Remaniement

Trop souvent dans le passé, remaniement a rimé avec reniement. Oubliées les promesses de campagne, perdus de vue les enthousiasmes des débuts, reniées les alliances politiques.

Celui qui vient d’intervenir, après une attente qui a paru insupportable au microcosme médiatique, a au moins le mérite d’échapper à cette sinistre litanie. On ferait presque le reproche au président de la République de conforter sa majorité, de mieux s’appuyer sur ses alliés, de faire plus largement confiance à des élus de terrain, au détriment de ces fameux représentants de la « société civile » qui ont toujours, cette fois comme par le passé, démontré leurs limites dans l’exercice d’une fonction ministérielle (qui se rappelle Pierre Arpaillange à la Justice, Francis Mer à l’Economie, Luc Ferry à l’Education ?).

Souvenons-nous, ce n’est pas si loin que ça, de la nomination surprise par Nicolas Sarkozy de Frédéric Mitterrand au ministère de la Culture en 2009.

 » Je suis devenu ministre par surprise. C’est sans doute vrai puisque je l’ai entendu dire un peu partout. Enfin, j’ai essayé de faire de mon mieux et j’ai quand même tenu trois ans. Avec le recul, ce qui m’a plu dans cette aventure c’est d’avoir osé sauter dans la cage aux lions. Ce fut à la fois dangereux, excitant et amusant.
J’ai reçu pas mal de coups de griffes mais j’en suis sorti sain et sauf.
J’ai retrouvé ma vie d’avant sans regrets ni amertume pendant qu’ils continuent à s’entredévorer. À condition d’apprécier ce type de sport et d’apprendre à courir plus vite que les grands fauves, ça vaut vraiment le coup d’essayer.
L’existence n’offre pas beaucoup de récréations de ce genre…  »
Frédéric Mitterrand

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Une expérience ministérielle doublement racontée par Frédéric Mitterrand.

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« Qu’est-ce qu’être ministre de la Culture et de la Communication à l’heure où la politique culturelle est un des grands enjeux des élections, et où le ministère comme son occupant actuel sont l’objet de vives controverses ? En nous livrant un témoignage direct sur son action aujourd’hui, Frédéric Mitterrand revient sur les conditions de son arrivée au ministère, depuis la direction de la Villa Médicis à Rome et son baptême du feu avec le vote de la loi HADOPI, et sur tous les domaines de son action : la préservation de son budget, les défis du numérique, du livre à la télévision, l’action culturelle outre-mer, les grands chantiers, le patrimoine, le cinéma, les langues, le spectacle vivant, les coopérations internationales… Un témoignage très personnel sur des sujets parfois méconnus des citoyens, comme les relations avec les parlementaires et les élus locaux, les arcanes des négociations budgétaires, les relations de l’État avec les créateurs. Une invitation à découvrir de l’intérieur la vie d’un ministère cher aux Français depuis sa création par André Malraux en 1959 »

Je ne sais pas si le nouveau ministre de la Culture, Franck Riestera lu son prédécesseur, mais il a pour lui de particulièrement bien connaître plusieurs des dossiers qu’il devra traiter (il a été le rapporteur à l’Assemblée Nationale des lois HADOPI , dont F. Mitterrand parle comme de son « baptême du feu » !). Il a pris, par ailleurs, des positions courageuses sur des sujets de société qui l’ont isolé au sein de sa famille politique d’origine.

Franck Riester remplace Françoise Nyssenque les mêmes qui avaient salué sa nomination décrivent comme fragilisée par les polémiques et manquant de charismeUn politique avisé remplace une professionnelle respectée. Souhaitons-lui bonne chance !

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Bashing

Bashing : mot qui désigne en anglais le fait de frapper violemment, d’infliger une raclée, expression utilisée en français pour décrire le « jeu » ou la forme de défoulement qui consiste à dénigrer collectivement une personne ou un sujet. Lorsque le bashing se déroule sur la place publique, il s’apparente parfois à un lynchage médiatique. Le développement d’Internet et des réseaux sociaux a offert au bashing un nouveau champ d’action, en permettant à beaucoup plus de monde de participer dans l’anonymat t à cette activité collective (Source : Wikipedia).

J’aurai beau ici m’indigner, protester, dénoncer cette « mode », je sais bien que cela ne servira à rien. Mais ça fait toujours du bien de l’écrire !

Internet, les réseaux sociaux se sont transformés en gigantesque café du commerce, où chacun se croit permis d’avoir un avis sur tout et sur tous, voire d’insulter, de calomnier, de créer ou d’alimenter la rumeur. C’est le revers de la liberté d’expression, mais – il faut le rappeler – la loi s’applique aussi aux réseaux sociaux, l’impunité n’existe pas… contrairement à ce que certains usagers de ces réseaux croient.

Mais ce n’est pas ce phénomène qui m’inquiète outre-mesure, c’est le relais que lui donnent les médias… La presse écrite est, paraît-il, en fâcheuse posture, les ventes baissent, des journaux disparaissent, et on a le sentiment que, sous le coup de la panique, les médias font du « bashing » leur bouée de sauvetage.

De quoi parle-t-on ces derniers jours après l’installation de nouvelles équipes à Matignon et à l‘Élysée ? Un peu des quelques milliards à trouver, un peu – mais si peu – de l’Europe, mais surtout et beaucoup, au choix, des « décolletés » proscrits par Ségolène Royal, des primes de cabinet de Manuel Valls, ou des cigarettes que fume le nouveau conseiller com de François Hollande… ah oui, j’allais oublier, les pompes d’Aquilino Morelle ! Passionnant non ?

Remarquable article de Joseph Macé-Scaron dans Marianne :

http://www.marianne.net/Royal-cachez-ce-dessein_a238314.html

ImageConclusion de l’article de JMS :

« Faut-il en rire ou en pleurer ? Nous autres journalistes avons donc mis deux ans pour nous apercevoir qu’Aquilino Morelle faisait cirer ses chaussures à l’Elysée et deux semaines seulement pour savoir que Ségolène Royal interdisait les décolletés. C’est curieux, quand il s’agit d’une femme exerçant des responsabilités, les enquêtes sont toujours plus rapides. Si c’est pas du progrès, ça, coco…Ce sont les mêmes qui viendront après vous parler d’égalité de traitement. Et à part çà, la politique ? Euh, la quoi ? Le nouveau cap pris par la locataire du ministère de l’Ecologie. Rien. Pensez donc ! Royal ne va en plus prétendre nous parler de politique. Cachez Madame, ce dessein qu’on ne saurait voir ! »

Gaspard Gantzer est à peine nommé responsable de la communication à l’Élysée que quelqu’un s’avise de dénicher une ancienne photo de ce jeune homme où il tient une cigarette suspecte… et suivez mon regard, encore un coup dur pour Hollande ! Déjà que le Président tolérait à ses côtés un conseiller amateur de belles chaussures, qui, bien avant l’Élysée, avait semble-t-il conseillé un labo pharmaceutique… ne me dites pas que Hollande n’était pas au courant, il a forcément des fiches secrètes sur tout et tout le monde, hein mon bon monsieur !

Ce matin, dans ces mêmes médias on découvre, grâce à Europe 1, le geste incroyablement politique posé, osé même, par Nicolas Sarkozy en visite à New York. Rendez-vous compte : il a fait deux tours de calèche à cheval dans Central Park avec sa fille Giulia…. pour provoquer le nouveau maire de New York qui voudrait – mais personne n’a vérifié la validité de cette « info » – interdire ces attelages un peu folkloriques qui font la joie de tous les touristes… Pas vrai ce que j’affirme ? Mais si, puisque c’est écrit :

http://www.europe1.fr/Politique/Nicolas-Sarkozy-en-balade-avec-Giulia-a-New-York-2101593/

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Affligeant ? Oui. Vraiment affligeant.