En cette veille d’une élection capitale pour l’avenir de l’Europe, je vous invite à voter, comme moi, pour Marx.
Karl le penseur ? ou Thierry l’inventif chef cuisinier ?
(La statue monumentale de Karl Marx à Chemnitz, ex-Karl Marx Stadt)
Un homonyme prénommé Joseph, Joseph Marx, compositeur, pédagogue et critique musical autrichien* né en 1882 et mort en 1964 à Graz.
Naxos semble parti pour rééditer les enregistrements réalisés pour le label britannique ASV. Dans les « nouveautés » de ce mois-ci un disque magnifique tout entier dévolu aux mélodies orchestrales de Joseph Marx : on retrouve avec bonheur les timbres et la sensualité de la soprano américaine Angela Maria Blasi et de la mezzo-soprano allemande Stella Doufexis, trop tôt disparue à l’âge de 47 ans.
Joseph Marx – est-ce la raison de son effacement de l’histoire musicale du XXème siècle ? – n’est ni un aventurier, ni un défricheur. Il se tient, au moins pour cet important corpus de 150 Lieder, dont 120 écrits de 1908 à 1912, dans le sillage d’un Richard Strauss
On avait déjà eu un bel aperçu de ce talent singulier, il y a dix ans, grâce à un disque peu connu du chef tchèque Jiří Bělohlávek, dont le seul défaut est la voix de la soliste, Christine Brewer, affligée d’un vibrato mal contrôlé !
L’oeuvre symphonique de Joseph Marx commence à être redécouverte et enregistrée depuis une vingtaine d’années.
Témoin cette autre nouveauté : la monumentale Herbstsymphonie (Une symphonie d’automne), le premier opus orchestral d’envergure de Joseph Marx, écrit en 1921, créé le 5 février 1922 à Vienne.
* A propos de compositeur « autrichien », cette erreur faite par à peu près tout le monde – témoin cette plaque de l’avenue Mozart à Paris – :
Mozart n’est pas un compositeur « autrichien » ! Mais allemand ! En effet, il naît, comme nul ne peut l’ignorer, à Salzbourg le 27 janvier 1756. L’archevêché de Salzbourg dépend du prince-électeur de Bavière, donc du Saint-Empire romain germanique, ledit archevêché ne passe sous suzeraineté autrichienne qu’en 1815 à l’occasion du congrès de Vienne. Le père de Wolfgang, Leopold, est né lui aussi Allemand, à Augsburg en Souabe ! Certes Mozart est mort à Vienne en 1791, mais on ne sache pas qu’il ait été naturalisé autrichien, concept juridique qui n’existait tout simplement pas à son époque !