Pain d’épices suédois

Je m’en vais dans quelques heures assister à un spectacle…pour enfants, chorégraphié par Pär Isberg (prononcer Iceberg) – ça ne s’invente pas ! -, Nötknäpparen autrement dit Casse Noisettele dernier « ballet-féerie » de Tchaikovski. Et je m’en réjouis à l’avance.

Casse-Noisette était sur la Table d’écoute de Camille de Rijck sur Musiq3, dimanche dernier, jour de Noël comme il se doit – L’émission est à réécouter ici Table d’écoute 25/12/2016 Casse Noisette. Il faut juste éviter les dernières minutes qui ne correspondent pas à la séquence annoncée, mais la comparaison entre plusieurs grandes versions non seulement confirme que l’ouvrage est un chef-d’oeuvre de bout en bout (ce qui n’est pas toujours le cas des grands ballets qui souffrent parfois de « remplissages ») et que les plus grands chefs peuvent révéler la  magie, le merveilleux de ce récit autant que la beauté des thèmes et la subtilité de l’orchestration tchaikovskienne.

Grands vainqueurs de cette écoute comparée, d’abord Valery Gergiev dont la toute récente version renouvelle la réussite de ses précédents enregistrements (Decca 1998 et DVD 2007), et Antal Dorati, dans la deuxième de ses trois magnifiques versions (après Minneapolis 1954 et avant Amsterdam/Concertgebouw en 1976)

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Des enfants, il y en avait déjà beaucoup ce matin au Moderna Museetle superbe musée d’art moderne de Srockholm situé sur la presqu’ile de Skeppsholmen

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Une exposition-concours de toutes sortes de constructions en pain d’épices faisait saliver autant les petits que les grands, en vain puisque, même par l’odeur alléchés, on ne pouvait ni toucher ni goûter…

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Une très belle ambiance de fêtes qu’on retrouvait dans la veille ville (Gamla Stan), dès qu’on s’éloignait des deux rues bondées de touristes.

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Lendemain

Une catastrophe aérienne est toujours déplorable, et celle qui a tué une partie des Choeurs de l’Armée rouge suscite légitimement l’émotion. Ils allaient, nous dit-on, soutenir les troupes russes installées en Syrie…quelques heures après la reprise complète d’Alep dévastée par le régime de Bachar El Assad. J’ai un peu de mal à partager le deuil national décrété par la Russie…

Je devrais aussi ajouter un mot de tristesse après la disparition, à 53 ans, de George Michael. Je n’étais pas fan, mais j’écoutais sans déplaisir certains de ses titres et je dois avoir dans ma discothèque ce double album

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https://www.youtube.com/watch?v=ulhoKujT2G8&index=1&list=PL0nBAqtSzTDpI1c3F-88XW4fOrucU-bh9

Chanson de circonstance…

Beaucoup plus sérieux (!!) cet article sur Roselyne Bachelot70 ans au compteur ce 24 décembre. Eh oui, elle fait partie des victimes collatérales de Noël, comme un de mes cousins et une de mes nièces nés la veille, une amie cantatrice née le jour, et bien d’autres comme moi nés le lendemain de Noël. Qu’importe… pourvu qu’on ait l’affection de ceux qu’on aime.

https://www.youtube.com/watch?v=sMDzdGSFRmo

Sous le sapin hier soir, j’ai trouvé ce qui va m’occuper encore quelques jours..

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Des cadeaux intelligents

Nous connaissons tous l’horreur de la question rituelle à l’approche des fêtes de fin d’année : que va-t-on pouvoir offrir à X, quel cadeau original faire à Y ? Et affronter la foule des grands magasins ?

Quelques suggestions personnelles… toutes disponibles sur le Net et sans se ruiner !

D’abord une formidable aubaine : 25 ans d’Europakonzerte de l’Orchestre philharmonique de Berlin25 DVD dans un boîtier format CD (un exemple à suivre, svp Messieurs les distributeurs de DVD !), à moins de 50 €. 51hfw6oqkzl-_sl1200_81adiunl5al-_sl1484_L’idée est née en 1991 de proposer, chaque 1er mai, un concert prestigieux des Berliner dans un lieu ou une salle emblématiques d’Europe. L’affiche de ces concerts – chefs, solistes, programmes – parle d’elle-même. Indispensable !

Autre coffret de DVD, même format, mais plus cher et plus hétéroclite, même s’il restitue l’art multi-facettes du pianiste Daniel Barenboim

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Après une discussion passionnée sur Facebook à propos d’une récente réédition de « live » captés à Dresde sur le chef/compositeur italien Giuseppe Sinopoliprématurément disparu en 2001 à 54 ans, je signale deux coffrets formidables (l’un de 16 CD musique orchestrale et chorale, l’autre de 8 CD concertos) à trouver sur www.amazon.ità des prix inversement proportionnels au talent unique du chef disparu :

71cvmcaiirl-_sl1146_5132aldmcdl(Voir détails des deux coffrets à la fin de cet article)

Une nouveauté qui pourrait passer inaperçue : la 4ème symphonie et le concerto pour violon de Weinberg (1919-1996) dans un boîtier au format livre de poche, et à un prix dérisoire. Un très grand compositeur qu’on commence seulement à redécouvrir et à enregistrer, un magnifique concerto pour violon.

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https://www.youtube.com/watch?v=wMSwLkHrtg4

Dans un registre plus traditionnel en ce temps de Noël, deux jolis disques, qui sortent un peu des sentiers balisés, avec la fine fleur des interprètes français de la jeune génération.

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Trouvé hier chez mon libraire de la rue de Bretagne un excellent ouvrage tout ce qu’il y a de plus sérieux sur une musique qui n’a jamais été très prise au sérieux, l’Easy listening !

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La musique easy listening erre au-dessus de tous les styles musicaux qui existent depuis le XVIIIe siècle jusqu’au début des années 1970. C’est une musique large, sans oeillères, qui va puiser son inspiration à des sources bien dissemblables comme les compositeurs de musique classique, les big bands américains des années 1940, les ensembles gamelan balinais folkloriques, les Beatles, la bossa-nova ou la musique hawaïenne traditionnelle. Elle rassemble des personnages aussi différents que l’illustre Burt Bacharach, l’hypnotique pseudo-Indien Korla Pandit, la diva péruvienne Yma Sumac, le Français Roger Roger, auteur de pastilles musicales pour l’ORTF et de son compère Nino Nardini, ou encore Ennio Morricone, c’est dire la difficulté de recenser tous les représentants de cette famille musicale qui a servi de base de données infinie et de source d’inspiration pour des artistes tels que les Beastie Boys, le Wu-Tang Clan, Stereolab, The Avalanches, Portishead, The Cramps etc. Des ascenseurs et supermarchés au salon des clubs lounge, de l’exotica qui envahit l’Amérique d’après-guerre aux bandes-son des films d’exploitation, cet ouvrage définit les contours d’un genre musical omniprésent et pourtant mal connu. (Présentation de l’éditeur).

Il faut saluer ce travail remarquable, et souhaiter qu’il soit complété par tout un pan de ce qui fait bien partie de l’histoire de l’Easy listening, la profusion de grands orchestres américains, souvent issus de phalanges classiques (Boston Pops, Cincinnati Pops, Hollywood Bowl) ou animés par des musiciens charismatiques (MantovaniXavier Cugat, Frederick Fennell, Morton Gould, etc.).

Et comme, pour la plupart d’entre nous, ce 25 décembre ne sera pas blanc, ce potpourri qui réveille en moi tant de souvenirs d’enfance :

 

  • Coffrets Sinopoli /
  • Orchestral Works (16 CD) Beethoven Symph.9 (Dresde) – Brahms Requiem allemand (Phil.tchèque) – Bruckner Symph.4 & 7 (Dresde) – Tchaikovski Symph.6 & Roméo et Juliette (Philharmonia) – Elgar Variations Enigma & Sérénade cordes & In the South – Maderna Quadrivium & Aura & Biogramma (NDR) – Mahler Symph.5 (Philharmonia) – Mendelssohn Symph.4 (Philharmonia) – Schumann Symph.2 (Vienne) – Moussorgski Tableaux d’une exposition (New York) – Ravel Valses nobles et sentimentales (New York) – Ravel Boléro & Daphnis (Philharmonia) – Debussy La Mer (Philharmonia) – Respighi Pins de Rome, Fontaines de Rome, Fêtes romaines (New York) – Schoenberg La nuit transfigurée & Pelléas et Mélisande – Schubert Symph.8&9 (Dresde) – Sinopoli Lou Salomé (Popp, Carreras, Stuttgart) – R.Strauss Ainsi parlait Zarathoustra (New York) Don Juan (Dresde) Danse des sept voiles (opéra Berlin)
  • Concertos (8 CD) Beethoven Concertos piano 1&2 (Argerich, Philharmonia) – Beethoven Conc.violon & Romances (Mintz, Philharmonia) – Bruch conc.vl.1 + Mendelssohn Conc.vl (Shaham) – Elgar Conc.violoncelle + Tchaikovski Variations Rococo (Maisky) – Manzoni Masse Omaggio a Edgar Varese (Pollini, Berlin) + Schoenberg Symph.de chambre op.9 (Berlin) – Mozart Conc.fl.harpe + Symph.conc.vents (Philharmonia) – Paganini Conc.vl.1 + Saint-Saëns Conc.vl.3 (Shaham, New York) – Sibelius & Tchaikovski Conc.vl (Shaham, Philharmonia)

Cadeaux

Je ne suis pas revenu les mains vides de mon week-end liégeois, les amis ayant souhaité anticiper un anniversaire qui n’a lieu que dans trois jours. Et comme ils me connaissent bien, ils ne sont pas trompés. Cela peut même donner quelques idées à ceux qui sont encore en panne de cadeaux à faire pour ces fêtes…

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J’avais déjà reçu des mêmes amis, et dédicacés par Pierre Lecrenier, les deux premiers tomes, inutile de dire que ce troisième est mieux venu encore. Pour ce que j’en ai déjà feuilleté, le trait est juste, les traits jamais excessifs, mais tellement inspirés de la réalité. Bravo !

Dans un genre plus direct, j’ai bien reconnu la patte d’un ami militant de toutes les causes qui nous tiennent à coeur dans le choix de ce qui est en train de devenir un bestseller

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Pour conjurer l’avenir…

L. avait repéré l’affection que j’ai pour les livres d’André Tubeuf, style et mémoire inimitables. Et qu’il me manquait certainement celui-ci. Bien vu !

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Autre album, intéressant et frustrant à la fois, parce que ce beau livre ne peut donner qu’un faible aperçu de plus de 50 ans de vie, de travail, de création au sein de la Maison de la radio (inaugurée en 1963). L’ami Gérard Courchelle a fait des choix qui n’auraient pas été les miens, mais c’est un travail remarquable, richement documenté, et sans aucun doute passionnant pour qui veut découvrir l’arrière du décor.

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Et puis demain j’évoquerai dans le détail l’une des plus belles publications discographiques de l’année, somptueux contenant et contenu. À la mesure de celui qu’elle honore pour son centenaire.

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Sviatoslav Richter ou l’exception faite homme. Et auprès de lui un immense chef d’orchestre, qui mériterait à son tour pareil hommage, Kirill Kondrachine. 

 

 

Les voix aimées

J’ai le sentiment d’arriver après la cognée. Tout a été écrit, toutes les récompenses se sont déversées sur un formidable disque, que je n’avais pas encore eu le temps de déguster comme il convient, c’est-à-dire à pas comptés, mesurés, pour en apprécier toutes les textures et les saveurs.

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À la suite de petits labels pionniers en la matière (Ricercar, Palazzetto Bru Zane), les « majors » semblent vouloir se mettre à leur tour au disque « concept », au bel objet dont chaque détail a été pensé, organisé pour mettre en valeur un programme intelligent et des interprètes totalement impliqués.

La jeune célébrité, l’envol prodigieux de la carrière de Sabine Devieilhe auraient pu conduire le producteur du disque comme la soprano à graver un disque de grands airs de Mozart, un de plus. Succès de vente assuré…

La chanteuse et ses partenaires, les musiciens de l’ensemble Pygmalion et leur exceptionnel animateur (au premier sens du terme, celui qui en est l’âme), Raphaël Pichon, en ont décidé autrement, et l’expliquent avec une clarté, une simplicité d’évidence, dans le riche et remarquable livret de cet épais CD cartonné.Ils nous racontent une histoire, font de la musicologie enfin vivante : celle d’une relation amoureuse, de passions successives et inspiratrices de Mozart pour des soeurs nées musiciennes, les filles de Fridolin Weber de Mannheim (par ailleurs cousines du fondateur du romantisme musical allemand, le compositeur Carl Maria von Weber).

Comme le rappelle Raphaël Pichon, « il y avait Aloysia Weber. Mozart en fut amoureux et composa pour elle plusieurs pages bouleversantes. Il y avait aussi Konstanze, la petite sœur d’Aloysia, que Mozart épousa en 1782. Il y avait enfin Josepha, l’aînée de la famille, pour qui le compositeur écrivit le rôle de la Reine de la nuit dans La Flûte enchantée. Ce programme reconstitue l’ambiance dans laquelle évoluait Mozart entre ses passions amoureuses et ses passions musicales. Il nous rappelle qu’un concert, au XVIIIe siècle, n’avait rien à voir avec un concert d’aujourd’hui. Les soirées étaient longues, faites d’œuvres diverses rarement données intégralement, et on ponctuait les improvisations de collations et autres libations. Des concerts vécus comme des fêtes ! » (http://www.ensemblepygmalion.com/#!mozart-soeurs-weber/c1y09)

Un disque indispensable !

Et puisque j’évoque l’autre Weber, le compositeur du Freischütz, un hommage à une illustre devancière de Sabine Devieilhe, Elisabeth Grümmer (1911-1986).

https://www.youtube.com/watch?v=iu81rus3mRM

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Vive la vie !

Les mauvais coucheurs vont peut-être parvenir à nous démontrer que la COP21 n’aura servi à rien, ou que l’accord négocié au Bourget est insuffisant, pas assez ceci, pas assez cela…

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Ce soir j’ai simplement envie de me réjouir, de dire merci à des dirigeants, des militants, des responsables qui, à force d’obstination et de constance, sont parvenus à cet accord véritablement historique. Comme l’ont rappelé Laurent Fabius et François Hollande, l’accord de Paris n’est pas une fin, mais le début de tout ce qui reste à faire.

http://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/cop21/video-cop21-francois-hollande-vous-l-avez-fait_1218985.html

Et de la même manière que nous avions appris à économiser l’énergie après les premières  crises pétrolières des années 70 (rappelez-vous : La France n’a pas de pétrole, mais elle a des idées !), les citoyens du monde ont pris conscience que de nous tous, et pas seulement de nos gouvernants, dépend l’avenir de la planète.

Ce samedi 12 décembre devait être un beau jour. France Musique n’avait pas oublié que c’était le centenaire de Frank Sinatra (1915-1998) et j’ai retrouvé non seulement la légende Sinatra, mais aussi le ton, l’esprit unique de cette chaîne de radio indispensable, trop souvent décriée, qui pourtant a nourri des générations d’auditeurs (comme moi) et qui, dans de telles occasions, prouve qu’elle est irremplaçable. Vivement le podcast et la possibilité d’écouter ce qu’on a manqué, de réécouter ce qu’on a aimé. Et bien ressortir de sa discothèque tout le rayon Sinatra… et cette chanson qui colle bien à l’humeur de ce samedi :

Juste après avoir appris l’accord de Paris sur le climat, la soirée prévue au théâtre des Champs-Elysées s’annonçait sous d’heureux auspices.

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J’allais entendre pour la première fois « live » une artiste que je suis depuis ses premiers disques, Stacey Kent, entourée de quatre excellents musiciens, son mari Jim Tomlinson (flûte et saxophone), Jeremy Brown (contrebasse), Graham Harvey (piano), Josh Morrison (batterie), rejoints pour quelques sets par un guitariste américain,  ami de la chanteuse, en vacances à Paris… dont je n’ai pas retenu le nom !

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Une soirée intime, sur le ton de la confidence, des standards, peu de chansons nouvelles, les figures tutélaires de la bossa nova, Chopin, Henri Salvador. Une belle douceur.

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Et l’émotion palpable lorsque, pour finir, Stacey Kent rappelait ce Jardin d’hiver de Salvador (et Benjamin Biolay et Keren Ann !) qui avait marqué son premier passage il y a dix ans sur la scène de l’avenue Montaigne, et que toute la salle ce soir murmurait avec elle.

Bons plans

Je ne sais pas vous, mais pour moi la période des fêtes est souvent synonyme de corvée de cadeaux. Comment faire plaisir intelligemment à ceux qu’on aime ?

Les lecteurs de ce blog sont depuis longtemps au courant de l’une de mes passions coupables, le disque. Mais à la différence de certains camarades, je n’aime pas accumuler – je n’en aurais pas la place ! – donc j’échange, je regroupe (et la profusion de coffrets publiés ces derniers mois par les « majors » contribue considérablement à cet effort de rationalisation), et je crois avoir trouvé les bons filons en jonglant avec les fournisseurs, en faisant donc jouer la concurrence.Ce sont ces « bons plans » que je livre ici.

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La presse a unanimement loué cette prodigieuse réédition du legs discographique du Beaux Arts Trio. En France (Amazon.fr ou Fnac) 118 €, en Allemagne (Amazon.de) 99 €, sur Amazon.it 78 € !

Deutsche Grammophon honore Emil Guilels, le grand pianiste russe (1916-1985) par un beau coffret regroupant ses enregistrements tardifs, une quasi intégrale des Sonates de Beethoven, des Mozart et Schubert avec Böhm et sa fille Elena, quelques incunables des années 50 en trio avec Kogan et Rostropovitch. L’Allemagne et l’Italie se tiennent (autour de 65 €), la France 10 € plus chère.

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Grâce à Tom Deacon, célèbre producteur canadien de la série Great Pianists of the XXth Century, j’apprends que la firme russe Melodia (ou pour respecter les critères internationaux Melodyia) publie une édition « de luxe » de 50 CD du légendaire Sviatoslav Richter (1915-1997). Est-ce le cours du rouble, le montant des taxes locales ? Toujours est-il que les différences de prix annoncés sont pour le moins étonnantes…

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Amazon.it 310 €, Amazon.de 461 €, Amazon.co.uk 363 £ !! Sur les sites français (Amazon, Fnac) le dit coffret n’est pas même annoncé (on doit attendre sans doute que l’année du centenaire de Richter se termine ?)

Mais les amateurs pourront encore trouver, pour beaucoup moins cher, les belles boîtes que Decca et RCA ont consacrées au pianiste (http://bestofclassic.skynetblogs.be/archive/2014/12/22/richter-centenaire-8350549.html)

Tandis que la collection Eloquence de Decca republie en CD séparés les enregistrements réalisés à Vienne, Londres et Amsterdam, pour Philips et Decca, par Pierre Monteux (1875-1964) – à suivre dans le numéro de janvier de Diapason – j’ai découvert récemment un fabuleux coffret, qui m’avait échappé à sa sortie, 11 CD de concerts donnés à Boston en 1958/1959, enregistrés en stéréo. Tout simplement prodigieux. Le feu, la fougue, la générosité, la poésie d’un chef largement octogénaire, avec parfois des accidents qui témoignent de l’ambiance électrique qui régnait dans ces concerts. Et quels solistes ! Leon Fleisher plus génial que jamais dans le 1er concerto de Brahms, Leonid Kogan éblouissant dans le concerto  pour violon de Brahms (que Monteux et lui enregistraient pour le disque – RCA – au même moment), une « Pastorale » de Beethoven orageuse à souhait. Bref, un coffret INDISPENSABLE. Cette fois acquis en France via Amazon.fr (qui propose le coffret à 55 €) qui met en lien un autre vendeur (Clic Musique) qui lui fait une offre à 34 € – et a honoré ma commande avec tout le soin et la diligence voulus. A titre de comparaison, ce coffret est téléchargeable sur Itunes pour 99 € !

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Je ne vais pas redire tout ce que j’ai écrit sur une magnifique pianiste (https://jeanpierrerousseaublog.com/2015/12/06/la-revelation-dinorah/) sauf pour signaler que j’ai acquis le précieux coffret sur Fnac.com

Enfin, dans la série des magnifiques rééditions, très attendues, un autre ensemble légendaire qui a fait les heures de gloire de Philips, le Quartetto Italiano. C’est Fnac.com qui propose le meilleur prix.

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Enfin, près d’un an après sa disparition (https://jeanpierrerousseaublog.com/2014/12/23/il-est-parti/), deux beaux ouvrages à acheter chez votre libraire (vive les librairies !)

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Mais l’un des meilleurs plans pour qui veut trouver le disque rare, l’intégrale oubliée, le tirage japonais de ses rêves, reste le seul magasin de Paris exclusivement réservé au CD/DVD classique d’occasion, Melomania, 38 boulevard Saint-Germain, 75005 Paris (en face de l’église St Nicolas du Chardonnet et de la salle de la Mutualité). Et pour ceux qui n’ont pas la chance d’être parisiens ou de venir à Paris, un site remarquablement fait : http://www.melomania.com/fr/.

Vêpres

Le Choeur de Radio France donnait hier soir les Vêpres de Rachmaninov. Programmation originale en cet avant Noël, qui a eu les faveurs d’un nombreux public très attentif et chaleureux. Et pour moi le rappel de plusieurs souvenirs.

D’abord, en juin 1998 à Saint-Petersbourg – la période des nuits blanches ! – dans le cadre d’un échange entre le Choeur de Radio France et la vénérable Capella academica de l’ancienne capitale des tsars : impossible à l’écoute de dire qui était français, qui était russe, tant le travail commun avait été fructueux.

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Une autre fois, en novembre 2005, la Salle Philharmonique de Liège avait accueilli l’Académie d’art choral de Moscou pour la même oeuvre. Même ferveur du public.

Comme Tchaikovski avant lui, Rachmaninov s’inspire de la grande liturgie orthodoxe, Ces Vêpres écrites au creux de la première guerre mondiale (1915) sont aussi pour le pianiste virtuose une manière de vivifier l’amour de la mère patrie et de ses traditions séculaires.

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Etrangement, cet aspect essentiel de l’oeuvre des deux grands compositeurs russes est mal connu. Cette période de fêtes est sans doute l’occasion d’explorer ces partitions chorales, et de faire des cadeaux intelligents…

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De Rachmaninov, à découvrir absolument trois splendeurs chorales, Les Cloches, les trois Chansons russes et Printemps

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Enfin quelques courtes séquences filmées, au moment de Pâques, en 2011, dans le plus grand centre monastique de la région de Moscou, Serguiev Possad (ex-Zagorsk)

Aristocrate

Il fêtait il y a trois jours ses 85 ans, il porte un nom à rallonge qui fleure bon l’ancienne noblesse d’Europe centrale : Johann Nikolaus Graf von La Fontaine und Harnoncourt-Unverzagt (http://fr.wikipedia.org/wiki/Nikolaus_Harnoncourt#G.C3.A9n.C3.A9alogie)

Plus connu sous son nom de musicien, Nikolaus Harnoncourt, né à Berlin le 6 décembre 1929, est et a toujours été un aristocrate de la musique. De ceux qui ont une haute conception de leur art, de leur métier, un comportement exemplaire envers la musique, les compositeurs et le public. Si Harnoncourt a toujours inspiré le respect aux musiciens, aux auditeurs, à la critique, c’est parce qu’il n’a jamais transigé avec une éthique, une exigence, une certaine idée de la Musique.

Je suis loin d’avoir toujours été d’accord avec ses choix, je me suis parfois ennuyé  à certains concerts – où le sens du détail, la qualité de l’articulation me semblaient brider l’élan d’une symphonie de Mozart ou de Bruckner, mais j’admire et reviens souvent à  sa discographie, même quand elle surprend :

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En cette période de fêtes, le choix est faste pour célébrer Harnoncourt. Deux livres d’abord, une réédition en poche d’un classique, parfois ardu, toujours pertinent :

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Et cette compilation, qui bénéficie d’une formidable préface de Sylvain Fort (qui a aussi traduit de l’allemand, sans jamais les trahir, les propos de Nikolaus Harnoncourt)

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Dans une discographie surabondante, Warner ressort un coffret plutôt inattendu, et pour tout dire passionnant : trois CD de valses de Strauss, dont le concert de Nouvel An 2001, et deux intégrales de La Chauve-Souris et du Baron Tzigane qui, à leur sortie, n’avaient pas eu les faveurs de la critique, parce que finalement on reprochait à Harnoncourt d’aborder ces oeuvres avec trop de sérieux. Il est vrai que ces versions manquent parfois de paillettes, mais elles disent surtout combien Strauss est un grand compositeur, à l’époque respecté par Brahms et Wagner.

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