, audacieux, innovant, s’est transformé en caricature de souverainiste anti-européen. Et demain en inspirateur d’une droite décomplexée qui pourrait capter les électeurs déçus par les formations traditionnelles (de droite et de gauche), rétifs à la famille Le Pen et découragés par la perspective d’une réplique en 2017 du match présidentiel de 2012.

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Je ne partage aucune des conclusions ni des idéaux de Philippe de Villiers, mais certains constats font mal, très mal, sur l’absence de débat d’idées depuis une bonne trentaine d’années, le divorce de la classe politique d’avec le peuple, l’emprise de la technostructure et de l’argent sur le politique, etc.

Les succès de librairie de Zemmour (lui je n’arrive pas à le lire, mais je devrais peut-être faire l’effort ?) ne peuvent pas ne pas nous interpeler.

L’Obs nous assure qu’il y a une nouvelle génération d’intellectuels à gauche, on veut le croire, on l’espère ! Mais lorsque le même hebdomadaire il y a trois semaines a proposé un débat sur les valeurs de la gauche en matière d’immigration et d’intégration, il a appelé à la barre Jean Daniel (95 ans) et Edgar Morin (94 ans), c’est dire ! (http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151023.OBS8199/immigration-integration-faut-il-desesperer-de-la-gauche.html)

Un grand monsieur a disparu ces jours derniers, mais au-delà des hommages convenus (François Hollande : « Un grand intellectuel exigeant et passionné »), on ne peut pas dire que le décès de René Girard ait bouleversé les médias. Et pourtant, l’adolescent puis le jeune adulte que je fus, passionné par le débat d’idées, les joutes intellectuelles, s’est nourri non seulement des ouvrages mais aussi des lumineuses interventions du philosophe « inventeur » de la théorie de la pensée mimétique. C’était du temps, il est vrai, où Bernard Pivot ne craignait pas de convier sur le plateau d’Apostrophes ces personnages qui nous invitaient à être plus intelligents, plus cultivés…

Relire maintenant ce qui n’a rien perdu de son actualité.

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*Marronnier : https://fr.wikipedia.org/wiki/Marronnier_(journalisme)

Des livres pour rentrer

D’habitude je me tiens à distance des critiques et conseils en matière de livres, même si j’aime le genre de la critique littéraire, à condition que la plume soit virtuose, acérée, brillante.

Comme celle de Jacques Drillon (dans L’Obs) : http://bibliobs.nouvelobs.com/romans/20150821.OBS4505/christine-angot-monumentale-platitude.html.

Il écrit mieux que je ne saurais le faire ce que je pense depuis longtemps. Je n’ai jamais compris l’engouement pour cette dame…

Mais on peut changer d’avis. La preuve, je vais sans doute lire le dernier-né d’Amélie Nothomb, Le Crime du comte Neville, pas pour les qualités littéraires, mais en raison du sujet : un faux roman policier mais une vraie étude de moeurs de la vieille aristocratie belge que j’ai parfois approchée – comme le propre père d’Amélie, l’ambassadeur Patrick Nothomb – durant mes années belges. Le roi Philippe ignorait certainement le sujet de ce livre lorsqu’il a fait – à l’occasion de la fête nationale du 21 juillet – d’Amélie Nothomb une nouvelle baronne !

En revanche, je n’ai pas attendu l’avalanche d’articles qui lui a été consacrée pour me jeter sur le dernier Binet. Je ne sais pas si c’est de la vraie littérature, si c’est un authentique écrivain, si on doit le classer dans telle ou telle catégorie, mais Laurent Binet me plaît et j’ai littéralement dévoré son dernier roman : La septième fonction du langage

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Présentation de l’éditeur : Le point de départ de ce roman est la mort de Roland Barthes, renversé par une camionnette de blanchisserie le 25 février 1980. L’hypothèse est qu’il s’agit d’un assassinat. Dans les milieux intellectuels et politiques de l’époque, tout le monde est suspect…

Extraits des commentaire de deux lecteurs :

« L’idée de supposer que l’accident de voiture dont Roland Barthes fut victime était un assassinat est loufoque mais amusante, et elle offre à l’auteur l’occasion de rappeler la vigueur de la vie intellectuelle parisienne en 1980. On rit souvent devant ce scenario qui arrive à relier plusieurs faits-divers de l’époque et qui met en scène un petit monde politique et germanopratin caricaturé à l’extrême… »

« Michel Foucault, Björn Borg, Valéry Giscard d’Estaing ont en commun de figurer dans La septième fonction du langage. Mais ce ne sont pas les seules vedettes de ce roman aussi rocambolesque qu’hilarant qui prend pour point de départ la mort « accidentelle » de Roland Barthes au sortir d’un déjeuner avec le candidat à la présidence de la République, François Mitterrand. Et si c’était un meurtre ? A partir de là, la machine romanesque de Laurent Binet se met en marche et tout s’emballe. L’auteur passe au tamis burlesque toute la fine fleur des intellectuels de l’époque, de Derrida à BHL en passant par Sollers, Kristeva et Althusser, sans oublier d’inviter Umberto Eco à la fête ainsi que les figures politiques de l’époque. C’est un bouquin d’aventures abracadabrantes dont la matière première est le langage dont Binet explique les théories absconses façon La sémiologie pour les nuls, avec une virtuosité imparable……Tout cela sans transition dans un exercice périlleux mais jubilatoire de grand foutoir narratif où des tueurs bulgares à parapluie et des membres des Brigades rouges viennent semer la pagaille…. »(Source : http://www.amazon.fr/La-septième-fonction-langage-roman/dp/2246776015/ref=cm_cr_pr_pdt_img_top?ie=UTF8)

C’est en tous points le sentiment que j’éprouve après cette lecture palpitante et épuisante : digressions permanentes, embardées historiques, satire délirante d’un milieu intellectuel à son apogée. Jouissif ! Et accessoirement la remise en perspective de mes années de jeunesse, ma première période parisienne, je fréquentais alors quelques amis de Roland Barthes. Nostalgie aussi d’un foisonnement intellectuel qui s’est éteint à petit feu avec la disparition ou le retrait de tous les personnages convoqués par Laurent Binet dans ce vrai-faux roman des années 80.

Rappel enfin de trois livres qui ont parcouru mon été et qui, pour le dernier, a pour cadre les lieux mêmes où Barthes officiait et a trouvé la mort, la rue des Ecoles, le Collège de France, la brasserie Balzar, la Sorbonne… Qualité d’écriture, finesse du récit, évocation tendre et aimante du mitan des années 60 et des figures de Robert Bresson, Jean-Luc Godard, du grand-père François Mauriac, Mai 68. Anne Wiazemsky sait écrire !

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Vox Facebooki

« Le sophiste moderne se présente comme celui qui est porteur d’une opinion sur toute chose…il refuse d’exposer son avis à la critique, comme le veut initialement Platon, mais excelle dans l’art de parler de tout et de n’importe quoi dans les médias de masse« 

« Il faudrait pouvoir débattre de ce qu’est une véritable opinion…J’appellerai cela la tâche d’un nouveau journalisme dont notre époque a cruellement besoin. J’entends par là un journalisme plus rigoureux, plus instruit, plus documenté, qui cesse de tomber dans la facilité consistant à parler pour ne rien dire. Aujourd’hui n’importe quel événement est immédiatement structuré par l’opinion dominante« 

Ces propos du philosophe Alain Badiou, extraits d’un long entretien publié par L’Obs du 16 juillet dernier, pourraient tout aussi bien s’appliquer à ce qui est en train de supplanter les « médias de masse » auxquels il fait référence : les réseaux sociaux, et Facebook en particulier.

Précisons d’abord qu’on est un usager, un adepte même de Facebook, et qu’on ne fera pas partie de ceux qui brûlent ce qu’ils ont adoré. Et que la liberté d’expression, même dans ses pires outrances, reste la mère des libertés.

On n’en est que plus à l’aise pour rappeler deux ou trois choses :

– Lors d’un remarquable débat des Rencontres de Pétrarque (dans le cadre du Festival de Radio France Montpellier Languedoc-Roussillon), la Garde des Sceaux Christiane Taubira et l’ancien juge antiterroriste Gilbert Thiel, interrogés sur les menaces sur nos libertés que comporterait la dernière loi dite « renseignement » votée par le Parlement – et depuis lors validée pour l’essentiel par le Conseil Constitutionnel – avaient répondu que nous donnons de nous-mêmes mille fois plus d’informations aux Big Brothers que sont Google, Facebook, Apple, Amazon etc. que tout ce que les services de renseignement pourraient collecter sur nous. On est effaré de voir ce que des proches, des « amis », livrent sans retenue ni discernement sur leurs pages ou profils Facebook…et qui, dans un même mouvement, entament le grand air des libertés bafouées par les lois gouvernementales ! –

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(Gilbert Thiel avait promis à sa femme une photo avec Christiane Taubira..)

Facebook, comme d’autres réseaux, a contribué à recréer du lien entre des gens que la géographie, les circonstances, ont éloignés, des familles éparpillées, a même suscité des rencontres, des « amitiés » qui, même virtuelles, peuvent être aussi puissantes que des réelles. C’est la première raison du succès mondial du réseau fondé par Mark Zuckerberg. Et c’est bien ainsi ! Mais comme la musique enregistrée n’a jamais remplacé le concert, Facebook n’est pas la vie réelle, et pourtant pour des millions d’adeptes, le virtuel est devenu la seule existence réelle. On n’a pas manqué de savantes dissertations sur le sujet,

– L’ « opinion dominante » dont parle Badiou est considérablement amplifiée sur Facebook.

Chacun peut émettre un avis, « commenter » un fait, une prise de position, une situation, et pense ainsi se retrouver au même niveau, à égalité des puissants, des faiseurs d’opinion. Le Président de la République, un ministre, un leader politique écrit quelque chose sur sa page Facebook, et tout un chacun peut déverser à loisir le plus souvent critiques et rancoeurs, voire insultes ou injures, en toute apparente impunité, exprimer, plus rarement, soutien et admiration. C’est l’essence même de la liberté.

On n’est pourtant jamais loin de la manipulation (cf. les Big Brothers dont on parlait plus haut). Les grands groupes de médias ont parfaitement compris le bénéfice qu’ils peuvent retirer d’une présence massive et très active sur les réseaux sociaux, Et pas nécessairement dans l’intérêt de l’internaute : même les titres les plus prestigieux ne dédaignent pas de se livrer à la course au titre le plus racoleur, à la diffusion de photos ou de vidéos qui font scandale. Certains sont depuis longtemps descendus sous le niveau du caniveau ou de l’égout.

Rendez-vous compte, Florence Foresti, oui l’humoriste, la rigolote, n’est vraiment pas sympa dans la vraie vie, la preuve sa prestation récente à Ramatuelle ! Et c’est forcément vrai puisque c’est écrit sur Facebook et que cela émane d’un titre de presse réputé sérieux. Mais le pire n’est pas « l’info » elle-même, c’est la cohorte innombrable de « commentaires » qu’elle suscite, le défoulement collectif, et cet effrayant sentiment de meute inculte, incapable d’un minimum de recul critique…. tout ce que dénonce Alain Badiou, on y revient. –

-La ‘liberté » qu’offre Facebook est donc très largement une illusion. Beaucoup ont abandonné le réseau ou ont été tentés de le faire. Cela n’a pas été mon cas, pour une raison bien précise – et c’est la vertu très positive d’un réseau social : c’est devenu un outil de travail professionnel. L’essentiel de mes « amis » Facebook est constitué d’abord d’amis réels, et surtout de musiciens et de professionnels de la musique et des médias.

J’éprouve un réel plaisir doublé d’un intérêt professionnel à suivre les activités, les concerts, les voyages, de mes amis musiciens, à participer parfois à leurs débats sur des répertoires, des oeuvres, des salles de concert, etc. Je pourrais citer le nombre de rendez-vous, de rencontres fixés au dernier moment, sans passer par les secrétariats, les agents, grâce à Facebook. Ou de concerts, de représentations que j’aurais oubliés ou manqués.

La limite entre attachement et addiction ? C’est de choisir librement quand, où et comment on se connecte et ce qu’on diffuse et à qui. Ce n’est pas demain que je renoncerai à mon indépendance et à ma liberté.