Légendes vivantes

Demain, peut-être, je commenterai l’actualité politique de ce week-end. Mais en cette fin de dimanche après-midi pluvieuse, je veux plutôt faire partager mes enthousiasmes… pianistiques. J’ai acheté trois magnifiques coffrets, dont je reparlerai en détail, et en ai profité pour ressortir de ma discothèque des disques que je n’avais plus écoutés depuis longtemps. Et quelles (re)découvertes !!

Grâce à François Hudry, j’ai eu la chance de faire la connaissance, il y a maintenant un bon quart de siècle, d’une merveilleuse musicienne, la pianiste espagnole Teresa Llacuna, qui a enregistré quelques trop rares disques, dans les années 70, pour EMI. Je me rappelais ses  Falla de référence, mais je n’avais prêté qu’une oreille distraite à ses Granados, qui m’ont littéralement scotché sur mon fauteuil cet après-midi. Warner serait très inspiré de republier ces enregistrements, surtout en cette année centenaire de la mort de Granados !

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Honte à moi, je n’avais jamais écouté Elisabeth Leonskaia dans Schubert, alors que je l’admire depuis longtemps dans Brahms, Chopin ou Schumann. Mais, allez savoir pourquoi, je n’associais pas spontanément la grande pianiste russe à l’univers schubertien. Et j’avais grand tort. On ne peut que remercier Warner de publier ce magnifique coffret, sur lequel je reviendrai.

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Qui se rappelle aujourd’hui les débuts, couvés par le grand Artur Rubinstein, d’un tout jeune pianiste français François-René Duchâble ? Et d’admirables disques Chopin, comme une intégrale des Etudes que je ne suis pas loin de considérer comme une référence.

https://www.youtube.com/watch?v=0W7EHe2ZrI8

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Enfin une fabuleuse réédition, tout le legs discographique du pianiste américain, parisien d’adoption Julius KatchenOn y reviendra avec gourmandise, tant il y a de trésors dans ce coffret.

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Et puis, pour illuminer définitivement ce dimanche soir, cet écho d’un tout récent concert des Prom’s. Phénoménal en effet…

https://www.youtube.com/watch?v=rYaUxMM8gzU

Les merveilles d’Alicia

Un week-end frileux, et c’est l’occasion de chercher le soleil dans sa discothèque. De redécouvrir aussi l’art d’un immense petit bout de femme – cela dit avec toute l’affection et l’admiration qu’on lui porte – Alicia de Larrocha.

Je me rappelle – mais le souvenir est vague – l’avoir encore vue en concert à Genève il y a vingt-cinq ans, un concerto de Mozart je crois, mais ce n’est que plus tard en écoutant ses disques que j’ai mesuré la place singulière que la pianiste espagnole occupe dans la discographie.

Bien sûr oui Albeniz et Granados, et à un degré suprême.

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Et bien sûr Falla :

https://www.youtube.com/watch?v=pgy0d2lJv9M

Mais aussi idiomatique qu’elle soit dans son répertoire natal, réduire Alicia de Larrocha à la musique espagnole, c’est aussi stupide que de cantonner les pianistes français à Ravel ou Debussy.

Et quand on écoute des bandes récemment rééditées de Mozart ou Beethoven, on mesure à quel point sont inopérantes les catégories en musique.

71lIBnIKVwL._SL1500_81zcpSxCihL._SL1200_`Je ne suis pas sûr qu’Alicia de Larrocha ait jamais eu l’idée – ni qu’on la lui ait suggérée – de graver une intégrale des concertos pour piano de Mozart, mais les quelques gravures qu’elle a laissées, pour l’essentiel dans les dernières années de sa carrière, sont comme des cadeaux, des perles rares, surtout lorsque Georg Solti ou Colin Davis l’accompagnent presque amoureusement.

Retrouver Alicia c’est aussi réécouter Granados (1867-1918), ses Danses espagnoles, ses Goyescas, où jadis le pianiste français Jean-Marc Luisada s’illustra superbement.

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On l’aura compris, l’art de la pianiste espagnole, c’est un inépuisable pays de merveilles. Assez subtilement résumé par ce coffret de 7 CD, qui ne contient rien du répertoire « naturel’ d’Alicia de Larrocha, mais en dit très long sur un art hautement distingué.

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