Les demeures de Dieu dans le Sud

Qu’on croie au Ciel, ou pas, ou plus, la visite des temples qui lui sont dédiés, où que ce soit dans le monde, ne me laisse jamais indifférent. Il y a une quinzaine, je m’étais arrêté à Ronchamp, pour enfin visiter la Chapelle Notre-Dame-du-Haut (lire Vents d’Est).

Dans ce Sud qui m’accueille pour une décade (Les romans de la Côte), j’ai recherché aussi ces demeures de Dieu, où des femmes et des hommes, au fil des siècles, se sont retirés du monde pour prier, méditer, vivre leur Foi.

L’Abbaye du Thoronet

J’avais si souvent vu le panneau « Abbaye du Thoronet » sur l’autoroute A 8 qui va de Nice à Aix-en-Provence, me disant à chaque fois que je devrais y faire halte… sans jamais en prendre le temps. Cette fois, je l’ai fait, presque en solitaire, laissant un petit groupe de visiteurs suivre un guide. Et j’ai tout aimé de ces lieux inspirés. Toutes les photos sont à voir ici : L’Abbaye du Thoronet.

La Chartreuse de la Verne

Sur la route qui serpente sur les hauteurs du massif des Maures entre Grimaud et Collobrières, on aperçoit perchée dans la montagne la Chartreuse de la Verne, qui vaut la visite, même si ou parce que, à la différence du Thoronet, les lieux sont toujours habités par des moniales. L’ensemble est moins spectaculaire et vaste, mais qu’il y ait eu tant de volontés pour redonner à ce lieu sa vocation initiale, malgré les destructions successives, pour le reconstruire, le refonder en quelque sorte, ne laisse pas de m’impressionner.

Et Dieu créa… Saint-Tropez

Saint-Tropez demeure de Dieu ? En son église sûrement, et pourquoi pas au milieu des boutiques de luxe, des yachts de millardaires et des tiktokeuses qui se font photographier devant Sénéquier ? Je me rappelle le curé de mon enfance – celui qui a enterré mon père – qui répétait : Dieu est partout où on le prie.

Evidemment le Dieu de Saint-Tropez, c’est celui de Roger Vadim qui y créa la Femme, et le mythe Bardot en 1956

et la petite plage de la Ponche qui servit de décor, et qui se laisse admirer au couchant.

Samedi cinéma

Petite session de rattrapage ce week-end côté cinéma.

Un hommage un peu tardif, vendredi soir, sur France 3 à Michèle MorganRecyclage habile d’interviews, de magazines déjà souvent diffusés, mais revus avec plaisir. En revanche, malgré la touche (et les tics) Lelouchje trouve que Le Chat et la souris a mal vieilli.

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Entre deux averses de neige, cap ce samedi après-midi sur un petit complexe associatif multi-salles qui propose toujours une belle programmation. Pour voir Nerudale film du Chilien Pablo Larrainauteur par ailleurs du très attendu Jackie qui sort en France le 1er février (lire la critique des Inrocks).

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Comme l’a souligné la critique, le film ne ressortit pas vraiment au genre du biopicni hagiographie d’un grand personnage, le poète communiste Pablo Neruda, ni documentaire critique sur une personnalité complexe. Un récit parfois sinueux, à double entrée, somptueusement filmé, des images et des paysages à couper le souffle, d’excellents acteurs pour incarner notamment Neruda, sa compagne, et le petit flic qui le poursuit.

Et une bande-son absolument admirable qui comblera les plus exigeants des spectateurs mélomanes (due au jeune compositeur argentin Federico Jusidpar ses nombreux emprunts à Grieg, Penderecki, Gavin Bryars, Charles Ives et Mendelssohn.

Un film à voir absolument.

Je me promets – mais y arriverai-je ? – de me replonger dans Canto General le grand oeuvre de Neruda.

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Suite de cette cure de rattrapage cinématographique, cette fois près d’un feu de cheminée. L’embarras du choix devant un coffret de DVD très soigneusement réédités de la première période de Costa Gavras :

91xetzceq5l-_sl1500_Choix vite fait puisque je n’avais encore jamais regardé le tout premier film du cinéaste d’origine grecque Compartiment tueurs

Distribution éblouissante, la fine fleur de tout ce que le cinéma français de l’époque comptait de stars confirmées et de débutants prometteurs – et à ma connaissance le seul film où sont réunis le mari (Montand), la mère (Signoret) et la fille (Catherine Allégret). Un premier film haletant, hitchcockien par certains plans, une authentique série noire.

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