La France en joie

En 1998, le soir de la finale de la Coupe du monde de football, j’assistais à une représentation de l’un des ouvrages les plus intimistes de Britten, Curlew River, dans la cour de l’hôtel Maynier d’Oppède à Aix-en-Provence

On peut difficilement imaginer plus grand contraste entre l’atmosphère de cette pièce et l’exubérance qui commençait à monter dans tous les foyers de France. Les dernières notes de Britten étaient à peine achevées, qu’une immense clameur envahit les rues d’ordinaire bien calmes du centre d’Aix. La France était championne du monde, et même les plus rétifs des spectateurs aixois à cette fête du football ne tardèrent pas à rejoindre le Cours Mirabeau où la foule se rassemblait, heureuse, joyeuse et bon enfant.

Vingt ans plus tard, les hasards de la programmation, à moins qu’il ne s’agisse – soyons immodeste pour l’occasion ! – d’un sens certain de l’anticipation, ont fait que le Festival Radio France avait prévu, mardi dernier, un concert de l’Harmonie de la Garde Républicaine, le soir de la demi-finale (voir Douce Franceet hier soir, quelques heures après une finale de folie, le grand spectacle de chanson française imaginé autour d’Isabelle Georges, Frederik Steenbrink, Roland Romanelli, Jeff Cohen, Fayçal Karoui et l’excellent orchestre de Pau Pays de Béarn, un spectacle placé sous l’égide du thème de ce Festival 2018, l’éternelle chanson de Charles TrenetDouce France.

Une soirée vraiment formidable, à la hauteur de l’événement qui a fait vibrer tout un peuple…

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Intense émotion quand Roland Romanelli entonne Ma plus belle histoire d’amour c’est vous

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Et quand la foule rassemblée à l’amphithéâtre du Domaine d’O reprend la chanson fétiche du #FestivalRF18…

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La dernière étoile

Elle est morte hier à New York à 86 ans, la Française Liliane Montevecchi est peut-être la dernière d’une lignée de « stars » du music-hall. Danseuse, chanteuse, diseuse, showgirl elle faisait le spectacle à elle seule, jouait son personnage de femme fatale à la perfection.

Je me rappelle l’étonnant spectacle monté par le regretté Jérome Savarydu temps où il dirigeait l’Opéra-Comique. Il avait entrepris de faire revivre le personnage de Mistinguettsous les traits et dans la peau de Liliane Montevecchi.

https://www.youtube.com/watch?v=8Y0wNq0mUX8

Je n’ai pas trouvé de meilleur extrait vidéo de ce spectacle capté en DVD.

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Pour être honnête, je pense qu’à l’époque peu de gens savaient qui était Liliane Montevecchi, qui avait fait l’essentiel de sa carrière à Broadway, avait remporté un Emmy Award pour Nine en 1982. Et qu’incarner un mythe comme Mistinguett pouvait être casse-gueule, pour une artiste de 68 ans.

Je garde un souvenir ébloui de la prestation de Liliane Montevecchi (et de toute la distribution d’ailleurs), l’allure, la classe, la gouaille, et un port de danseuse qui pouvait en remontrer à de bien plus jeunes.

Il y a quelqu’un aujourd’hui qui s’inscrit pleinement dans l’héritage de ces stars de la scène, sans pour autant s’affubler des oripeaux de la « diva », c’est Isabelle Georges  (voir Isabelle au bal) 

https://www.youtube.com/watch?v=DUY_yLHcpx0

Je crois me rappeler d’ailleurs qu’Isabelle a assuré une série de performances dans un cabaret de Francfort, à la suite de… Liliane Montevecchi !

Isabelle Georges qu’on retrouvera, très bien entourée, le 15 juillet à Montpellier (Domaine d’O) et le 16 juillet à Cap Découverte (Carmaux) pour un spectacle exclusif du Festival Radio France : Douce France.

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