Paris, centre du monde

Si vous ne vous en étiez pas encore rendu compte, vous savez depuis hier soir que Paris est le centre du monde.

Paris bloqué, Paris coincé, Paris prisonnier, parce que Paris enneigé, Paris en hiver !

La démesure du traitement de l’information météorologique atteint des sommets de… ridicule. Il neige sur le Massif central, dans les Vosges, ou dans les Alpes, le trafic routier, ferroviaire en est touché, personne n’en parle, ce n’est que la province. Mais Paris, la région parisienne….

Les Parisiens découvrent, en février, qu’on est en hiver, que la circulation devient plus compliquée, et c’est un événement mondial. Avec son cortège de « directs », tous ces malheureux naufragés de la route, et même un ancien premier ministre qui twitte de rage sur le retard pris par son TGV. À vrai dire, il est scandaleux que ni le président Macron ni son gouvernement n’aient pris les mesures nécessaires pour détourner la neige de la région parisienne…

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Ces photos ont été prises… il y a exactement 5 ans. Histoire de rappeler aux oublieux que la neige peut tomber en hiver sur la capitale.

Qu’ensuite, on puisse pointer des dysfonctionnements, une mauvaise information, il appartiendra aux responsables de les prendre en considération, de les corriger, mais de grâce qu’on garde un tant soit peu le sens de la mesure dans le traitement de l’information. Voeu pieux je sais !

Un peu de musique pour oublier ces tourments…

Every time I look down on this timeless town
Whether blue or gray be her skies.
Whether loud be her cheers or soft be her tears,
More and more do I realize:
I love Paris in the springtime.
I love Paris in the fall.
I love Paris in the winter when it drizzles,
I love Paris in the summer when it sizzles.
I love Paris every moment,
Every moment of the year.
I love Paris, why, oh why do I love Paris?
Because my love is near. (Cole Porter)
Une dernière photo prise aujourd’hui… à Montpellier (où l’on a aperçu quelques flocons hier soir)
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Des chevaliers, une élection

Après la réussite de samedi (https://jeanpierrerousseaublog.com/2015/12/12/vive-la-vie/), on ne pouvait pas imaginer un dimanche gâché.

On a d’abord voté, puis repris quelques habitudes dans son quartier, le café, la librairie (des cadeaux intelligents pour les tout-petits à mettre sous le sapin), le maraîcher, un déjeuner léger et bio. Et puis cap sur un centre culturel bien caché au coeur d’Argenteuil pour un rendez-vous que je ne voulais pas manquer. Une production épatante qui tourne depuis les triomphes de la création à Bordeaux en novembre dernier : Les Chevaliers de la table ronde de Louis-Auguste-Florimond Ronger, plus connu sous le pseudonyme de Hervé (https://fr.wikipedia.org/wiki/Hervé_(compositeur).

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L’opérette française dans toute sa splendeur, c’est-à-dire coruscante, impertinente, débridée, comme elle était conçue et jouée du temps d’Hervé et d’Offenbach, et telle que Pierre-André Weiz l’a mise en scène. Le cast est parfait vocalement et scéniquement : rien que le très sage Rémy Mathieu (qu’on avait entendu dans Fantasio à Montpellier l’été dernier) en loulou de banlieue, chaîne et survêt (Roland), le Médor ébouriffant de Manuel Nunez Camelino, les lascifs chevaliers Théophile Alexandre et David Ghilardi, les invraisemblables caricatures de personnages féminins toutes magnifiées par Ingrid Perruche (la Duchesse), Lara Neumann (la jeune fille si nunuche), Chantal Santon Jeffery (Mélusine) Clémentine Bourgoin (Fleur-de-Neige), et tous les autres qu’il faudrait citer. Une douzaine d’excellents instrumentistes sous la houlette inspirée de Christophe Grapperon. Une salle moderne à l’acoustique excellente, remplissage moyen, mais beaucoup de rires d’enfants qui ne captaient peut-être pas tous les non-dits de la partition, mais qui marchaient à fond dans le comique des situations et des personnages.

Un spectacle à voir absolument, encore beaucoup de dates à Toulon, Nantes, Rennes, Charleroi, etc. (http://www.bru-zane.com/les-chevaliers-de-la-table-ronde/index-fr.html)

En sortant du Figuier blanc d’Argenteuil, j’avais déjà affichés sur mon smartphone les premiers résultats du second tour des élections régionales, les médias belges n’étant pas tenus à la même réserve que les français. Ils annonçaient unanimement ce qu’on pouvait raisonnablement prévoir, qu’aucune région française ne serait présidée par un représentant du Front national. Mais la soirée allait réserver son lot de suspense et de surprises.

Trois régions où le score a été particulièrement serré et incertain jusqu’au décompte final (Ile de France, Normandie, Centre), un résultat finalement équilibré entre gauche et droite républicaine.

Mais, derrière les apparences, ce constat énoncé à la une de La Croix (http://www.la-croix.com/Actualite/France/Regionales-la-defaite-pour-tous-2015-12-13-1392544)

J’avais écrit (https://jeanpierrerousseaublog.com/2015/12/07/pas-de-panique/) que les électeurs voulaient de nouvelles têtes (et il y en avait beaucoup dans les listes du Front national). Le second tour l’a confirmé : de gauche ou de droite, ceux qui incarnent la nouveauté ont été privilégiés à ceux qui représentaient la continuité.

Rien ne serait pire maintenant que d’oublier ce qui s’est passé au premier tour et ce que les électeurs ont, à leur manière, redit avec force ce dimanche…