Disques d’été (VII) : Nuits dans les jardins d’Espagne

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L’oeuvre est centenaire, pas vraiment un concerto, ni un poème symphonique, une suite de trois tableaux, de trois évocations plutôt. C’est en 1915 que Manuel de Falla écrit ses Nuits dans les jardins d’Espagne, qu’il dédie à son compatriote, le pianiste Ricardo Viñes. Ce n’est pourtant pas lui qui crée l’oeuvre le 9 avril 1916 au Teatro Real de Madrid mais José Cubiles avec l’orchestre symphonique de Madrid dirigé par Enrique Fernandez Arbos.

Le premier volet a un rapport direct avec Grenade et les photos ci-dessus : En el Generalife / Dans les jardins du Generalife, le palais d’été des princes Nasrides, leurs jardins fleuris de jasmins et de roses, leurs fontaines (https://fr.wikipedia.org/wiki/Généralife)

Les deux autres volets ou mouvements sont intitulés : Danza lejana et En los jardines de la sierra de Cordoba.

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J’ai découvert l’oeuvre par la version mythique de Clara Haskil et Igor Markevitch, à la grande époque de l’orchestre des Concerts Lamoureux. La discographie n’est pas surabondante, mais on trouvera son bonheur dans ces six versions qui savent jouer des ombres et des lumières de l’oeuvre de Falla. Liste non exhaustive, classée par ordre de mes préférences ! Orozco/Colomer (Valois), Larrocha/Commisiona (Decca), Haskil/Markevitch (Philips/Decca), Soriano/Frühbeck de Burgos (EMI/Warner), Rubinstein/Jorda (RCA), Weber/Fricsay (DGG).

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Une version sans doute pas idiomatique, mais attachante : Barenboim au piano, Placido Domingo à la direction :

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http://lemondenimages.me/2015/08/23/les-jardins-de-lalhambra/

Un Premier Mai en musique

Il est entendu que le jour de la Fête du travail… on ne travaille pas ! Cette chanson du groupe Pink Martini me paraît donc tout à fait de circonstance :

C’est assez logiquement en Russie que le 1er Mai a inspiré plusieurs oeuvres, plusieurs compositeurs, pour donner en général des ouvrages… de circonstance ! Ainsi la 3e symphonie de Chostakovitch, aussi peu jouée que sa deuxième, l’une et l’autre devant célébrer des événements révolutionnaires, et portant des sous-titres évocateurs : la Deuxième – « Octobre » – est écrite en 1927 pour fêter la Révolution d’octobre de 1917, la Troisième, composée en 1929, créée en 1931, est titrée « 1er Mai » pour célébrer ce qui, jusqu’à la disparition de l’Union Soviétique, sera l’autre date incontournable de la liturgie soviétique – parades, défilés militaires sur la Place Rouge. Voir ce document exceptionnel restitué par l’INA, du défilé militaire du 1er mai 1937 sous la présidence de Staline :

http://fresques.ina.fr/jalons/fiche-media/InaEdu02029/staline-assiste-a-une-grande-parade-militaire-a-moscou-a-l-occasion-du-1er-mai-1937.html

Lire : http://lemondenimages.me/2014/05/01/trois-ans-apres-i-premier-mai-a-moscou/.

Etrangement, la tonalité générale de cette 3e symphonie est plutôt sombre, jusqu’au choeur final qui exalte les vertus révolutionnaires du Premier Mai (écouter à partir de 28’35 »)

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Quand on évoque le 1er mai, on fredonne immédiatement une chanson qui, au départ, n’a pourtant absolument rien à voir avec cette fête. Une chanson populaire traditionnelle ? Même pas. Les Nuits de Moscou / Подмосковные Вечера n’appartient pas au folklore russe, c’est l’oeuvre, écrite en 1955, de Vassili Soloviov-Sedoï pour la musique et de Mikhaïl Matoussovski pour les paroles.

Version « Armée rouge » :

Version glamour avec Dmitri Hvorostovsky et Anna Netrebko… sur la Place rouge !

https://www.youtube.com/watch?v=t5SlUmCdXf0

Le grand vainqueur du Concours Tchaikovski de Moscou en 1958, l’Américain Van Cliburn, va assurer une célébrité mondiale à cette chanson en l’adaptant au piano :

Son jeune collègue, le bien vivant Stephen Hough, en a réalisé sa propre adaptation :

Mais c’est évidemment, pour nous francophones, sous le titre « Le temps du muguet » que cette chanson nous est devenue familière et synonyme de 1er Mai. Grâce au chanteur Francis Lemarque, compagnon de route du Parti communiste français, qui dès 1959 adapte très librement – avec ses propres paroles – la chanson de Soloviov-Sedoi :

https://www.youtube.com/watch?v=93Jm6OQYZVU

Et pour tous les admirateurs – qui sont nombreux, je le sais, parmi les lecteurs de ce blog ! – de notre Mireille nationale :