Refonder l’Europe

Et si finalement le vote des Britanniques était salutaire pour l’Europe !

Je me rappelle la campagne et l’enthousiasme de toute ma génération lors de la première élection au suffrage universel du Parlement européen en 1979. Rappelez-vous c’était la doyenne Louise Weiss qui avait cédé son siège de présidente de séance à Simone Veil, première présidente élue de cette nouvelle Europe démocratique.

https://www.youtube.com/watch?v=9v-y0ppsSuc

Depuis plus de vingt ans, chaque élection européenne a marqué le lent et inéluctable déclin de l’idéal européen, la montée des peurs, des populismes, l’abstention croissante des électeurs. En 2014, lorsque les partisans de Marine Le Pen sont arrivés largement en tête d’un scrutin où les abstentionnistes étaient majoritaires, les médias, les commentateurs, la classe politique ont parlé de séisme, de tournant, de choc sans précédent. Et que s’est-il passé depuis ? RIEN.

L’Europe est en panne. On est heureux d’entendre le Président de la République déclarer aujourd’hui : « L’Europe est une une grande idée, et pas seulement un grand marché. C’est à force de l’avoir oublié qu’elle s’est perdue… » Fallait-il attendre le Brexit pour qu’on s’aperçoive de cette tragique déconnexion entre les peuples, les citoyens, et les eurocrates qui font la loi à l’abri des regards indiscrets (relire Rule Britannia) ?

On aura beau rappeler aux Européens, les fondateurs comme les nouveaux arrivés, avec force chiffres et statistiques, tout ce qu’ils, tout ce que nous devons à l’Europe, tant que les décisions de Bruxelles paraîtront aussi éloignées des préoccupations des citoyens (tant de directives ridicules et inutiles sur les us et coutumes, la gastronomie, les particularités régionales, culturelles, et tant de soumission aux grands lobbies sur des sujets autrement plus importants pour l’avenir du continent et de la planète), les extrêmes, les populistes pourront prospérer sans vergogne. N’est-ce pas en Autriche que l’élection d’un président de la République d’extrême droite s’est jouée à quelques centaines de voix ?

Deux conseils de lecture, pour comprendre et retrouver des raisons d’espérer :

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« Comment l’idée rationnelle par excellence, celle de la construction européenne, pourra-t-elle jamais tenir tête à la jouissance fusionnelle des foules manipulées et aux tendances irrationnelles que sont le nationalisme et la haine de l’étranger ? » (Stefan Zweig)

Franglish

Combat d’arrière-garde ? Il semble que l’instance de régulation de l’audiovisuel français, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) pense le contraire, en prenant la défense de la langue française d’une manière plutôt originale :

Les modes et les jargons ont toujours influé sur l’évolution de notre langue… vivante ! Il vaut souvent mieux en sourire. Et parfois rappeler que les anglicismes qui envahissent notre vie quotidienne sont, à l’origine, des mots français (comme challenge) ou que le français a réimporté d’outre-Manche ses propres expressions transformées par l’usage : une bougette, un petit sac où l’on plaçait ses pièces de monnaie, est devenue budget à Londres, puis à Paris. Idem pour gadget !

On ne saurait trop conseiller aux Frenchies et à ceux qui aiment notre langue de se plonger avec délices dans deux ouvrages de référence, qu’on a déjà loués ici :

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Je vous laisse à vos lectures, je suis overbooké les jours qui viennent, entre events à manager, meetings de brainstorming et autres teambuilding sessions. Mais je ne veux pas risquer le burn out ! Trop cool non ?