Italie 2020 (IV) : Theodora et les mosaïques de Ravenne

De Ferrare à Gubbio, on ne pouvait pas ne pas faire étape à Ravenne pour visiter ces églises, baptistères et mausolées, qu’on connaît depuis longtemps par les livres d’art. Un conseil : réserver à l’avance. Sur place, n’eût été le conseil avisé d’une préposée à la surveillance d’un site, on aurait attendu près de 40 minutes pour accéder à une billetterie.

Première étape, le baptistère des Ariens

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Le baptistère des Ariens, à Ravenne (en Italie), fut édifié par le roi des Ostrogoths, Théodoric l’Amale au tournant des ve et vie siècles. Les Goths, comme d’autres peuples germaniques, avaient embrassé le christianisme sous la forme prêchée par Arius et considérée comme hérétique à la suite des premiers conciles œcuméniques. Le baptistèredevait donc permettre aux Ariens de disposer de leur propre lieu, tout comme les autochtones auxquels était réservé le baptistère des Orthodoxes.

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Le monument est de forme octogonale avec quatre absidioles ; il possède une coupole décorée d’une mosaïque représentant le baptême du Christ par saint Jean Baptiste. À leur droite un dieu païen figurant le Jourdain, dont la tête est ornée de deux pinces de crabe, porte une outre de cuir de laquelle sort l’eau du fleuve. Au-dessus, le Saint-Esprit est sous la forme d’une colombe dont le bec répand l’eau lustrale. Plus bas, tout autour de la coupole, deux groupes d’apôtres, l’un mené par saint Pierre, l’autre par saint Paul se dirigent vers un trône sur lequel un crucifix précieux est posé sur un coussin de pourpre.

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La cathédrale qui jouxte le baptistère mérite le coup d’oeil, sans plus.

Deuxième étape : le Mausolée de Galla Placida

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Le mausolée de Galla Placidia est un monument de style paléochrétien construit dans la première moitié du ve siècle. Ce monument a une notoriété mondiale en raison de ses somptueuses mosaïques, qui sont parmi les plus anciennes conservées dans cette ville et qui marquent le début de la transition entre l’art paléochrétien et l’art byzantin. La construction du mausolée fut décidée par l’impératrice Galla Placidia vers 430. Dans un premier temps, l’ensemble constitué par ce qui deviendra le mausolée était un oratoire dédié à Saint-Laurent, martyrisé par les Romains et selon la légende, brûlé sur le Gril Ardent

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Mais le lieu le plus impressionnant, le plus visité aussi est assurément la basilique Saint-Vital.

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La légende rapporte que l’édifice aurait été érigé sur les lieux du martyre de saint Vital. Cependant, il n’est pas certain qu’il s’agisse de saint Vital de Milan ou d’un autre saint Vital dont les reliques ont été découvertes en même temps que celles de saint Agricola par saint Ambroise, en 393, à Bologne.

Sa construction est commencée par l’évêque Ecclesius en 526, et terminée en 547 par le vingt-septième évêque de Ravenne, Maximien, pendant la période de l’exarchat. L’édifice combine des éléments architecturaux romains (le dôme, la forme des portails, les tours) avec des éléments byzantins (l’abside polygonale, les chapiteaux, la construction en briquettes, etc.). L’église est d’une importance majeure, car elle est la seule à dater de la période justinienne, et à n’avoir pratiquement subi aucune transformation jusqu’à nos jours.

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IMG_2160L’empereur Justinien (482-527) et sa cour

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IMG_2164Et l’unique portrait de l’impératrice Theodora (500-548)

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dont la vie sulfureuse a été abondamment chroniquée par une source contestée et contestable, L’Histoire secrète de Justinien attribuée à Procope de Césarée

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On conseille la lecture de la notice extrêmement documentée que Wikipedia consacre à celle qui fut l’une des plus remarquables femmes politiques, régnant à parts égales avec son mari Justinien.

On pourra aussi regarder ce pas très bon film – Theodora impératrice de Byzance (1954) – de Riccardo Freda, avec Gianna Maria Canale et Georges Marchal dans les rôles-titres.